Sweet Room Escape Vol.1 : Critiques

Sweet Room Escape

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 23 Décembre 2024

Invitée d'honneur des éditions Hana à Japan Expo l'été dernier, la mangaka Owal a, dans la foulée, fait son retour chez l'éditeur avec l'un de ses tout derniers titres en date: Sweet Room Escape, une oeuvre achevée en deux volumes, qu'elle a dessinée en 2022 au Japon pour le compte du magazine Qpa des éditions Takeshobo (dans lequel elle a, à ce jour, proposé une très grosse majorité de ses histoires).

Dans cette nouvelle oeuvre on suit Haruto Naitô, jeune homme qui, a seulement 25 ans, est déjà l'un des employés les plus prometteurs de la société d'import-export dans laquelle il travaille. Ayant acquis la confiance de son employeur, il fait régulièrement des voyages à l'étranger, pendant lesquels il a un don pour faire signer rapidement ses contrats, en lui laissant ensuite le champ libre pour vaquer à ses occupations... et quelles occupations ! Car ce que personne ne sait dans la société, c'est que cet homme si sage au Japon est en réalité gay et que, à chaque voyage, il profite au maximum de son temps pour dénicher des sex friends aux quatre coins du globe ! Cela lui a toujours très bien réussi, lui qui n'a aucune envie de s'enfermer dans une relation unique où l'amour existerait. Mais voila qu'un beau jour, lors d'un voyage à Paris, il est assis dans l'avion à côté du beau et élégant Albrecht, un allemand qui semble de bonne famille et qui, dans son allure et dans son comportement, a absolument tout pour plaire, au point de même déstabiliser notre héros: un homme aussi parfait, il préfère le fuir, car il aurait le sentiment de ne pas faire le poids dans une relations avec lui ! Mais le destin voudra que les deux hommes se recroisent un peu plus tard, et que Haruto cède aux avances de l'irrésistible Al. Tout deux semblant parfaitement compatibles au lit, ce coup d'un soir est si exceptionnel que Haruto sent qu'il ne pourrait jamais tenir le coup s'il faisait de l'allemand un sex friend régulier. Seulement, il est peut-être déjà trop tard pour lui, car Albrecht semble s'être vraiment épris du mignon japonais, au point de ne plus vouloir le lâcher et de le retrouver à d'autres endroits du monde. Est-ce uniquement un coup du destin ? Ou alors, Al a-t-il le bras long ? Si oui, qui est-il en réalité ?

Si les réponses à ces questions n'offrent aucune surprise (d'autant que la mangaka glisse très vite des indices que seul Haruto semble ne pas capter), elles ont le mérite de permettre à Owal de se faire plaisir en matière de cadres, puisqu'ici une partie du charme de l'oeuvre repose sur les fantasmes liés aux voyages dans le monde et au luxe, puisque l'on peut bien parler de luxe au vu du train de vie de Haruto et du statut d'Al. Sur ces bases, la mangaka, à travers son personnage principal ne cherchant qu'à s'amuser avec des ikemen (hommes beaux et classes) sans relation sérieuse, peut se faire plaisir en dépeignant nombre de moments érotiques décomplexés et, comme à son habitude, très chaud, détaillés et entièrement non-censurés, l'oeuvre étant donc à réserver aux personnes majeures.

L'aspect coquin reste assurément le principal leitmotiv de l'autrice, et pour les fans il y a de quoi se réjouir face à son dessin léché, particulièrement fin et efficace quand il s'agit de souligner la beauté physique de ces hommes adultes à l'allure très stylée, que ce soit dans les scènes de sexe ou lors d'autres passages faisant ressortir d'autres charmes chez eux (il faut les voir avec leurs oreilles au parc d'attractions). Mais il serait de mauvaise foi de dire que le petit scénario est totalement un prétexte, car même s'il est prévisible et ne va pas chercher bien loin, il jouit de rebondissements bien distillés, notamment avec une première partie où les questions se posent sur Al avant que la vérité ne soit dévoilée, les interrogations sur l'ambivalence de cet homme un peu stalker sur les bords (il envoie même des sbires espionner Haruto à l'étranger, c'est dire) et en même temps très gentleman avec notre héros, ou encore l'entrée en scène d'un nouveau personnage risquant de créer des problèmes dans les dernières pages. Et puis, à tout ceci s'ajoutent d'assez nombreuses notes d'humour qui collent bien à la légèreté de ton générale de l'oeuvre.

A l'arrivée, les fans de boy's love très chauds trouveront sans aucun doute leur compte avec ce premier volume efficace, d'autant plus que l'édition française est soignée avec une jaquette proche de l'originale nippone, deux illustrations en couleurs sur papier glacé pour ouvrir l'ouvrage, une très honnête qualité de papier et d'impression, un lettrage convaincant de Randal Pizzardini, et une traduction claire de la part d'Amandine Martel.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction