Team Butler Vol.1 : Critiques

Karucho na Shitsuji

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 08 Août 2016

Les éditions nobi nobi! ont profité de l'Euro pour nous proposer leur premier manga de football, mais pas un manga de foot comme les autres. Car avec Team Butler (qui est son premier manga paraissant en France), le mangaka Ryo Aduchi (un ancien assistant de l'auteur de la Loi d'Ueki), plutôt que de s'intéresser en détails aux exploits sportifs des joueurs, nous propose une immersion aux côté d'un "homme de l'ombre" : Ryôsuke Monchi, l'intendant de l'équipe du Korporosa Sapporo en N2-Ligue. Son travail ? Effectuer les tâches ménagères bien sûr, comme le nettoyage des chaussures après chaque match, ou laver les maillots. Mais son rôle est loin de s'arrêter là : en plus de tenir ses fonctions à la perfection, il présente un don pour résoudre les différents problèmes que peut connaître un collectif.

Il lui faudra, notamment, faire comprendre à Hidaka, ancien attaquant de pointe qui ne supporte pas d'avoir été mis un peu en retrait sur le terrain, que son nouveau rôle est d'une importance capitale pour le collectif. Il lui faudra aussi faire comprendre à l'un peu trop prétentieux Hyôdô que son poste de meneur de jeu doit passer par une bonne compréhension de ses coéquipiers, ou montrer au très rigoureux et sérieux défenseur Yoshitake que son coéquipier Izumi n'est pas forcément le désinvolte beau gosse qu'il pense.

Au fil des pages, Ryo Aduchi parvient plutôt efficacement à présenter une petite palette de personnages assez vive, que l'on prend plaisir à découvrir petit à petit, que ceux-ci soient très en avant comme Hidaka et Izumi, ou pour l'instant plus discrets comme le capitaine expérimenté Tanuma. On attend toutefois de la suite qu'elle parvienne à diversifier encore les joueurs et à travailler convenablement les joueurs les plus discrets (comme Tanuma) ainsi que ceux n'ayant pas encore été présentés.
Toutefois, il y a une légère déception dans le casting en la personne d'Emi Akisaki. Unique présence féminine du tome, cette jolie responsable de la communication se résume trop à un rôle de jeune femme certes pleine de bonne volonté mais maladroite et un peu potiche.

Mais la figure qui ressort le mieux de ce casting reste toutefois Monchi, bien sûr, dont on suit avec plaisir le travail rigoureux et les jolies capacités d'analyse, qui sont dues à son observation très minutieuse des joueurs. Ainsi, c'est avec un certain flegme proche de celui d'un majordome, et sans chercher la gloire en retour (il fait simplement son travail avec le plus grand sérieux, en espérant qu'un jour ce sera réellement bénéfique pour une équipe qui ne gagne pas souvent) qu'il résout les situations, fait prendre conscience de certaines choses aux joueurs, démêle certains débuts de tension entre les garçons, analyse la situation en match... et le résultat est plutôt convaincant. Bien sûr, il y a certains problèmes qui semblent réglés un peu trop facilement, voire des choses qui paraissent un peu trop surfaites (comme la capacité de Monchi à remplacer les crampons des joueurs en quelques minutes pendant un match), mais à travers certains cas comme Hidaka et Hyôdô Aduchi montre bel et bien un travail appliqué, avec en toile de fond quelques jolies valeurs sportives à même d'intéresser le jeune public (l'importance de bien comprendre ses coéquipiers et de se mettre au service de l'équipe, par exemple).

A cela, il faut ajouter un coup de crayon efficace, qui sait rendre les personnages expressifs et leur offrir un design correspondant à leur caractère. La mine un peu blasée de Monchi laisse habilement transparaître son brillant esprit d'analyse. Quelques notes d'humour viennent également dynamiser régulièrement les choses et rendre la lecture assez fun, à l'instar de la nullité de Monchi dès qu'il tente de joueur lui-même au foot, ou du côté gaga d'Izumi devant Emi.

C'est donc une lecture agréable qui attend ici les lecteurs, à condition d'aimer un minimum le football bien sûr. En nous plongeant en quelque sorte dans les coulisses de l'équipe qu'il met en scène, le mangaka exploite plutôt efficacement son sujet.

L'édition bénéficie d'une traduction emballante de Vincent Zouzoulkovsky et d'un travail d'adaptation soigné. Le papier souple et l'impression s'avèrent très corrects, tout comme les choix de police.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction