Sword Art Online - Progressive Vol.2 : Critiques

Critique 1

Novice débarquée dans l'univers de Sword Art Online, Asuna se confronte pour la première fois à la mort lors de l'affrontement contre le boss du premier niveau. Mais alliée à Kirito, la jeune fille, bien que choquée, n'est pas du genre à se laisser aller. Et avec l'expérience de bêta-testeur, Kirito a toutes les chances de parvenir à vaincre l'adversaire... Seulement, parviendra-t-il à garder secret son statut de bêta-testeur après cet affrontement acharné ?

Le premier volume séduisait dans l'approfondissement offert au personnage d'Asuna, et globalement cette impression positive se confirme dans ce deuxième tome au fil d'un combat assez prenant. Même s'il se lit vite et reste assez basique dans le rendu des coups, l'affrontement dégage une tension et un dynamisme palpables, que le coup de crayon précis et dynamique de Kiseki Himura retranscrit bien. Mais c'est surtout les développements que ce combat apporte qui intéressent le plus : là où la série animée ne parvenait pas à dépasser convenablement le simple cadre du combat et préférait insister sur l'aspect m'as-tu-vu de Kirito, ici Himura parvient à dégager comme il se doit la relation qui se bâtit fébrilement entre Asuna et Kirito, alliés complémentaires dans cet affrontement, et à faire ressortir les faiblesses et forces de ses héros. Ainsi, Asuna séduit dans la force de caractère qu'elle dégage malgré ses doutes quant à son statut de joueur, et on prend réellement plaisir à la voir évoluer. Quant à Kirito, s'il conserve toujours un peu de cet agaçant côté poseur, il obtient lui aussi cet approfondissement qui manquait cruellement à l'anime, essentiellement à travers son statut à double-tranchant de bêta-testeur. Entre autres petits approfondissements, c'est l'occasion pour le mangaka de mieux aborder le concept des beaters, bêta-testeurs détestés ou redoutés par beaucoup, car vu comme des tricheurs. Et à cela, il faut également ajouter la petite mise en avant de certains personnages comme Agil, Kibaou, et plus spécifiquement de l'informatrice Argo et de son rôle.

La suite du volume continue d'approfondir honnêtement les choses.
La relation entre Asuna et Kirito, même si elle reste encore un brin rapide, est cette fois-ci tout de même beaucoup plus crédible que dans les oeuvres précédentes de SAO Aincrad où elle passait directement de l'amitié à l'amour sans aucun travail. Ici, on a le loisir de mieux cerner les évolutions des deux jeunes gens, entre qui naît une amitié, se consolide une relation de confiance qui ne les empêche toutefois pas quelques élans de rivalité complice. Et là aussi, c'est Asuna qui séduit le plus en ne se jetant pas dans les bras d'un Kirito qui, lui, rêve déjà de l'avoir...
En filigranes, certains personnages continuent de gagner doucement en importance, le petit monde bouge de manière intéressante autour des conflits entre certaines guildes, de nouvelles précisions sur l'univers de SAO arrivent par exemple sur le système d'équipement...

Après deux volumes, le pari de SAO Progressive s'avère réussi, le récit sachant réellement approfondir et enrichir peu à peu un univers et des personnages qui, avant cela, restaient somme toute très pauvres, basiques et clichés. Pourvu que ce reboot conserve ses qualités par la suite !

Critique 2

Au cours de la bataille contre le boss du premier étage, les joueurs de Sword Art Online découvrent la véritable terreur de ce monde : l’ennemi est redoutable et les morts commencent à se multiplier. C’est sans compter les talents de Kirito, bêta-testeur du jeu, qui permettront au groupe de rivaliser avec l’ennemi, mais plutôt que ramener le calme, les prouesses du jeune homme vont plutôt attiser la jalousie et le dégoût…

Le premier tome de la série a mis largement en avant Asuna, héroïne de ce complet à l’arc Aincrad de Sword Art Online, mais c’est pourtant Kirito qui lui vole la vedette le temps de la première partie du tome qui conclut l’affrontement contre le boss du premier palier du jeu. Plus précisément, l’intrigue revient que les origines de la réputation des « beater », ces bêta-testeurs considérés comme des tricheurs maintes fois évoqués dans le récit original, mais jamais traité outre mesure. Et d’une manière générale, c’est ce qui fait toute la force de ce deuxième opus, revenir sur de nombreux points du jeu et de l’univers pour les décortiquer sans toujours se baser sur les exploits des personnages ou les performances de Kirito en tant que séducteur de ces dames. Progressive propose ainsi ce qu’on attendait de la série, une véritable entrée en profondeur dans le monde de l’Aincrad sans pour autant oublier la dimension phare du premier arc qui cherche à présenter le jeu comme une réalité nouvelle pour les personnages, réalité à laquelle chacun à bien du mal à s’accoutumer pour l’instant et en découvre les vérités, que ce soit à travers la mort réelle en cas de défaite ou les petits instants du quotidien qu’Asuna nous fait encore brièvement découvrir.

Le tome n’oublie pas non plus l’un des enjeux de la série, celui de développer en bonne et due forme la relation entre Kirito et Asuna qui, à l’origine, passait trop rapidement de l’amitié à l’amour sans que les premières interactions entre les deux personnages soient développées. L’attitude entre les deux individus est ainsi bien différente de la complicité immédiate qu’on leur a connue dans Aincrad, une certaine rivalité frappe même les deux protagonistes afin de les rendre plus justes. En particulier, si Kirito a toujours ce côté m’as-tu-vu qui ne nous permet pas d’apprécier le beater à la juste valeur d’un héros, Asuna devient une revanche un personnage plus intéressant, notamment dans ses doutes en tant que joueur et à sa manière d’évoluer en tant que femme forte de la série. Après tout, c’est aussi parce que la demoiselle est l’héroïne de Progressive que la déclinaison gagne en qualité et en intérêt.

Sword Art Online Progressive continue donc son bonhomme de chemin, doucement, mais sûrement puisque nous n’en sommes encore qu’au tout début de la quête de l’Aincrad. Et à ce stade, on constate déjà un réel travail sur le traitement de l’univers, du jeu et de la relation entre Asuna et Kirito, le tout sans oublier le très bon dessin de Kiseki Himura qui gagne en superbe lors des phases d’action. Encore une fois, Progressive est peut-être l’occasion de se réconcilier avec la série, pour ceux que l’anime et les précédents manga auraient rebutés.