Starlike Words : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Mai 2013

Enfin, ENFIN un one-shot sorti chez IDP dont l’histoire dure plus d’un ou deux chapitres. Bon, ça se fête. Star Like Words possède en effet une seule histoire principale, avec juste un chapitre bonus sur la fin. Donc, on suit le même couple pendant plusieurs chapitres et on ne se contente pas de l’abandonner en deux temps trois mouvements. Et juste ça, ça nous donne l’intime conviction que la lecture va être meilleure. Ce qui se confirme au fur et à mesure du tome. On fait rapidement connaissance de Subaru, un lycéen a priori plutôt heureux. Il vit sa petite vie tranquille, a de nombreux sex friend pour assouvir ses pulsions sexuelles d’adolescent. Il s’éclate et prend son pied facilement et ça lui conviendrait presque. Seul bémol, il ne sait pas ce que c’est l’amour. Il a envie de connaître ce sentiment qui fait battre les cœurs, la personne qui lui est destinée. En fait, malgré son attitude de débauché et son manque de sexe, Subaru est un grand romantisme et il a vraiment envie d’évoluer. Un jour, alors qu’il était en pleine action, son regard tombe sur une peinture d’un élève appelé Nagayama. Juste en voyant son tableau, il tombe amoureux de ce jeune homme taciturne qui n’a rien demandé à personne et qui, évidemment, repousse l’énergumène un peu trop motivé qui lui déclare sa flamme cul nul. Mais peu importe, parce que Subaru est quelqu’un de plutôt naïf mais surtout persévérant. Il est sûr d’y arriver en y mettant suffisamment de force. Il n’y a pas de raison pour que Nagayama ne tombe pas amoureux de lui. Alors au travail !

Oui mais … Mais Subaru ne connait rien à l’amour, ne sait même pas comment apprendre à le connaître. Il n’a aucune idée de comment faire pour l’approcher, le séduire autrement que pour coucher avec lui. Surtout que la cible de son amour fulgurant est du genre muet et lui faire décrocher trois mots devient presqu’impossible. Mais avec le temps, peu à peu, Subaru va arriver à fendiller la carapace de Nagayama pour l’atteindre et lui faire passer ses émotions. Ce qui est vraiment réussi dans ce manga, c’est le mélange entre tous ses aspects. D’un côté, l’humour. Subaru est très naïf, complètement en dehors de l’équilibre entre son amour du sexe et sa timidité face à l’amour, le vrai. Ne serait-ce que lorsqu’il déclare son amour sans le moindre vêtement en dessous de la ceinture … ça nous donne le ton du manga. L’auteur n’hésite pas à faire naître l’humour dans son personnage principal, le rendant attachant et attendrissant. Il y a un réel fossé entre les deux parts de lui, et c’est ça qui marche. D’ailleurs, c’est justement ces deux envies contradictoires qui font de Subaru un héros intéressant et pertinent. Nagayama l’est également, puisqu’il est droit, renfermé mais pas trop, juste méfiant mais en même temps facilement attendri par Subaru. Il cède souvent face à son visage tremblant, et s’emporte facilement quand il est jaloux ou possessif. Une vraie réussite que la création de ces personnages.

Enfin, on apprécie la thématique de l’art que l’auteur a développé dans son manga. Nagayama peint pour exprimer ses émotions, il fait passer le moindre de ses sentiments dans ses peintures, à défaut de réussir à les exprimer en face. Il ne fait que parler à travers une toile, par des couleurs, et on ressent vraiment que c’est sa seule manière de s’exprimer. D’ailleurs, quand il devient enfin heureux et détendu … ça marche moins bien. Il n’arrive plus à peindre. Et c’est une idée assez réussie pour le manga, qui se place alors sur une véritable idée, et construit son histoire d’amour autour et non l’inverse. Point bonus encore, les graphismes. Ils amènent une réelle dose de sensualité dans le récit. Les traits sont ronds, courbes, les visages et les positions très expressives. Vraiment, le trait de l’auteur apporte quelque chose au récit qui prend alors une dimension supplémentaire dans l’expressivité de ses personnages. Bref, un petit one shot sans prétention qui est pourtant réellement réussi et nous charme par les différents aspects qu’il développe, entre sérieux et humour, amour et sexe. Rien à redire sur l’édition qui reste correcte et sans problème majeur d’adaptation. Un bon moment, et c’est tout.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs