Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 09 Avril 2015
Critique 1
Ryô Jinno est un exemple de réussite. Jeune chef d’entreprise et fortuné, il vit dans le succès. Mais malgré tout, il s’ennuie terriblement. Pour pimenter son quotidien, il décide d’invoquer un démon, Bélial, qui lui accorde trois vœux. Bélial déchantera vite, car tout ce qui intéresse Ryô Jinno c’est de s’amuser et d’avoir à ses côtés un démon qu’il pourra torturer à loisir.
Auteur en inconnue en France, Sakura Himuro nous emmène avec ce one-shot dans un univers fantastique bercé par les démons. « Si vous avez besoin d’un peu, aide, faites appel à un démon », voilà le slogan que l’on pourrait tirer à la lecture de ce titre. A la base, l’idée est originale, mais hélas, l’auteur l’exploite mal. En effet, tout est prétexte pour s’adonner à des relations sexuelles très souvent sous la contrainte et forcées. L’amour et les sentiments n’ont pas de place ici, le plaisir de la chair et la soumission oui. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ici le démon est complètement soumis, ce qui d'un certain côté fait perdre de son charme. Tout ne se résume pas qu’au quotidien de Ryô Jinno, l’auteur fait également intervenir d’autres personnages pour étoffer son scénario vide et amener encore plus de démons et par conséquent plus de scènes torrides.
Les graphismes sont agréables à l’œil. Les personnages ont un style androgyne et ils dégagent pas mal de sensualité. Les trames ne sont pas utilisées de manière régulière et laissent par moment pas mal de fond vide. Quant à l’édition, elle est correcte.
Malgré un univers intéressant, l’auteur tombe dans le fan service et ne développe pas un scénario digne de ce nom. A lire, juste pour la beauté de certains personnages.
Critique 2
Dans ce nouveau one-shot des éditions IDP, on trouve trois couples dont deux assez liés dans l’histoire principale, et un autre, que l’on découvre dans une nouvelle annexe. Toutes sont en rapport avec le thème, à savoir les contrats que l’on passe avec les démons pour exaucer nos vœux et assouvir nos besoins. Ils réalisent nos souhaits, en échange de certaines choses. Au début de l’histoire, on rencontre Ryô Jinnô, un président d’une grande entreprise. Il est beau, il est riche, il est respecté et ne doit sûrement pas manquer de partenaires sexuels. Pourtant, il s’ennuie à mourir dans sa petite vie linéaire. En effet, il a succédé très tôt à son père, ce qui l’a toujours tenu loin du réel travail. Les fidèles employés de feu son père ont pris la succession pour lui, ne le laissant à la tête de l’entreprise que pour l’apparence. Il n’a donc rien à faire d’autre que d’apposer des sceaux officiels et de représenter son entreprise quand on le lui demande, en voyage, dans des dîners … et en restant dans son bureau. Rien de bien passionnant en somme. Comme il n’a vraiment rien à faire d’autre, Ryô décide d’invoquer un démon à partir d’un livre obscur. C’est ainsi qu’apparaît Bélial, démon de son état, qui lui propose trois vœux en échange d’un contrat. Ryô accepte, mais compte surtout s’amuser avec son nouveau petit camarade. Finalement, Bélial y trouve aussi un arrangement puisque son nouveau poste dans l’entreprise l’amuse beaucoup, et que se livrer à la débauche avec un humain aussi séduisant n’a rien de détestable.
Voilà pour le couple principal. Ils sont plutôt mignons ensemble, le sadisme de Ryô nous amuse bien. D’autant qu’on les retrouve sur la fin dans un dernier chapitre. Clairement, ce manga assume sa part de fan service puisque l’histoire n’a rien de bien compliquée et que les personnages sont assez standards. Pour exemple, on ne comprend pas vraiment les termes du contrat ni l’intérêt des démons à en passer. De plus, les humains n’ont pas de réels désirs secrets et ne nous apparaissent pas bien profonds. Preuve en est avec le second couple, Takeda l’infirmier et Phi, le petit démon venu sur Terre pour chercher Bélial. C’est finalement presque le duo le plus travaillé du manga, avec une attention toute particulière portée à la débauche du jeune petit démon qui, après avoir eu une érection en regardant Bélial coucher avec Ryô, va se retrouver attaché à Takeda d’une manière bien plus profonde que prévu. Le manga n’a donc rien de bien complexe ou travaillé. Sincèrement, c’est un peu du plot what plot et le seul intérêt réside dans les scènes de sexe et la manière dont elles sont amenées. L’histoire n’a pas vraiment d’importance, et les émotions sont étonnamment bien placées pour un manga qui se veut assez superficiel. Selon les caractères, le « Je t’aime » est exprimé de différentes façons, à différents moments. Au final, et même si l’on ne s’y attendait pas du tout, la lecture est plutôt agréable, les scènes de sexe étant réussies et les protagonistes étant bien différents les uns des autres pour une plus grande diversité dans les scènes et les émotions. Bref, ce n’est clairement pas aussi mauvais qu’on le pensait au premier coup d’œil.
La nouvelle de fin de manga est sympathique, mettant en avant un tout autre couple avec un autre démon, et un vœu plus réfléchi même s’il manque la compensation. Mais le sujet est amusant et son déroulement bien mis en œuvre. Le dessin souffre par contre de quelques problèmes. Les personnages, en majorité, semblent trop figés, raides. Il manque de courbes et de finesse. De plus, l’auteur utilise beaucoup les traits simplifiés pour signifier l’humour, l’amusement ou la nonchalance des personnages comme Takeda. C’est un peu facile. Evidemment, là encore, dès qu’on passe la frontière du sensuel, l’auteur s’attache bien plus aux détails et à la qualité de son trait. On déplore pourtant un manque évident d’arrières plans et de nuances dans les expressions des personnages, ce qui est dommage. L’édition d’IDP est satisfaisante, comme à l’ordinaire, et la couverture en couleur (sous la surcouverture) est un point en plus en faveur de l’éditeur.