Sweet Guilty Love Bites - Actualité manga

Sweet Guilty Love Bites : Critiques

Sweet Guilty Love Bites

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Avril 2013

Encore un yuri qui sort chez Taifu, c’est synonyme de bonne nouvelle, que le genre peut encore se développer en France. On apprécie réellement que l’éditeur prenne la peine de faire prospérer l’amour au féminin. C’est donc avec plaisir que l’on se lance dans la lecture de ce recueil de nouvelles, un peu au hasard. La couverture nous suggère immédiatement des histoires multiples, et différents couples. Le premier, entre une hôtesse et un chat perdu. La première vit la nuit et a du mal à trouver sa place, son intérêt dans le monde. Elle est seule et sans responsabilité, sans vue à long terme. Un jour une jeune fille perdue, sans passé sans avenir, débarque chez elle, et elle la recueille avec plaisir comme on s’occuperait d’un animal blessé. Plutôt mignonne, cette première idylle est attendrissante. Kirie a vraiment recueilli un petit chat rebelle et joueur qui n’hésite pas à montrer les crocs. Mais leur amour, construit au jour le jour, a quelque chose d’inattendu et rafraichissant au milieu de toutes les grandes passions. C’est juste une histoire sans lendemain possible, sans complication. Une histoire d’adulte. Le second chapitre met en scène une autre hôtesse, mère célibataire, et la maîtresse d’école de sa fille. Là encore, le ton est détaché, indépendant, presque blasé. Alors oui, l’amour peut être grand et mature, mais il manque parfois un peu de spontanéité dans ces histoires toutes simples qui se font sans vraiment plus d’approfondissement.

Pourtant, cette seconde histoire arrive à nous faire nous interroger sur les choix difficiles d’une mère qui doit s’occuper de sa fille avant de penser à son propre bonheur, à l’amour, à ce genre de choses. On se questionne vraiment sur son quotidien, en plus de la petite flamme d’interrogation sur l’homosexualité féminine. Dommage d’ailleurs que ce sujet ne soit pas plus creusé à travers le manga. Le point de vue de la fille de Nina sur la relation de sa mère avec une autre femme, par exemple, n’est pas assez exploré à notre goût. Elle aura pourtant d’autres commentaires de la part de ses camarades, et il faudrait pouvoir la préparer à ce genre de choses. Par contre, la priorité de Nina par rapport à Mayu est bien mise en valeur. Elle ne veut pas l’embrasser de peur de trop s’impliquer et de ne pas être une bonne mère. Mais là encore … Quelques pages d’un seul chapitre ne semblent pas suffisants pour réellement justifier la vie de ces jeunes femmes. D’autant que, avec ce métier, on se doute bien que le quotidien ne sera pas aussi rose et on aurait aimé que l’auteur développe réellement ce mode de vie. De même pour la troisième et dernière histoire, l’amour entre deux hôtesses. La première a un caractère bien trempé et un succès véritable, l’autre cherche encore un but à sa vie et fait ce métier simplement par plaisir des jolies choses, et surtout des jolies femmes. Elles vivent en cohabitation mais, si Claire semble avoir la vie facile avec son succès, sa partenaire découvre bien vite qu’il en est autrement et que rien n’est vraiment facile pour la jeune femme. Pour personne.

Au niveau des graphismes, par contre … Si l’histoire est plutôt sympathique même si les héroïnes vivent un peu trop dans le présent, les dessins ne suivent pas. Il y a de réels problèmes de proportions, d’expressions et de décors. Ces derniers sont presque inexistants et laissent les personnages seuls dans les grandes cases, livrées à elles mêmes et nécessitant donc encore plus de rigueur dans les dessins. Les corps ont quelques soucis de proportion, notamment dans des positions non statiques (jambes croisées, situations au lit …). Enfin, les émotions. Les visages veulent en faire passer mais les traits sont un peu trop exagérés tout le temps, au lieu de savoir être naturel pour pouvoir mieux faire passer les réels sentiments. Bref, une lecture assez décevante notamment au niveau visuel, malgré les bonnes idées de la narration qui manquent un peu de profondeur et de développement sur le long terme.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs