Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.8 - Manga

Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.8 : Critiques

Sen Ken Rokku

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Janvier 2021

Ken arrive juste à temps pour permettre à Tae-Soo d'éviter un sort funeste. Les troupes des deux camps se replient, mais notre gang a désormais la certitude qu'un ennemi beaucoup plus puissant se cacher derrière la bande de Ban Phuong : Le clan japonais Hakuryû-Kai. Pour Tae-Soo, il n'y a qu'une seule option : Jouer la carte de l'alliance contre un ennemi beaucoup plus redoutable qu'eux. Mais Ken ne l'entend pas tout à fait de cette oreille, et décide tout de même d'opérer une contre-attaque. Un autre argument joue en sa faveur : L'enlèvement de Yumin par l'ennemi...

Après le très médiocre arc du show-business, voir la série phare de Boichi nourrir un arc sérieux aux enjeux intenses est un réel plaisir, d'autant plus que l'auteur exploite cette fois plusieurs éléments implantés il y a un moment de ça. Voilà qui augure une très bonne phase pour Sun-Ken Rock, même si cet opus est loin d'être l'un des meilleurs de l’œuvre.

Résolument centré sur l'action, ce huitième opus de l'édition Deluxe (correspondant aux tomes 15 et 16 de l'édition tankôbon donc) permet à Ken et une poignée de ses hommes de passer aux choses sérieuses. Une nouvelle fois, l'esthétique sombre et violente du plus puissant gang coréen fait mouche, et les coups pleuvent en même temps que quelques giclées de sang pour attester la violence de cette grande confrontation. Le tout a beau être très classique dans sa forme, dans le sens où chaque personnage a droit à son combat dédié, c'est véritablement plaisant dans le registre action/combat, et se laisse donc lire sans déplaisir.

Le réel plus vient du traitement de deux personnages précis, dont La Pioche et surtout Benito. Le coureur de jupons, assez couard au demeurant, est ici remis en question et a le droit à un rôle autre que celui du registre comique. C'est là aussi très classique mais efficace dans son orientation nekketsu, l'italien affirmant sa place dans la bande de Ken. Il lui manquait ça pour s'accaparer réellement notre sympathie, et c'est chose faite. Quant à La Pioche, Boichi fait un bon compromis entre la facette guignolesque du personnage et ses aptitudes au combat. Et si cela peut paraître léger, c'est pourtant le meilleur que l'auteur a à nous offrir concernant l'individu, dans cet opus...

Car malgré son épaisseur, ce huitième tome ne se dédie finalement qu'aux trois quarts au récit principal. En plein milieu (achevant la partie correspondant au 15e tome d'origine précisément), Boichi nous "gâte" avec un gaiden dédié à cette bonne vieille Pioche, en lui inventant un passé totalement exagéré où il endosse une armure de héros pour livrer bataille et séduire une comparse à coup de techniques grotesques provoquant orgasmes et autres effusions de semence. Autant dire qu'entrer dans ce délire est compliqué, d'abord parce que nous n'y croyons pas une seconde, mais aussi parce que le mauvais goût de l'auteur atteint des sommets. Avis à celles et ceux qui se lanceraient bientôt dans cet opus : Zapper ce spin-off de 5 chapitres n'est absolument pas une grande perte. Mais malheureusement, on ne peut le dissocier totalement du tome puisqu'il en occupe une sacrée partie...
Un peu dans le même registre, un épisode bonus narre de nouvelles aventures de Yumin. Sans surprise, l'érotisme déjanté prime sur le réel développement du personnage. Et si cela reste assez grossier, on se surprend finalement à trouver ça bien moins pire que le spin-off sur La Pioche.

Le bilan de ce volet est donc mitigé. Quand il aborde son récit central, le tome demeure grandement efficace, bien que classique et convenu dans certaines de ses approches. Malheureusement, il est entaché par des suppléments qui prennent beaucoup trop de place, cassent le rythme de l'arc et s'avère parfois indigeste de mauvais goût et de misogynie. Quel dommage que Boichi se laisse aller à de si gros travers pervers quand son œuvre brille dès qu'elle demeure sérieuse.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs