Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 08 Mars 2017
Kamitsuyomido s’est enrichi d’un nouvel élément redoutable : Nigi, la dompteuse d’onryô. Toutefois, Saruta-Hiko et Ame ne peuvent pas se reposer sur leurs lauriers malgré la présence de cette nouvelle alliée : la princesse Wata poursuit ses assauts sur le monde des Hommes et délivre de nouveaux onrô redoutables qui sèment la terreur au Japon. A eux trois, nos héros pourront-ils repousser cette menace ?
Après deux premiers opus qui mettaient l’intrigue en place tout en se révélant riches en développements, Ryu Fujisaki nous offre un troisième volet au rythme différent, dépeignant une action incessante de la première à la dernière page. C’est bien simple, on se croirait presque dans un climax d’œuvre tant le mangaka instaure une menace dévastatrice par les différents onryô qui se déchainent. Alors, la bataille semble loin d’être gagnée d’avance pour nos héros, et c’est bien cette ambiance qui aboutit à un volume totalement effréné du début à la fin.
Le tome précédent ayant intégré le personnage de Nigi dans l’œuvre, c’est bien sur la combinaison entre les deux combattants d’onryô que va insister cette suite, ce qui aboutit à une bataille plus impressionnante que précédemment tout en permettant à nos héros de tenir tête à ces adversaires redoutables. Ryu Fujisaki manie habilement tout son univers, ce qui aboutit à des combats riches en rebondissements, toujours accrocheurs, tout en appuyant en permanence le folklore de l’œuvre qui permet à Stray Souls de ne pas forcément ressembler aux autres titres du genre. Et pour un manga de combat entre esprits, pitch assez classique, ce n’était pas vraiment évident. Bien entendu, toute l’esthétique du mangaka, toujours aussi farfelue aussi bien dans les designs des personnages que dans la manière qu’a Ryu Fujisaki de manier les teintes de noirs, contribue au plaisir de lecture.
On retient aussi de ce tome l’art du mangaka dans le maniement du rythme de son récit. De rebondissement en rebondissement tout en dépeignant une lutte jamais gagnée d’avance pour les protagonistes, l’auteur tient sans mal ses lecteurs en haleine, sans compter que le twist narratif de fin de tome apporte une surprise supplémentaire synonyme de grande tension quant au prochain opus.
Bien entendu, au-delà de la volonté de l’auteur d’opposer Saruta-Hiko, Ame et Nigi à des adversaires redoutables, c’est le moyen pour lui d’intégrer à son récit de nouvelles figures importantes de l’Histoire japonaise. Ryu Fujisaka adapte ainsi son œuvre à tous les types de lecteurs puisqu’une description des personnages historiques permet toujours d’en apprendre plus sur eux, un moyen pour ce titre d’action de s’enrichir une fois encore d’une dimension culturelle qui n’apporte jamais de lourdeur au récit. Evidemment, un lecteur qui a de plus grandes notions d’histoire du Japon appréciera sans doute davantage la manière de l’auteur de détourner les figures historiques.
Ainsi, Stray Souls continue sur sa bonne lancée et au-delà du récit d’action classique, la série maintient un rythme efficace et joue évidemment sur son folklore et son esthétique qui ne plairont sans doute pas à tous, mais permettent à l’œuvre d’être un titre qui sort du lot actuellement. En conservant cette sauce, Ryu Fujisaki proposera sans doute cinq opus suivants de qualité.