Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 09 Avril 2025
Bien connu pour souvent nous faire hurler de rire pour ses dessins sur le manga Grand Blue, Kimitake Yoshioka revient en solo aux éditions Meian avec son autre série en cours: Tenpuru. Egalement connue sous l'orthographe Temple, cette oeuvre suit son cours au Japon depuis 2018 sur le site Comic Days des éditions Kôdansha et a connu en 2023 une adaptation animée qui a été diffusée en France sur la plateforme Crunchyroll.
Jeune étudiant de 21 ans, Akemitsu Akagami subit depuis l'enfance les tares de son père, un coureur de jupons irresponsable et passant d'une femme à l'autre, si bien que lui-même a décidé de ne jamais devenir comme ça et de prendre une voie radicalement différente: d'après lui, il est totalement possible de vivre sans relations avec les femmes, et c'est bien pour ça qu'il s'est toujours donné à fond dans les études afin de ne penser à rien d'autre ! Mais quand un jour il rencontre brièvement l'adorable Yuzuki Aoba, il a un coup de foudre qui va anéantir tous ses préceptes: ne cessant plus de penser à elle au point de rester enfermé chez lui, il en arrive à perdre son petit boulot et à rater son année de fac, ce qui le pousse alors à prendre une décision radicale: pour éviter tout contact et tout désir envers la gent féminine, quoi de mieux que devenir moine dans un temple ? S'apprêtant à devenir un apprenti ascète en se rendant au temple conseillé par son oncle, il va pourtant avoir une sacrée surprise en en franchissant la porte: ledit temple est devenu une nonnerie normalement interdite aux garçons et garnie de jolies filles, parmi lesquelles se trouve la fameuse Yuzuki...
Avec ce premier tome, l'auteur semble reprendre la vieille recette des mangas dits "harem", avec un jeune homme se retrouvant soudainement à cohabiter avec une flopée de jolies filles qui ont chacune un caractère aussi différent que stéréotypé. Mais au fil de cette mise en place classique dans son déroulement jusque dans ses nombreux élans de fan-service plus ou moins bien dosés (certaines situations étant très grosses pour en arriver là), il faut avouer que l'ensemble est déjà assez efficace dans son genre, car le mangaka ne perd quasiment rien ici de son style graphique vu dans Grand Blue, un style très communicatif et excessif juste comme il faut quand il s'agit de porter un humour complètement barré. Et s'il faudra quand même supporter certains aspects pouvant mal passer dans cet humour (faire du harcèlement un ressort comique ne plaira pas à tout le monde), globalement Yoshioka ne manque pas d'idées tantôt déjà vues tantôt un petit peu plus originales, ne serait-ce qu'en exploitant de différentes manières le tiraillement du héros entre ses élans de perversité et son désir de devenir un digne ascète, celui-ci ayant au moins le mérite de vouloir changer même si ses nouvelles colocataires lui donnent du fil à retordre, et malgré sa tendance à voir sa situation empirer toujours un peu plus (notamment via ses dettes).
C'est sur ces bases que se déroule assez bien l'installation du petit univers. Et en attendant de peut-être voir la galerie de filles se développer un peu plus (car pour l'instant leur personnalité reste vraiment en surface et repose sur quelques poncifs), on pourra notamment retenir quelques lignes directrices prometteuses entre la vie au temple, le contexte familial des filles, l'avenir du temple qui est en péril, et ce qu'il implique déjà en fin de tome pour Yuzuki afin d'essayer de le sauver, nous promettant ainsi d'ores et déjà un deuxième tome mouvementé.
A l'arrivée, avec ce premier tome assez cliché dans son côté harem mais en même temps bourré d'un humour assez généreux, Tenpuru fait une première impression plutôt convaincante, en attendant la suite qui devra vite étoffer tout ça pour confirmer. Et cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, on ne donnera pas d'avis sur l'édition.