Tamago… transformation ! : Critiques

Deux ans après Bonjour Tamago et Dur dur d'être Tamago, le petit poussin revient dans un troisième album qui peut à nouveau se lire indépendamment des précédents, et dans lequel il n'a toujours pas quitté sa coquille !

Pourtant, dans Tamago... transformation !, notre espèce de Caliméro nippon évolue petit à petit, et il s'en rend bien compte. Sa force devient telle qu'il a réussi à battre un scarabée au sumo et à porter trois de ses frères en même temps ! Sa curiosité est telle qu'il a enfin réussi à manger une herbe qu'il détestait auparavant. Son sens de l'observation évolue lui aussi, et le voici désormais capable d'apprécier la vue d'une étoile filante ou d'un coucher de soleil. Et physiquement, voici que sa crête commence à pousser tranquillement sous sa coquille.

C'est sûr, Tamago grandit, petit à petit, même si ça ne se voit pas forcément au premier coup d'oeil, lui le ressent, et ça lui fait même un peu peur... Ne grandirait-il pas trop vite ? C'est que le poussin aimerait encore profiter un peu de la douceur de sa maman et ne pas l'inquiéter...
Dans le fond, on retrouve ici le même message que dans Dur dur d'être Tamago, sauf qu'au lieu de se complaire dans sa coquille, Tamago prend cette fois-ci conscience qu'il grandit. Il gagne en force, il gagne en maturité en mangeant l'herbe qu'il n'aimait pas hier encore, il prend de plus en plus conscience du monde qui l'entoure... chaque étape est un exemple de l'évolution de Tamago, et une habile image pour les plus petits, montrant que chaque petite expérience, chaque petite découverte est un nouveau pas vers le passage de petit enfant à grand enfant.

A un âge où l'on grandit très vite et où on ne cesse d'apprendre en expérimentant la vie, Tamago est donc un compagnon idéal pour les enfants, d'autant que Tadashi Akiyama reste sur un ton bourré d'humour et des illustrations simples, colorées et expressives, où les fond souvent minimes voire unis importent moins que les personnages eux-mêmes et font donc bien ressortir ceux-ci et leurs mimiques (les bouilles de Tamago ont de quoi amuser les enfants).

Pourtant, au bout du compte, il reste un problème similaire à celui de Dur Dur d'être Tamago, lié aux dernières pages. On passera outre le schéma sensiblement similaire d'album en album avec l'énième retour du méchant corbeau, pour plutôt se questionner quant au fond de ces dernières pages, qui dépareillent un peu avec ce qui précède, apportant à nouveau une avancée brutale et capitale pour Tamago sans que l'ensemble ne profite d'un vrai développement, l'auteur se contentant de l'humour habituel et d'une réplique optimiste de maman poule. Alors que, dans le fond, ce qui arrive à Tamago dans ces dernières pages correspond plus à une étape se déroulant bien plus tard dans l'évolution d'un enfant et méritant à elle seule un album.

Tamago... transformation ! plaira toujours aux plus petits de par son visuel, son ton et son approche assez subtile de l'apprentissage de la vie qui passe par la moindre petite expérience. Mais les dernières pages donnent un peu trop l'impression de lire un Dur dur d'être Tamago bis, que ce soit dans les qualité sou les défauts.

L'édition de nobi nobi! est comme toujours excellente, avec présentation de l'auteur à la fin et un sympathique petit mot au début.