Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 06 Mai 2013
Encore un one-shot sorti dans la collection Boy’s Love d’IDP. Plus qu’une histoire en un seul volume, c’est un petit recueil d’histoires que l’auteur nous propose. La mangaka n’arrive en effet pas à suivre une histoire sur plus d’un chapitre, et on assiste qu’à des parenthèses éphémères de quelques pages qu’on oublie aussi vite qu’on les approche. Le début, donc. Jun est un étudiant un peu effrayé du train, depuis qu’il se fait peloter ouvertement par des pervers. On le touche, on le masturbe et il ne peut rien y faire, d’autant plus qu’il est un homme. Mais un jour, c’est un camarade de classe qui prendra la place de ce pervers. Jun n’en fait ni une ni deux et traîne le coupable dehors … qui lui avoue son attirance. Et sur ce, Jun … lui propose de coucher avec lui au lieu de le traîner au commissariat. Normal. Ils couchent puis sortent ensemble, tout va bien. Et ils tombent fous amoureux l’un de l’autre. Autant dire, donc, qu’il n’y a strictement rien à raconter sur cette histoire qui donne pourtant son titre au recueil. C’est plat, trop rapide, sans aucun intérêt émotionnel ni scénaristique. On a pas le temps de s’attacher aux protagonistes, on ne comprend ni leurs motivations ni leurs sentiments et encore moins leur intérêt dans le manga. C’est du cul pour du cul et l’auteur ne cherche pas plus loin. Il en va à vrai dire de même pour toutes les autres histoires du recueil.
Ainsi, on assiste ensuite à la formation d’un couple autour de cigarettes. Etrangement, les caractères sont légèrement mieux pensés avec un uke un peu trop nonchalant qui ne comprend pas forcément l’ampleur de ses actes. Mais au final, c’est toujours juste pour avoir du cul et pour du fan service. Une histoire entre un patron et son employé, entre un jeune homme et le frère de son meilleur ami … Plus on avance plus les chapitres en viennent directement au fait. On commence même les histoires sur une grosse scène de sexe, ce qui conclut également le chapitre donc … je vous laisse imaginer ce qu’il se passe au milieu. Pas grand-chose. De même pour les amis qui vont cohabiter ensemble, le premier se servant du second pour éloigner un stalker. Oui oui, s’ils couchent ensemble c’est pour éloigner le malade qui le surveille. Et puis finalement … Ridicule, malheureusement. En bref, l’auteur n’a vraiment de l’imagination que pour trouver des couples différents qui ne font que suivre inlassablement les mêmes chemins. Pas de nouveauté, pas de surprise pour les lecteurs dans Trafics Train. Mais le pire, en dehors du manque d’originalité, c’est sans doute le caractère très furtif des histoires modelées. Une idée non originale qui s’étend au moins sur un tome, c’est une possible promesse de personnages travaillés, de nuances dans les sentiments et les actes. Ici, rien de tout cela et on en est même loin. On oublie tous les personnages à peine le chapitre terminé. A lire, profiter, et oublier, donc.
Graphiquement parlant, c’est plutôt agréable cependant. Le style est particulier, manifestement rempli de défauts et d’imperfections mais … ça a son charme. Les traits sont remplis, les personnages ont des formes et des décors. Les expressions sont un peu naïves mais on y lit plutôt bien les émotions des protagonistes. Par contre … les yeux ne sont pas toujours au même niveau, il manque un peu de finesse et de diversité dans les visages et les faciès. Les scènes de sexe sont plutôt réussies, néanmoins. Elles sont vivantes, dynamiques et assez bien mises en scène. Dommage que tout le reste ne soit pas aussi réussi, les personnages étant parfois un peu trop figés dans leurs attitudes durant la narration. L’édition d’IDP est satisfaisante mais pas exceptionnelle, malgré une traduction agréable. Un choix un peu léger peut être concernant la licence, mais c’est un bon divertissement de cul, pour le coup. Un bien meilleur choix qu’un Piyoko Chitose, basé pourtant sur le même principe de « histoires éphémères » et « cul pour du cul ».