Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Janvier 2011
Love Machine est donc intimement lié à la famille Jinnouchi ! Mais qu'est-ce qui a bien pu pousser Wabisuke à créer une telle entité virtuelle ? Kenji et ses compagnons n'auront pas vraiment l'occasion de se poser la question car, pour l'heure, il faut avant tout mettre un terme à cette crise. Tandis que les proches de Natsuki se déchirent et que des évènements tragiques prennent place, un petit groupe se met en place et élabore un plan d'action pour rétablir l'ordre dans Oz avec, comme pièce maitresse, King Kazma certes déchu de son titre mais loin de s'avouer vaincu !
Une nouvelle fois, Iqura Sugimoto a décidé de ne pas faire trainer les choses en longueur et enchaine les situations inattendues, les retournements de situations impromptus et les révélations cinglantes. Sur un rythme endiablé, on suit donc et avec un intérêt sans cesse renouvelé la suite des aventures de Kenji, que ce soit dans le monde réel ou dans Oz. Mais il est aussi à noter que le héros désigné de l'histoire sera un peu moins présent dans ce second volume. En effet, si dans la première partie du tome c'est Sakae qui en impose et qui est toujours aussi convaincante dans son rôle de chef de famille, c'est ensuite sur Kazuma et, dans une moindre mesure, Natsuki que les cameras se braquent. Bien entendu, le reste de la famille n'est pas oublié pour autant et l'auteur jongle entre tous ses personnages avec une étonnante facilité. Mais ce n'est finalement que le prolongement logique d'une narration qui allie fluidité et rythme avec brio. Un modèle du genre, vraiment !
En outre, et comme déjà énoncé pour la grand-mère, l'utilisation qui est faite de tous les protagonistes présents est toujours aussi irréprochable. Kenji est fidèle à son rôle et n'en fait pas trop, se montrant lorsque c'est nécessaire, prenant les devants au bon moment. Wabisuke ne s'abaisse pas à devenir un clown mégalo-maniaque aussi ridicule que déjà vu. Natsuki se fait discrète mais une fois encore indispensable. Et les non-cités savent également parfaitement bien où se trouve leur place. Tout cela n'est autre que le reflet de l'histoire en elle-même qui ne cherche pas à en faire trois tonnes. Elle reste simple et accessible tout en se démarquant de la concurrence par l'apport d'originalité là où c'est nécessaire et, au final, si l'on omet quelques petits détails un peu hors sujet et dispensables, il n'y a franchement pas grand chose à redire. C'est maitrisé, c'est soigné.
Côté édition, on notera une ou deux phrases dont la tournure est quelque peu étrange. Mais rien d'incompréhensible cependant. Pour le reste, c'est du bon boulot.
Non, Summer Wars ne révolutionnera pas le manga. Mais il n'est pas toujours nécessaire de tenter tout et n'importe quoi pour réussir à charmer le lectorat. Bien doser les différentes composantes que l'on place sur l'échiquier et les utiliser habilement suffit à nous combler. Preuve en est avec ce deuxième tome. Le premier opus était déjà excellent, celui-ci est tout aussi prenant si pas plus encore. Un petit régal dont on se délecte sans continence aucune.