Spiritual Princess Vol.12 - Manga

Spiritual Princess Vol.12 : Critiques

Machi de Uwasa no Tengu no Ko

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Novembre 2019

Au bout du voyage scolaire, l'esprit de l'ancêtre de Takeru a pu être vaincu grâce à Akihime, Shun et Kôtoku, mais l'affrontement n'a pas été sans conséquences, en concrétisant encore un peu plus ce que notre héroïne craint le plus: sa transformation, et sa précipitation dans la voie des tengu, elle qui n'aspire pourtant qu'à vivre une vie normale avec ses amies du lycée ainsi que Shun, celui qui a toujours été là pour elle qu'elle a désormais pleinement conscience d'aimer. Ainsi, la jeune fille, désormais mi-humaine mi-renarde, se rapproche encore un peu plus d'un amatsu-kitsune. Face à cette situation qui l'effraie, elle a fui plusieurs jours en forêt, comme pour échapper à son funeste destin qu'elle ne peut a priori pas choisir. Mais portée par l'inquiétude de tous ses amis qui lui ont laissé nombre de messages, mais aussi par celle de son père et de Shun, elle a fini par retrouver les autres... mais pour combien de temps ?

"En moi... il y a le souvenir de ces jours insignifiants... de ces instants ordinaires passés avec Shun..."

Faisant évidemment office d'ultime épreuve face à l'idéal adolescent d'Akihime, la transformation à venir de la jeune fille n'est toutefois pas totalement au coeur de l'intrigue dans le tout début de ce tome, qui met d'abord à l'honneur un autre personnage: Midori, la plus fidèle amie d'Akihime. Sortant désormais avec Yukari qu'elle a toujours aimé, la taciturne et repliée demoiselle s'ouvre enfin un peu plus, jusqu'à même finir par avouer son plus lourd secret à Yukari... et quel secret ! Ainsi vite et bien, Nao Iwamoto évoque efficacement cet élément parachevant le petit développement de Midori, et prouve alors, jusque dans ce dernier volume, qu'elle n'aura négligé à aucun moment ses personnages secondaires, ceux-ci ayant toujours eu une place importante pour sublimer les liens et animer les pages.

Après ce petit aparté, le récit peut alors se focaliser sur l'essentiel: la question de la transformation de Hime. Sur ce plan, le déroulement est assez classique, mais l'autrice le mène vraiment bien, en soulignant bien le danger qui guette notre héroïne dès lors que la pleine lune apparaît en risquant de la transformer totalement, en tirant bien parti de toute la part folklorique et fantastique à travers la menace de la voie des tengus... et, surtout, en exploitant toujours aussi bien les personnages et leurs relations fortes. Que ce soit Eisuke et Momiji cherchant comment ouvrir la voie des tengu pour mieux la contrer, les nombreux amis d'Akihime, les kenzoku qui tenteront de se rendre utiles jusqu'au bout, Kôtoku forcément inquiets pour sa fille, allant jusqu'à verser des larmes mais ayant une confiance absolue en Shun... et, bien sûr, Shun lui-même, dont la relation avec notre héroïne est sublimée autant par son obstination que par son combat et les paroles.

"Je ne saurais pas bien l'expliquer, mais quand le jour se lèvera... j'aimerais que tu m'écoutes bavarder patiemment, comme tu l'as toujours fait."

Enfin, ce sont bien la narration et le dessin d'Iwamoto qui finissent d'envelopper ce final dans quelque chose de très réussi. Très loin d'offrir un combat brut, Iwamoto joue surtout sur son dessin riche et clair pour offrir des décors aérés et surtout des designs folkloriques toujours aussi soignés, et elle entrecoupe les événements de passages plus introspectifs sur le ressenti de Hime, apportant une atmosphère un peu plus mélancolique, avec une poésie sublimant le quotidien simple qu'elle aimerait retrouver auprès de celles et ceux qu'elle aime.

Qui plus est, au bout de tout ceci, le dernier chapitre amène une sorte d'épilogue soigné, concrétisant quasiment tout ce qui doit l'être en prenant assez de temps. On ressentira éventuellement quelques petits manques concernant certains personnages secondaires, on pense ici notamment à Urara et Takeru. Mais dans l'ensemble, on a droit à des très jolies dernières pages, qui nous laissent le temps de dire au revoir à tout ce petit monde sans frustration.

Au bout du compte, si vous aimez les tranches de vie ne ressemblant à aucune autre, Spiritual Princess a de quoi largement vous plaire. Nao Iwamoto, au fil des tomes, a su développer tout un univers attachant, un récit adolescent imprégné de tout un folklore immersif et porté par une galerie de personnages bien traités et ne faisant jamais de la simple figuration. Une très belle oeuvre, qui semble être passée inaperçue, mais que Kazé Manga a su mener à bien sans jamais baisser le rythme de parution ni la qualité d'édition, et qui vaut assurément le détour.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs