The Elf and the Hunter Vol.1 - Actualité manga

The Elf and the Hunter Vol.1 : Critiques

Elf to Shuryôshi no Item Kôbô

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 04 Mai 2021

La collection Fantasy des éditions Soleil Manga a accueilli il y a quelques jours un nouveau représentant: The Elf & the Hunter. De son nom original Elf to Shuryôshi no Item Kôbô, cette série a été lancée au Japon en 2018 dans le magazine Shônen Gangang de Square Enix, et on la doit à Aoi Umetarô, une mangaka qui nous avait déjà facilement séduits, aux éditions nobi nobi!, avec l'oeuvre en deux tomes pleine de tendresse et de légèreté Le bonheur c'est simple comme un bento de yuzu.

Ici, l'autrice nous immisce dans un monde de fantasy, et plus précisément auprès d'un duo pas comme les autres. Lui c'est Yura, 1m87, un humain qui a sans doute dans la vingtaine et qui exerce la profession de chasseur. Elle, c'est Magritte, 1m23, une elfe qui, bien que plus âgée que Yura, reste encore jeune pour une elfe, si bien qu'elle ressemblerait presque à une enfant. Magritte est avant tout reconnue pour être une créatrice de génie, largement reconnue pour être capable d'imaginer des objets bien utiles pour aider les aventuriers à aller toujours plus loin dans leur exploration du monde et notamment d'Univers, le plus vaste des donjons. Et si elle a recruté Yura, c'est pour l'aider dans son travail en étant son chasseur exclusif, comprendre par-là qu'il doit récolter les matériaux nécessaires à ses créations et qu'elle ne peut récupérer elle-même (car issus de monstres, par exemple). C'est ainsi que tous les deux vivent ensemble dans une cabane dans les bois, cabane servant également d'atelier à la petite elfe.

Le principe de base de la série est assez simple, et tout comme dans Le bonheur c'est simple comme un bento de yuzu, la mangaka y développe en premier lieu une tranche de vie qui se veut assez paisible et qui est aiguillée par les différents jobs des deux personnages principaux: la récolte de matériaux, la création d'objets, la vente aux boutiques de la cité commerçante de Kokoschka, les missions plus spécifiques confiées directement par certaines personnes (comme Lennart, une vieille connaissance de Yura). Sans forcément entrer dans les détails, cet aspect est plutôt bien campé afin de bien nous faire ressentir les spécificités du travail de Yura et de Magritte ainsi que de leur collaboration. En ce sens, c'est un aspect de l'oeuvre qui se rapproche un petit peu d'une série comme Dahliya artisane magicienne (paraissant aux éditions Komikku), voire très légèrement, en fin de tome, de Gloutons & Dragon dans sa part culinaire.

Mais au-delà de cette base, ce qui intéresse également (voire plus encore) l'autrice, c'est de dépeindre, entre les deux personnages, un lien vraiment joli et tendre, que l'on espère éventuellement voir évoluer au vu de ce qu'ils semblent secrètement ressentir l'un(e) pour l'autre. Ils ont surtout une relation employeuse-employé à la base, relation de travail passant donc par bien des aspects, y compris la confiance. Par exemple, Magritte est un esprit brillant réfléchissant beaucoup à la création d'objets, et ayant généralement besoin de tenir la main de Yura quand c'est le cas, comme si elle lui disait qu'elle compte sur lui pour la ramener à la maison pendant qu'elle cogite à l'extérieur. Mais dans le fond, n'aimeraient-ils pas, sans encore oser se l'avouer, que ça aille plus loin ? Aoi Umetaro ne manque jamais une occasion de faire comprendre qu'ils s'adorent mais qu'ils n'arrivent pas encore à totalement se le dire, ce qui rend la lecture adorable et tendre à souhait. Et cette tendresse, elle passe par plein de petits détails: ne serait-ce que le bonheur que chacun(e) ressent en voyant précisément l'autre heureux(se). Il la trouve trop mignonne quand elle est contente, elle adore son sourire plein de douceur, la narration alterne entre eux deux pour mieux faire ressortir leur lien... Et on suit alors avec plaisir ce lien positif, tout en attendant quelques détails sur leur rencontre, et en voyant certains éléments s'esquisser comme le sujet du temps. Entre un humain et une elfe, ce temps s'écoule différemment, il partira sans doute beaucoup plus vite qu'elle... ce qui les motive d'autant plus à chérir le temps qu'ils peuvent passer ensemble tous les deux.

Visuellement, c'est également très joli. On a droit à des décors suffisamment travaillés, qu'ils soient "classiques" comme ceux de la ville ou de l'atelier qui montrent pas mal de détails, ou ceux plus typés fantasy comme l'archipel d'îles flottantes Warhol. Les designs de personnages, eux, brillent par leur clarté et leur légèreté, qui permet d faire ressortir de plus belle les expressions, en particulier celles où l'on ressent l'affection que se portent Yura et Magritte.

On tient alors ici un premier volume franchement séduisant, pour une tranche de vie fantasy attachante à souhait, en particulier pour la tendresse qui s'en dégage. Quant à l'édition française, elle est plutôt jolie vue de l'extérieur avec sa jaquette aux effets dorés brillants et son logo-titre très bien travaillé. A l'intérieur, le papier et l'impression sont corrects, la première page en couleurs est plaisante, le lettrage du Studio Charon est assez soigné, et la traduction de Sophie Piauger fait le job.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction