Stop Hibari Kun Vol.3 - Manga

Stop Hibari Kun Vol.3 : Critiques

Stop !! Hibari Kun

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Septembre 2023

S'il avait déjà été frustrant d'attendre 14 mois entre les tomes 1 et 2 de Stop!! Hibari-kun!, que dire du temps qui s'est écoulé entre le tome 2 et ce troisième et dernier volume ? En effet, cela fait presque 4 longues années que ce dernier pavé d'environ 300 pages se fait attendre, puisque le 2e opus était paru en janvier 2020, à l'occasion de la venue de Hisashi Eguchi au FIBD d'Angoulême. Cette très longue attente, l'éditeur a pris soin de l'expliquer, sur les réseaux sociaux, par le temps de traduction très éprouvant: entre les nombreux blablas de l'auteur ainsi que les références et jeux de mot à foison, il a fallu longtemps au traducteur Aurélien Estager pour achever la version française de la série en se voulant le plus pointilleux et fidèle possible à la tonalité humoristique de l'oeuvre. Et de ce côté-là, on peut tout de suite dire que le travail effectué reste impeccable jusqu'au bout ! On a également cru comprendre que, une fois la traduction achevée vers la fin d'année 2022, un long travail éditorial a également dû avoir lieu par la suite, notamment côté maquette. Néanmoins, profitons comme il se doit de ce dernier pavé: non seulement l'édition française n'a pas été abandonnée, mais en plus Stop!! Hibari-kun est le genre de série qui n'a pas un scénario alambiqué demandant un rythme de parution soutenu, et enfin on peut être ravi d'avoir droit à une qualité éditoriale impeccable jusqu'au bout. Pour profiter de cette qualité, il faudra toutefois accepter également un autre changement, à savoir une augmentation de prix conséquente de 3,50€, puisque ce tome 3 est vendu 21,50€ alors que les deux premiers coûtaient 18€. Forcément, cela semble être une augmentation très forte vu comme ça, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a pu se passer dans le monde de l'édition depuis 4 ans (covid, hausse du tarif des matières premières...). Et puis, un pavé de 300 pages en grand format, avec une excellente qualité de papier, d'impression et de lettrage, une illustration d'ouverture en couleurs en double-pages et d'assez nombreuses pages en bichromie, dans le fond ça reste correct.

On replonge ici avec facilité dans le petit univers de Kosaku, de Hibari et de leur entourage, pour un nouveau lot de situations ayant joyeusement tendance à partir en vrille: un playboy aux extrêmement nombreuses conquêtes qui se met en tête de faire craquer pour lui Hibari, la jalousie de Shiina en voyant Hibari coller de près Kosaku, une fête de Noël/anniversaire de Suzume où Kosaku espère pouvoir se rapprocher de Kawai, une promesse de mariage devant être tenue auprès d'un parrain de la mafia étrangère pour son demeuré de fiston bourré de clichés sur le Japon, l'irruption de la croqueuse d'hommes Sayuri qui a décidé de tout faire pour sortir avec Kosaku (si si), une dispute entre Hibari et Tsubame, un premier match de boxe en forme de vengeance pour le club du lycée, un porte-flingue qui se retrouve chargé de tuer Hibari... Voici la plupart des situations proposées par Hisashi Eguchi dans cet ultime pavé. Des situations où l'auteur se fait plaisir en terme d'humour, que ce soit en offrant de nouvelles figures délicieusement caricaturales (difficile de ne pas voir en Takuto et Sayuri une petite moquerie des techniques de drague à deux balles), en continuant d'exploiter efficacement les caractères et relations déjà en place (l'incompétence du père Ôzora, la jalousie de Shiina, le petit caractère et le côté parfois précoce de la jeune Suzume...), en brisant volontiers les quatrième mur par instants, et surtout en mettant à l'honneur Hibari ainsi que sa relation à part avec Kosaku ! En effet, on aimera toujours autant les différentes facettes de notre héroïne, toujours aussi bourrée de charme malgré ce qu'elle a entre les jambes en réalité, capable de montrer un caractère bien affirmé quand des choses lui déplaisent vraiment, ne manquant pas la moindre occasion d'asticoter Kosaku tout en laissant deviner des sentiments plus profonds... Et Kosaku reste lui-même intéressant, car même s'il repousse sans cesse les avances de Hibari, le fait que plusieurs moments montrent qu'il n'est vraiment pas indifférent: il se montre agacé quand il voit Hibari avec un autre, il la défend immédiatement dès qu'il y a un pépin...

En résulte, alors, une comédie efficace jusqu'au bout, à condition d'aimer ce genre d'humour et d'avoir adhéré aux précédents tomes bien sûr. Et c'est d'autant plus plaisant que l'auteur, au fil des chapitres, affirme de plus en plus le style pop qui fera sa renommée plus tard, surtout lors de certaines grandes cases avec plans rapprochés sur Hibari ou lors de illustrations d'ouverture des chapitres. La non-fin, elle, n'est qu'un détail: nous étions prévenus dès le départ, au vu de la situation éprouvante qui avait poussé Eguchi à abandonner la série à l'époque, et pour une comédie de ce type ce n'est pas franchement embêtant, même si forcément on aurait adoré découvrir l'issue de certaines situations, en particulier la relation à part entre Hibari et Kosaku bien sûr. On appréciera, enfin, le fait que le mangaka a fini par dessiner, pour cette édition, les dernières planches du dernier chapitre, chose qu'il n'avait pas faite lors de l'arrêt de l'oeuvre en 1983. Et on aimera aussi découvrir la vingtaine de pages bonus à la fin, proposant divers détails sympathiques.

On l'aura donc très longtemps attendu, mais il ne déçoit pas: malgré l'absence de fin (chose pour laquelle on été prévenus dès le départ, rappelons-le encore), ce dernier pavé reste très emballant et amuse beaucoup, à la fois grâce au travail du mangaka et à celui, énorme, du traducteur Aurélien Estager (qui arrive même à faire sourire avec une référence intraduisible grâce à une belle pirouette). Si d'autres travaux de l'artiste, mangas comme artbooks, pouvaient suivre en France, ce ne serait clairement pas de refus !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs