Tearmoon Empire Story Vol.1 - Actualité manga

Tearmoon Empire Story Vol.1 : Critiques

Tearmoon Teikoku Monogatari - Dantoudai kara Hajimaru, Hime no Tensei Gyakuten Story

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Août 2023

Le mois dernier, le catalogue des éditions Meian a accueilli, parmi bien d'autres nouveautés, les deux premiers volumes de Tearmoon Empire Story, de son nom original Tearmoon Teikoku Monogatari (qui a exactement le même sens). A l'origine, cette oeuvre est un light novel inédit en France, écrit par Mochitsuki Nozomu, illustré par Gilse, et édité au Japon chez TO Books depuis 2019. C'est en cette même année 2019 que celui-ci est adapté en un manga dessiné par Morino Mizu (mangaka jusque là inédite en France mais active au japon depuis 2010), qui est prépublié dans son pays d'origine dans le magazine Comic Corona du même éditeur, et qui compte 6 tomes à l'heure où ces lignes sont écrites. Notons que l'arrivée du manga en France cet été n'est pas anodine puisque l'oeuvre connaîtra très bientôt une adaptation animée prévue en octobre 2023 au Japon mais aussi en France sur la plateforme Crunchyroll. Et signalons aussi que, pour porter de plus belle cette jolie actualité, l'oeuvre connaît au japon, depuis cette année, un manga spin-off nommé Tearmoon Teikoku Monogatari - Juushatachi no Osakai.

Cette oeuvre nous plonge dans un monde fictif, et plus précisément au sein de l'Empire Tearmoon où Mia Luna Tearmoon, l'unique héritière impériale âgée de 20 ans, s'apprête à connaître une fin sinistre, guillotinée par une armée révolutionnaire après avoir été emprisonnée pendant trois longue années dans une geôle miteuse, bien loin du grand confort insouciant qu'elle avait auparavant. Et elle a beau se plaindre de sa situation et ne pas comprendre pourquoi elle doit subir tout ça, la jeune fille était en réalité du côté des "vilaines": princesse égocentrique, très capricieuse et se fichant royalement des autres, elle n'a rien fait du tout à l'heure où la crise économique et politique s'installait sur l'Empire et où la misère, la famine et les épidémies s'abattaient sur le peuple. Alors, saura-t-elle saisir sa seconde chance quand, au moment de voir sa tête tomber sous la lame de la guillotine, elle a la surprise de se réveiller au petit matin dans son corps de petite fille de 12 ans, avec entre ses mains sont vieux journal intime tout usé dans lequel elle a noté quotidiennement tous les caprices de sa première vie ?

Derrière des toutes premières pages faisant vite fait un clin d'oeil à Marie-Antoinette (une souveraine déconnectée du peuple, un emprisonnement de trois ans, une décapitation à la guillotine), ce récit nous plonge donc dans l'histoire d'une seconde chance pour une princesse qui était exécrable et bonne à rien, qui n'avait rien pour elle, et qui va devoir réparer les erreurs de sa précédente vie pour, cette fois-ci échapper à la guillotine. Dans ce premier tome, cela va déjà passer par plusieurs étapes rapides: essayer de comprendre comment résoudre la crise économique et politique de l'Empire, se montrer soucieuse du peuple en allant même dans les quartier pauvres voués à être ravagés par la famine et par une épidémie dans le futur, s'instruire correctement à l'académie en évitant de prendre les autres de haut... ce qui lui permettra même, petit à petit, de se faire de précieux alliés à commencer par Anne, maladroite mais adorable servante qui fut d'une douceur inégalée avec elle jusqu'à sa mort (me^me quand elle croupissait dans sa geôle), et Ludwig, un fonctionnaire très capable et conscient des errances de l'Empire et que, dans sa précédente vie, Mia avait copieusement rejeté en ne supportant pas ses remarques certes impolies mais véridiques.

Dans le fond, il n'y a rien de nouveau pour un récit de ce genre où une anti-héroïne ou un anti-héros a droit à une seconde chance pour changer sa destinée, d'autant plus que chacune des premières étapes reste simple dans son traitement, et pourtant Tearmoon Empire Story peut facilement compter sur deux aspects bien campés qui sont la part d'humour et la personnalité de Mia. Le côté comique est effectivement très présent au fil de ce tome, en particulier grâce à plusieurs quiproquos, à quelques situations loufoques, et à l'admiration toujours plus extrême que se mettent à vouer des personnages comme Anne et Ludwig envers Mia, qu'ils voient comme une sainte au vu de toutes les bonnes actions qu'elle se met à faire dans cette deuxième vie. Quant au caractère de la princesse, il se révèle assez délicieux et original puisque, dans le fond, elle reste pour l'instant en grande partie fidèle à ce qu'elle était dans sa précédente vie, c'est-à-dire très centrée sur elle-même ! Alors que son entourage et le peuple commence à avoir une profonde admiration et un vrai respect pour elle en la pensant vraiment altruiste et soucieuse des autres, en réalité le principal leitmotiv de Mia reste d'échapper à sa propre mort. Cela passe forcément par la nécessité d'éviter la guerre civile et la révolution, et donc d'empêcher la crise de s'installer et le peuple de souffrir, mais à l'arrivée elle fait bel et bien tout ça pour sauver sa pomme, donc en se servant des autres et en pansant avant tout à son propre intérêt, ce qui crée un flot de situations décalées et rapproches beaucoup la jeune fille de la vague d'héroïnes "villainess" que l'on voit tant ces derniers temps. Néanmoins, certains éléments, comme la prise de conscience de tout ce qu'Anne a fait pour elle, sont là pour faire sentir que Mia pourrait réellement changer sur la longueur, alors sera-ce bien le cas ?

Qui plus est servi par un dessin soigné avec des designs un peu ronds, beaucoup d'expressivité et des tenues aristocratiques simples mais soignées, ce premier tome de Tearmoon Empire Story se présente comme une bonne petite surprise dans l'ensemble. Derrière un déroulement très standard pour l'instant, ce début de récit doit beaucoup à sa bonne part d'humour, à son rythme assez soutenu et à la personnalité d'anti-héroïne plutôt délicieuse de sa protagoniste.

De plus, malgré quelques moirages dans l'impression l'édition française s'avère tout à fait plaisante avec une jaquette proche de l'originale japonaise, un logo-titre bien imaginé, un papier alliant souplesse, épaisseur et opacité, quatre premières pages en couleurs nous gratifiant de deux belles illustrations (dont une se contentant de reprendre la couverture, toutefois), un lettrage soigné de Florian Monnier, et une traduction très vivante et limpide de Jean-Baptiste Bondis.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction