TS Revolution - Actualité manga

TS Revolution : Critiques

TS☆Revolution

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Août 2025

Auteur de hentai dont la réputation n'est plus à faire et qui a déjà eu droit à quelques publications françaises par le passé toutes chez Hot Manga (Yurisis en 2020, Tokoharu en 2021 et Harem entre copines en 2022), Takuto Shiki vient juste de faire son retour chez l'éditeur avec ce qui est, à ce jour, sa plus récente publication en volume broché: TS Revolution, récit en cinq chapitres pour un total d'environ 220 pages, qui fut initialement prépublié au Japon pendant l'année 2022 dans le magazine Comic Mugen Tensei de l'éditeur ti-net.

Avec ce manga post-covid, l'auteur s'amuse à imaginer une toute nouvelle sorte de pandémie: une étonnante maladie inconnue où tout homme est voué à se transformer en femme à partir du moment où il a une relation sexuelle avec une porteuse du virus. C'est exactement ce qui arrive à Mikio, un fêtard et queutard invétéré qui, un soir après une beuverie, ne se fait pas prier quand il tombe sur une fille étrangement pas farouche pour un sou, et qui semble même n'attendre que ça. Le lendemain, le jeune homme constate avec surprise qu'il est devenu une plantureuse beauté, et quand son meilleur ami Tomoya vient lui rendre visite en ne comprenant pas tout de suite la situation il ne va pas résister, à son tour, à chauffer et à s'ébattre avec celle qui était encore son meilleur ami la veille, quitte à la forcer un peu. Forcément, Tomoya devient ensuite Tomo, petite brunette craquante et perverse à souhait. Mais loin de trop s'étonner, ces deux-là, mus par leur mentalité initiale de mâles constamment en rut, vont y voir l'opportunité de découvrir tous les plaisirs du sexe quand on est une femme... quitte à emmener dans leur sillage deux autres de leurs potes, et à tomber dans les pires traquenards car il se méfieront pas assez des dangers qui peuvent guetter la gente féminine.

Les personnes connaissant bien Takuto Shiki devraient se douter, dès lors, de la manière dont les choses vont tourner: le mangaka aime généralement aller toujours plus loin dans la débauche qui attend ses héroïnes, et c'est exactement ce qui va se passer ici aussi: Mikio, Tomo et leur camarades ont beau être vouées à être malmenées par des hommes rarement scrupuleux, avec un bon lot de viols, d'orgies et d'humiliations à tendance SM, leur mentalité initiale de mecs queutards fait qu'ils vont volontiers, malgré tout, se laisser enivrer toujours plus par ce qui leur arrive... quitte à ce que le plaisir ressenti dans tout ce surplus de sexe finisse par toucher toujours plus d'homme voués, peu à peu, à tous changer de genre, jusqu'à un final qui ne manque pas d'idées en nous rappelant bien le contexte pandémique de la chose. Et bien évidemment, le mangaka tâche de bien porter la chose graphiquement avec son style bien reconnaissable qui, assez élégant et craquant au départ (comment résister au charme initialement tout mignon de Tomo ? ), va devenir toujours plus sale, brutal et riche en fluides en tous genres.

C'est pourtant peut-être précisément là que l'ouvrage atteint ses limites: au bout d'un moment, l'auteur veut tellement accentuer le sale que son trait s'assombrit, que les quantités de fluides deviennent envahissantes, et finalement que le dessin en devient de moins en moins lisible, toute la scène dans le club SM en étant le meilleur exemple alors qu'elle est censée faire un peu office de bouquet (presque) final. De même, à force de vouloir vite aller dans la surenchère, Takuto Shiki finit par négliger de plus en plus ses transitions d'une séquence à l'autre, l'image de la façon dont les quatre héroïnes se retrouvent d'un coup esclaves dans le club SM après leur vidéo porno forcée. Et c'est un sentiment qui se ressent aussi dans la dernière ligne droite où, même si le mangaka tâche de bien faire ressentir la façon dont la pandémie de féminisation s'accentue à vitesse grand V, il ne s'attarde pas assez sur certaines victimes de cette pandémie qui ne manquent pourtant pas de charme elles non plus (comprend par-là qu'en vrai, on aurait bien vu au moins un chapitre complet en plus pour mieux mettre en valeur les divers et variés personnages des dernières pages).

TS Revolution ne restera alors pas forcément comme le meilleur cru de l'auteur, mais est assurément un bon hentai dans sa catégorie. Les amateurs de Takuto Shiki et de mangas X de plus en plus sales y trouveront sans doute leur compte, d'autant plus au vu du concept qui, sans être nouveau, reste toujours efficace.

Côté édition française, enfin, la copie est satisfaisante dans l'ensemble, malgré l'absence de pages en couleurs (chose suffisamment rare dans ce type de production pour être signalée). Le papier souple, assez épais et opaque permet une qualité d'impression honorable, la traduction de Martin Morel fait très bien le job en collant bien à la tonalité de l'oeuvre sans être inutilement trop vulgaire, le lettrage d'Alban Brunet est assez propre, et les onomatopées ont bien été sous-titrées.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction