Sword Art Online – Mother’s Rosario Vol.1 - Manga

Sword Art Online – Mother’s Rosario Vol.1 : Critiques

Sword Art Online - Mother's Rosario

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Novembre 2016

Après avoir édité les premiers mangas de la licence Sword Art Online, l’éditeur Ototo poursuit sur sa lancée en éditant, de manière logique, les arcs tels qu’ils furent adaptés chronologiquement dans l’anime. L’arc Mother’s Rosario fait ainsi l’objet des épisodes 18 à 24 de la seconde saison animée, mais initialement, il s’agit du récit principal du septième volume du light-novel, correspondant à la première partie du tome quatre de notre édition française. Ainsi, cette histoire fut découverte par les Japonais avant l’arc Calibur dans la publication originale. Pourtant, le choix de placer ce dernier arc avant Mother’s Rosario, dans l’anime et dans la parution française des mangas, reste logique puisqu’il se déroule avant dans la chronologie de la saga.

Asuna a pu accomplir un objectif qui lui tenait à cœur dans Alfheim Online : acheter la maison qu’elle occupa avec Kirito au vingt-deuxième étage de l’Aincrad. La jeune épéiste entend alors parler d’un redoutable joueur, Zekken, invaincu au point d’avoir même terrassé Kirito ! Intriguée par cet adversaire et le faire qu’elle a échangé quelques mots avec son petit-ami, Asuna part la défier… Qui est réellement Zekken, et quels sont ses objectifs ?

On n’est plus surpris par la recette de Sword Art Online qui, à chaque arc, exposer une nouvelle aventure au cœur d’un des mondes virtuels de la saga. Une fois n’est pas coutume, Mother’s Rosario dépeint une action qui se déroule pour la troisième fois (pour les montures mangas), dans Alfheim Online, depuis remanié et « fusionné » avec les concepts et les maps de Sword Art Online depuis la fin de l’arc Fairy Dance. La réelle nouveauté de ce nouvel épisode ne vient donc pas du jeu en lui-même, mais du personnage au cœur de l’intrigue, à savoir Asuna. Avant lecture, voilà qui a de quoi intriguer puisque depuis la partie Aincrad, la demoiselle était bien trop restée en retrait, jouant d’abord les rôles de la demoiselle en détresse avant d’être spectatrice des déboires de Kirito au sein de Gun Gale Online.

Pour l’heure, difficile de se faire un avis sur cette nouvelle série qui, par ce premier tome, prend le temps d’exposer son contexte, insistant alors sur le vécu actuel d’Asuna ainsi que le combat qu’elle va chercher à livrer contre le mystérieux joueur « Zekken ». Il faudra alors attendre les dernières pages de cet opus pour savoir en quoi consiste réellement l’arc Mother’s Rosario, mais en attendant, l’entrée en matière s’avère efficace par sa manière de décortiquer l’héroïne.
Présentée comme une demoiselle de bonne famille, Asuna est restée assez mystérieuse dans son background, un point d’abord corrigé par ce début d’opus qui tend à présenter un personnage plus complexe qu’il n’y paraît, refusant la vision de sa famille et trouvant une échappatoire dans les jeux de réalité virtuelle qui lui ont donné une deuxième vie, et permis de vivre pleinement sa jeunesse. Dès lors, Asuna devient réellement attachante. On ne pense plus forcément à la demoiselle captive de Fairy Dance ni à la spectatrice inutile de Phantom Bullet, la jeune fille a alors sa place en tant que protagoniste et éclipse sans mal Kirito en termes d’intérêt. D’ailleurs, il est bon de voir que « l’épéiste noir » est largement mis sur la touche, contribuant à apporter un vent de fraîcheur à ce nouvel arc.

C’est ensuite par un pitch assez bateau, à savoir l’envie qu’a Asuna de se confronter à Zekken, que se développeront les réels enjeux de cet arc. Ces derniers s’avèrent assez classiques quand on les découvre, mais restent en phase avec une dimension qu’on attendait de la saga, celle de traiter ses univers virtuels comme de véritables jeux en ligne. Mais plus que la quête qui se dessine progressivement, l’intrigue met un point d’honneur à nouer une solide amitié entre Yuuki, la nouvelle venue de la série, et Asuna. Exit donc les relations qui servent avant tout à forger un harem autour de Kirito, Mother’s Rosario semble vouloir nous parler d’amitié sincère, de quoi rendre touchantes les interactions entre les deux demoiselles, en attendant de découvrir toute la petite troupe de joueurs destinée à les accompagner.

Il ne reste donc qu’une grande lacune à cette série, une évidence presque si on a suivi le travail du mangaka sur le manga Fairy Dance : le dessin. Tsubasa Haduki, déjà en charge de l’adaptation graphique du second arc, revient donc avec cette nouvelle partie qui compte trois tomes au total, on retrouve alors les quelques qualités visuelles de l’auteur, et bien malheureusement des défauts qu’il n’a pas su gommer. Dans les scènes d’action, l’auteur sait s’adapter au style visuelle des univers pensés par Reki Kawahara, notamment dans les effets des coups d’épée et tout simplement les rixes de lames en tous genres. A côté de ça, son trait approximatif sur les personnages est de nouveau de mise, et les erreurs de proportions sont assez nombreuses. Tout aussi rageant, l’auteur ne présente que trop rarement, par ses arrière-plans, les environnements qui représentent pourtant un élément essentiel des univers virtuels de SAO. Difficile alors pour le mangaka de passer, en France, après Kiseki Himura, Kôtarô Yamada et Shii Kiya, qui ont respectivement signés des arcs Progressive, Phantom Bullet et Calibur d’une grande qualité esthétique.

Concernant l’édition, la qualité est de nouveau an rendez-vous. Rien à redire sur la traduction efficace de Nicolas Pujol, on salue une fois encore le papier épais sélectionné et la couverture mât du plus bel effet.

Par son intrigue et le ton porté par la complexité d’Asuna et de sa relation progressive avec Yuuki, l’arc Mother’s Rosario de Sword Art Online démarre d’excellente manière, laissant le lecteur curieux de découvrir la suite. La seule faiblesse reste alors le dessin de Tsubasa Haduki et pour cette raison, on pourrait comprendre que certains préfèrent découvrir cette nouvelle partie par le light-novel d’origine, ou par l’anime…


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction