Spy games Vol.1 - Actualité manga

Spy games Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Mai 2014

De nos jours, un homme est sur les traces d'un certain Andrew Zowitz. Lui est censé être mort depuis six ans, et Zowitz est officiellement à la retraite depuis six mois. Mercenaires, ils ont connu ensemble tous les grands champs de bataille de ces dernières décennies, du Vietnam à la Yougoslavie en passant par le Sinaï ou le Golfe. Et s'ils n'approuvaient pas toujours les méthodes de l'autre, il se vouaient une forme de respect. Pourtant, aujourd'hui, Zowitz va être tué des mains de son ancien acolyte, accompagné par des compagnons aussi divers que redoutables dans leur domaine.

Puis vient Ka Lei Ng, inspecteur de police à Hong Kong, rompu aux arts martiaux qu'il maîtrise parfaitement. Appelé pour des coups de feu dans un appartement, ce qu'il découvre une fois sur place est un véritable carnage : les cadavres jonchent le sol tandis que deux personnes encagoulées s'enfuient, avant que le lieu du crime ne soit réduit en cendres par un incendie. L'affaire semble impossible à résoudre, mais Ka Lei, qui a compris que quelque chose de grande envergure se cache là-dessous, est décidé à mener son enquête.

Ainsi se présente Spy Games, bande dessinée franco-coréenne réunissant deux grands noms. Scénariste aussi réputé pour son imagination et sa variété que pour sa tendance à ne pas aller au bout de ses projets, Jean-David Morvan s'associe ici à un nom dont on entendra sûrement beaucoup parler dans les années à venir : Kim JungGi, dessinateur qui, s'il signe ici sa première publication en France, jouit déjà d'une très belle réputation dans son pays ou même aux USA, ses performances live vues quelques millions de fois sur internet ayant marqué les esprits, de même que les superbes cahiers de croquis qu'il a publiés. Et l'on va d'ailleurs très vite se rendre copte que dans ce premier tome, c'est l'impact visuel bien plus que l'histoire qui nous accrochera.

Car l'histoire, pour l'instant, n'est rien d'autre qu'une mise en place. Pendant la majeure partie des 48 pages de l'album, le scénario nous balade en ne révélant pas grand chose... si ce n'est, à vrai dire, rien du tout, puisqu'on se contente de suivre ce que l'on a évoqué précédemment, et où un mot se démarque : Kontest. Qu'est-ce donc que cet événement qui semble devoir se dérouler deux semaines plus tard et qui commence à animer la la face secrète de Hong Kong ? C'est cette unique question qui anime le scénario, jusqu'à ce que les informations attendues arrivent en fin de tome : sorte de Jeux Olympiques mortels pour barbouzes, le Kontest verra s'affronter dans la ville huit équipes d'agents secrets rodés à toutes les techniques d'espionnage et d'assassinat (explosif, sniper, hacker...), chacune devant éliminer les autres pour le compte du pays qu'il représente. Le trophée de ce "jeu" qui a lieu tous les 4 ans depuis plus de 130 ans : la clé d'un coffre renfermant des secrets d’État des pays participants.

Même une fois qu'on sait ça, soyons franc : on sait déjà que le scénario ne sera qu'un bon gros prétexte pour une déferlante d'action. Et une fois arrivé à la fin de ce premier tome, on ne peut que se dire que la suite sera redoutablement efficace dans cette catégorie ! Cela, on le doit uniquement à des planches qui, d'emblée, en mettent plein la vue. Véritable virtuose, Kim Jung Gi offre un impressionnant travail de composition. Gérant à merveille les décors et les espaces, il y fait évoluer ses personnages avec une verve impressionnante. Son trait est très dynamique, sa mise en scène ultra léchée et percutante, sa colorisation est très soignée, ses personnages sans cesse pris sur le vif adoptent des poses très justes dans l'action, et ces dites scènes d'action bénéficient d'un ton extrêmement nerveux et sans concession. C'est un peu le meilleur des films d'action de John Woo couché sur papier, et on se laisse alors happer par cette maestria graphique même si l'on ne comprend pas grand chose au départ.

Le pari de ce tome d'introduction est donc réussi en posant comme il se doit le génie visuel de Kim Jung Gi, et les choses sérieuses ne devant visiblement commencer que dans le prochain tome, on est en droit d'attendre de Spy Games un divertissement d'action pure hautement jouissif.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs