Special A Vol.1 : Critiques

"Je suis dans cette classe uniquement pour battre Takishima."

Bien que l'arrivée de ce premier tome de "Special A" ait provoqué un coup de pub important, ce dernier ne s'avère pas réellement original. Ici, on assiste à un combat sans merci que mène (toute seule) Hikari Hanazono contre son plus grand rival: Kei Takishima. Hikari vient d'une famille très modeste, mais c'est pour se venger d'une défaite de catch contre ce Takishima, qu'elle a supplié ses parents d'entrer dans le lycée privé Hakusenkan. Ce lycée n'est pas comme les autres. Les classes sont rangées par ordre de niveau, de A à F. Et la meilleure des classes A, celle qui se compose de l'élite de tout le lycée, des élèves aussi riches qu'intelligents, est appelée Spécial A, ou S.A. Ces sept élèves ont le droit à un règlement bien à eux. Situés dans un bâtiment reculé, appelé "le paradis", ils jouissent d'une liberté sans conteste, et des plus grands avantages.

Ce premier tome d'une longue série nous ouvre les portes d'un univers très bien connu dans le monde du shôjo manga: le lycée. Mais encore plus, ici, ce sont des surdoués qui tiennent la réplique. Hikari, simple fille de charpentier, défie depuis toute petite Kei. Lui qui est bon en tout, et surtout, le meilleur, se plaît à surnommer cette dernière "Miss N°2", afin de la faire enrager. Une ambiance bon-enfant règne alors tout au long du tome, d'autant plus que les élèves de la classe S.A se connaissent depuis tout petit, et suivent depuis toujours la même scolarité. Ce premier tome est loin du shôjo romantique. Ici, c'est compétition sur compétition, et l'humour est au premier plan. L'étonnement de l'héroïne face aux richesses de ses camarades est omniprésent. Mais cette différente sociale ne se ressent pas dans la relation qu'elle entretient avec chacun; cela est sûrement dû au fait qu'ils se connaissent depuis toujours. L'ambiance est sans cesse au défi, et c'est avec rogne que l'héroïne se bat afin de recouvrir sa dignité de vainqueur. Toutefois, plus on avance dans la lecture, et plus un amour certain nous est dévoilé. Il est indéniable que Kei aime Hikari, sans grande surprise d'ailleurs. Mais les preuves d'amour s'enchaînent de plus en plus au fil de la lecture, sans pour autant nous toucher réellement.
On peut ajouter que l'héroïne répète, à chaque nouveau chapitre, la raison pour laquelle elle est au lycée Hakusenkan. Cette redondance est particulièrement gênante, à un point où il devient de coutume de passer ces quelques pages bien ennuyeuses.


Néanmoins, voilà un sujet déjà vu. Ici, rien ne sort de l'ordinaire. L'auteur ne réussit aucunement à nous surprendre, à l'exception de quelques personnages bien étranges parfois. Mais il lui faudra alors user de beaucoup d'ingéniosité pour ne pas s'enliser dans la mélasse et désintéresser ses lecteurs.
Les dessins ne sont pas très jolis, mais ils restent néanmoins assez travaillés pour certains. C'est alors que ceux en couleur (sur la couverture notamment et dans la jaquette intérieure) sont vraiment beaux. De plus, on reconnaît un réel effort de la part de l'éditeur français quant à la jaquette. Celle-ci scintille d'étoiles fluorescentes à la lumière. Voilà une chose qu'on apprécie beaucoup, et ce, sans aucune répercussion sur le prix final.



Enfin, une petite histoire vient clore ce volume "La chorale inachevée", qui a pour thème la musique. Cette histoire change radicalement de celle de "Special A". Avec son côté mignon, elle nous attendrit quelque peu. Cela nous montre alors que l'auteur est capable de nous faire frissonner. C'est alors qu'il nous est permis d'espérer un mieux quant à la suite de la série.