Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 21 Décembre 2017
Après la mort de la menace Sawada, le nouvel espoir né dans le coeur des habitants de l'île du suicide s'est accentué et concrétisé avec plusieurs événements : l'accouchement de Nao qui a mis au monde une nouvelle vie, quelques mariages... Ainsi, au fil des épreuves, les jeunes gens ont retrouvé goût à la vie et redonné un sens à leur existence. Mais si quasiment tout avance, certains restent encore bloqués dans le passé et ne parviennent pas à aller de l'avant comme les autres... Malgré tout ce qu'il a vécu, malgré tout le soutien qu'il a pu apporter à Sei et aux autres, malgré les sentiments de Miki à son égard, Ryô reste encore et toujours vide depuis la mort d'Eri, il en a toujours souffert et ne peut l'oublier. Et dans ses errances, en libérant Kai qui était pourtant enfermé, il n' a pas idée qu'il vient de lâcher un ultime danger sur le petit groupe de survivants...
Parfois trop longuette par le passé à cause du manque d'avancées autour du danger Sawada, Suicide Island a su enclencher dans le tome précédent une dernière ligne droite très belle et prometteuse, qui vient ici se conclure avec un dernier tome globalement bien mené. Et celui-ci commence fort avec, rapidement, l'arrivée d'un premier événement à la fois tragique et lourd de sens. Sans doute y a-t-il certains cas où seule la mort peut être salvatrice... Et ainsi, Kôji Mori évite bien d'être totalement naïf dans son propos, et conserve un certain réalisme.
Puis la majeure partie du volume se résume à un dernier combat que Sei doit livrer pour sauver celle qu'il aime et leur enfant. Concrètement, on peut trouver que l'auteur étirer un peu trop sa scène de traque, qui occupe beaucoup de pages avec assez peu de textes. Qui plus est, le mangaka est loin d'éviter quelques grosses ficelles, en tête desquelles l'arrivée de l'ermite là où il faut pile au bon moment. Mais ce passage reste efficace, non seulement avec ses décors sauvages réussis, mais aussi parce qu'il parvient à accentuer petit à petit une certaine tension avant le dénouement de ce dernier combat. Un dénouement qui s'avère riche de sens par plusieurs aspects : la façon dont Sei a su changer les autres par son envie de vivre communicative pour redonner à quasiment tous le désir de goûter au bonheur, les interrogations sur les envies de meurtre de notre héros face à Kai (s'il se sent capable de tuer l'ennemi sans remords, c'est sans se poser de questions sur tuer ou non, mais simplement parce qu'il veut protéger ce qui lui est cher), et quelques petits approfondissements sur le malaise de Kai même si on aurait aimé encore un peu plus de travail sur ce point.
Peut alors, arriver la conclusion, qui là aussi n'évite pas quelques facilités (les bateaux qui arrivent pile à ce moment-là...), mais qui s'avère très jolie et appliquée, en concrétisant comme il se doit toute l'évolution des personnages, notamment à travers un épilogue très réussi.
Au final, ce dernier tome achève globalement de très belle manière une série qui fut parfois longuette et répétitive, mais qui a souvent su dégager de très jolies choses sur la vie. Suicide Island est assurément une série à essayer.