Survivant - L'histoire du jeune S Vol.1 - Actualité manga

Survivant - L'histoire du jeune S Vol.1 : Critiques

Survival - Shounen S no Kiroku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Octobre 2018

Ce début de mois d'octobre marque le lancement sur le marché du manga de l'éditeur Vega. Présenté il y a quelques mois, celui-ci est né de l'association entre le groupe Steinkis et Nexusbook, et, avec en directeur éditorial Stéphane Ferrand (ancien directeur éditorial de Glénat et de Milan), devrait avant tout chercher à proposer du seinen aux thématiques variées et originales. Ainsi, les trois premières oeuvres à débarquer sont le récit de guerre Peleliu, l'excellent Deep Sea Aquarium Magmell qui est plus axé sur la tranche de vie et la découverte d'un monde insoupçonné, et le manga post-apocalyptique Survivant - L'histoire du jeune S.


Lancé au Japon en 2015, ce dernier est un remake du manga Survivant de Takao Saito (l'auteur de Golgo 13), une oeuvre datant de 1988 et assez incontournable dans son genre et proposant un récit assez dense sur fond de guide de survie, avec de nombreux détails. On peut dire que la boucle est bouclée puisque Survivant, sortit aux éditions Milan il y a un peu plus de 10 ans (et aujourd'hui en arrêt de commercialisation et difficilement trouvable), avait déjà été édité par Stéphane Ferrand. Pour ce reboot, on découvre aux dessins Akira Miyagawa, un mangaka qui officie depuis le début des années 2010.


Ici, on suit le jeune Satoru, adolescent arrivant sur ses 14 ans, qui, à la suite d’une catastrophe naturelle, se retrouve seul au milieu d’une nature redevenue hostile. Ses premières observations lui font déduire qu'il est sur une île, mais il se fixe surtout cette idée en tête pour ne pas envisager tout de suite le pire: la catastrophe qui a eu lieu a sûrement englouti le Japon, et il a pu en réchapper parce qu'il était en montagne. Il ne peut plus avoir aucune nouvelle de ses proches, ne sait me^me pas s'ils sont encore en vie, n'a aucune idée de l'état du pays voire du monde... mais avant de se morfondre sur tout ça, il doit surtout penser à une autre chose cruciale: sa survie ! Comment un adolescent citadin pourra-t-il sans sortir sur son coin de terre, sans techniques modernes et entourés d'animaux parfois dangereux ou embêtants comme ours et rats ? Il va lui falloir apprendre ou réapprendre des choses essentielles pour organiser sa survie...


Tout comme dans le Survivant d'origine, le héros de ce reboot est un jeune garçon nommé Satoru, qui va avoir fort à faire pour espérer survivre: trouver de la nourriture, faire des pièges, faire du feu, apprendre à supporter l'hiver sans confort ne sont que quelques-unes des choses qu'il va devoir expérimenter au fil de ce récit catastrophe... mais cela est-il suffisant pour faire sortir l'oeuvre du lot ? Pour l'instant, pas vraiment.


Car là où le survivant d'origine se voulait être un véritable guide de survie avec de très nombreuses informations diverses et variées, en plus d'être un récit catastrophe assez tendu et rythmé, toute la mise en place de ce remake peut sembler assez pataude, sans se démarquer des nombreuses autres oeuvres de survie qui peuvent déjà exister. Les premières étapes de la survie de Satoru reposent malheureusement un peu trop sur une chance parfois insolente, mais sans doute lui faut-il ça pour lui laisser le temps de s'organiser et de réapprendre des choses rudimentaires. Bien sûr, il fera des erreurs, par exemple en mangeant de mauvais champignons, ce qui amène un côté un peu plus réaliste. Mais il est dommage que, la plupart du temps, les informations sur ce qu'il faut faire ou non, sur différentes techniques et apprentissages et sur bien d'autres choses se contentent du strict minimum, voire n'existent pas, là où le Survivant de Saito était très détaillé.


Côté dessins, c'est là aussi beaucoup moins fort, mais objectivement loin d'être mauvais. Miyagawa, en plus de remoderniser un peu le récit (par exemple en incluant le téléphone portable, qui n'existait pas en 1988), offre des décors classiques, mais assez soignés, même s'ils manquent parfois de la densité qu'on peut attendre d'un titre de survie en milieu hostile. Le dessinateur a tendance à enchaîner régulièrement les grandes cases, ce qui parfois nuit au rythme. Le design de Satoru, bien qu'expressif, souffre de pas mal d'inégalités et apparaît parfois trop relâché, tandis que certaines têtes plus caricaturales dénotent trop.


Alors, Survivant - L'histoire du jeune S n'est pas du tout une mauvaise lecture, mais ce premier volume peine cruellement à se démarquer des autres récits du genre. Pour l'instant, l'oeuvre n'a pas la même intensité narrative et visuelle que le Survivant originel, est un peu facile via le côté trop chanceux de Satoru, et peine à faire décoller son côté "guide de survie". On se contente donc de lire un divertissement pour l'instant assez lambda, tout en ayant bon espoir que la suite fasse réellement démarrer les choses, surtout autour de l'aspect survie.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs