Tanya The Evil Vol.5 - Actualité manga
Tanya The Evil Vol.5 - Manga

Tanya The Evil Vol.5 : Critiques

Yôjo Senki

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 08 Novembre 2018

Alors que l’Empire étire ses lignes de front au Nord et sur le Rhin, un nouveau belligérant s’invite à la fête en lui déclarant la guerre. Le Grand Duché de Dacia espère ainsi récupérer ses anciens territoires en attaquant un lion désarmé. Cependant, le commandant Degurechaff saute de joie à l’idée de soumettre son tout nouveau bataillon à un exercice à balles réelles. 


Dans la suite directe de la déclaration de guerre, il est décidé d’envoyer le 203e bataillon impérial de mages-volants à la frontière dacienne pour retarder l’avancée de leur armée, en attendant les renforts impériaux. Mais ce qui devait être une opération de retardation des forces ennemies pour l’Etat-Major se transforme en exercice de tirs à balles réelles pour notre diabolique Tanya qui ne considère pas l’armée d’invasion comme une armée, mais comme une bande d’émeutiers. Et pour cause, l’armée dacienne ressemble davantage à des lignes d’infanterie pré-moderne où le concept d’attaque aérienne est inconnu. N’ayant même un seul mage pour contrôler une once du ciel, Tanya déduit rapidement l’irréalité d’une telle invasion dacienne vivant encore dans des doctrines obsolètes par rapport à la puissance de l’Empire. 


On assiste alors au spectacle macabre d’une bataille à sens unique dans laquelle les membres du 203e pourront s’exercer au tir réel et à l’application de leur entraînement spécial dans les montagnes impériales. Une armée moderne contre une armée pré-moderne. Pourtant la facilité déconcertante de repousser l’envahisseur n’est pas sans heurts pour notre jeune commandant aux Ailes d’argent, elle devra mater certains éléments trop droits dans leur lecture des manuels militaires et expliquer qu’il est inutile de suivre ces enseignements archaïques quand on combat une armée archaïque qui utilise des formations désuètes de l’Ere de la cavalerie face à un bataillon de mages volants. Car malgré sa conception des Ressources humaines dans l’effort de guerre, elle ne veut en rien gâcher la vie de ses subalternes qui ont enduré son entraînement intensif, ainsi qu’entacher son ascension chez les ronds de cuir de l’arrière. A côté de son esprit calculateur, elle cherche tout de même à protéger ses ressources personnelles pour qu’elles soient utiles en temps voulu.  


Bien entendu, on retrouve le traditionnel humour cynique propre à la série ponctué de ses passages de quiproquos entre les pensées des personnages. Toute la rivalité entre Tanya et Rerugen s’entretient alors dans ses non-dialogues, Tanya cherchant à manipuler Rerugen sur sa possible culpabilité à envoyer une enfant au front et Rerugen voulant à tout prix limiter l’avancement des doctrines de guerre mondiale de la jeune héroïne des fronts de Norden et du Rhin. Le volume introduit à cet égard le personnage de Weiss, commandant en second du 203e bataillon, et les quiproquos sont déjà présents sur la nature du commandant Degurechaff. Pour Weiss, son commandant veille sur le moral de ses troupes fait preuve de bravoure en donnant l’exemple alors que pour Tanya c’est davantage la manipulation de l’esprit de ses subalternes pour pouvoir en tirer les meilleurs résultats en missions et ainsi accélérer ses promotions au sein de l’Etat-Major. Elle joue aussi sur son côté enfantin pour amadouer ou déjouer la garde de ses interlocuteurs, bien que cela lui déplaise de jouer avec l’âge de son corps, ce qui reviendrait à s’abaisser devant l’Entité X, cela lui permet d’obtenir des résultats satisfaisants dans le déroulement de sa mission à Dacia. 


Chika Tojô retranscrit encore très bien les sauts d’humeur de Tanya par un panel éclectique d’expressions faciales. On retrouve tant le côté enfantin de Tanya que son côté diabolique par des expressions criardes de son état d’esprit. L’illustratrice joue aussi sur avec les codes du Shojo pour retranscrire toute l’ambivalence du personnage et accentue par la suite sa personnalité mouvante selon l’interlocuteur. 


Enfin, Delcourt-Tonkam nous gâtent encore avec un bonus de qualité, à savoir l’interview d’Aoi Yuki, la doubleuse de Tanya dans la version animée de l’œuvre de Carlo Zen. Elle explique alors son point de vue sur la série, nous donne des informations sur sa façon de créer le personnage et sa voix si caractéristique. On apprend également certaines anecdotes sur l’enregistrement des doubleurs. 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs