Take Five Vol.1 - Actualité manga

Take Five Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Juin 2010

"Je sais que t'aimerais jouer du jazz, n'est-ce pas ? Pas vrai ?"

Lorsque son père s'est rendu compte qu'il avait changé de lycée sans le prévenir, Lee Joo-in, 18 ans, s'est fait mettre à la porte sans autre forme de procès. Son envie de jouer de la basse, et d'aller vers des études musicales, n'a jamais été bien vu dans sa famille. Errant alors sans le sou, il fera la rencontre de Yun So-Ri, un personnage énigmatique et exubérant, affublé d'une coupe afro et de lunettes extravagantes, et qui cherchera à tout prix à l'enrôler dans son groupe de jazz ! Joo-In finira par accepter en échange de l'hébergement, jusqu'au moment où il se rendra compte que So-Ri est... une fille !

Take Five est l'un des morceaux les plus célèbres du jazz que l'on doit au Dave Brubeck Quartet, atypique dans son rythme à cinq temps, novateur pour l'époque des années 50. Mais Take Five, c'est aussi un manhwa que l'on doit à You Sang-Jin. Présenté comme le "Beck coréen", la série reprend quelques traits d'esprits de l'œuvre de Harold Sakuishi. Des jeunes gens assez novices, de la musique qui transpire entre les cases, un zeste de romance... mais la comparaison s'arrête bien vite, et force est de constater que cette série n'est pas à la hauteur de son modèle.

Take Five se distingue essentiellement par son humour de tous les instants. Seul Lee Joo-In parait normal dans un océan de personnages tous plus fous les uns que les autres. Outre la schizophrène Yun So-Ri, on rencontrant également une opportuniste prétentieuse, un "étranger" aphasique qui s'exprime en soufflant dans sa trompette, et une petite brute qui se révèlera très fleur bleue. Le hic, c'est que cela tourne rapidement à l'overdose, dans l'histoire comme dans le dessin. Le trait de You Sang-Jin est plutôt agréable en temps normal, avec des regards très expressifs, malgré quelques décors vides. Cependant, en usant de super-deformed à outrance, et en partant dans les plus grandes exagérations, la lisibilité du manhwa en prend un coup, et l'aspect initiatique s'en retrouve complètement noyé.

Ainsi, les quelques passages traitant du jazz se retrouvent quelque peu syncopés, même si de nombreuses références sont citées. Quelques bonnes idées sont au programme, comme le sommaire sous forme de vinyle, ou lorsque So-Ri lance des titres de standards pour illustrer certains passages ( afin d'inviter le lecteur à l'écouter en simultané ?). Le tout se lit finalement assez rapidement, mais manque cruellement de consistance.

Edité sous le label Dragons des Editions Milan, la qualité de l'ouvrage reste également assez anecdotique, avec un papier de qualité modeste et quelques coquilles dans la traduction. On appréciera en revanche l'adaptation des onomatopées, et les annotations pour les références au jazz. D'autres sont plus anecdotiques, et paradoxalement redondantes (comme le fait que Ou Joo-In signifie "extraterrestre"). Au final, Take Five n'a pas la prétention de se mettre au niveau de Beck, et nous offre une histoire d'avantage portée sur le délire permanent... mais qui peine néanmoins à faire passer son message.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs