Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 10 Mai 2011
Suho est un lycéen à priori plutôt banal : il va en cours, sort au restaurant avec son meilleur ami ... Sauf que la vie du jeune homme n’a rien de facile ! En effet, sa famille est pauvre et ses parents cherchent à s’enrichir loin de lui, les seules nouvelles qu’il reçoit naviguant par la poste. A travers des expériences notamment agricoles qu’ils développent en y mettant à chaque fois toutes leurs économies, les parents de Suho ont tout juste de quoi lui envoyer un peu d’argent pour vivre. Mais l’adolescent doit tout de même faire des restrictions sur tout, économiser et tenter de revendre des vieux trésors. Mais un soir, le jeune homme fait un rêve étrange avec, le lendemain, des marques de blessure au cou et au poignet, sans compter cette fatigue intense qui le prend de plus en plus souvent. Suho serait la cible d’un dangereux vampire qui l’enlève à sa petite vie pour le conduire en son royaume de Fantasy juste parce qu’il apprécie le goût du sang de sa nouvelle proie. Nouveau problème : Suho a été pris pour une fille, et le vampire qui l’a enlevé, embrassé et sucé le sang ne supporte pas les hommes. Pour survivre, il va donc falloir faire l’effort de se déguiser, et sous les conseils du serviteur du maître vampire, un petit dragon, Suho se fait passer pour ce qu’il n’est pas et accepte plus ou moins facilement les obligations que son statut de proie nécessite.
On connait déjà l’auteur de Kiss me Princess pour le côté yaoi de ses œuvres mais aussi leur aspect incomplet et maladroit. Ce premier tome de Sweet Blood est intéressant dans la mesure où il créé un univers nouveau, fantastique et agréable. Malheureusement, de nombreux défauts viennent ternir cette constatation : les personnages ne sont pour l’instant que très peu développés, Suho par exemple qui est très matériel et semble dénué de sentiment autre que la rébellion et le principe de contester. Notons aussi la mode du vampire, qui commence à lasser et ce même si celui-là est un peu plus original que ses congénères : il peut sortir au grand jour et n’a pas l’air de souffrir d’un quelconque chasseur. La suite nous le dira, en tout cas ce fait n’est pas rédhibitoire pour le moment. Vient ensuite le dragon, assez ridicule dans son genre malgré les tentatives d’humour qu’il mène de front avec Suho qui ne s’inquiète de rien ... Enfin, le meilleur ami de notre héros est totalement oublié en un chapitre, sans plus en reparler, et même si par la suite on le revoit on aurait aimé que le délire parte un peu moins rapidement. Et tout ceci sans parler du stéréotype du travestissement ... Bref, un début assez mitigé et dont la lecture aura vite fait de décevoir même si, prise au second degré, elle a quelque chose de presque amusant ...
Quant aux dessins de Kim Se Young, on retrouve les défauts de proportion de Kiss me Princess avec le petit uke représenté de manière fragile et exagérément petit et maigre, les ténébreux étant toujours les dominants. Des yeux immenses pour le héros dans lesquels on se perd tant ils prennent la moitié du visage de l’intéressé, des postures étranges et des membres parfois démesurés par rapport à la réalité ou même au reste du corps. Ajoutons à cela les exagérations des expressions qui ont tendance à se faire trop présentes, ainsi que les arrières plans presque inexistants ... C’est esthétique, quand on est amateur d’art et que l’on ne s’attache ni aux détails ni à la réalité. Autrement, l’ensemble parait bien ... maladroit. Passons enfin à l’édition : ce premier tome est très fin et même si ce n’est pas la faute de Samji, le prix semble alors un peu cher, bien que l’on apprécie que le rose criard proposé en premier lieu ait été arrangé au profit d’une couleur chair non exagérée beaucoup plus agréable ! La traduction est plutôt satisfaisante, mais l’on se plaint encore et toujours des onomatopées non adaptées ! En bref, un premier tome largement dispensable qu’il n’est pas nécessaire d’acquérir à moins de vénérer l’auteur ... D’autant qu’en Corée, toujours pas de second tome de sorti !