Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Décembre 2020
Kia Asamiya est un nom tout particulier du manga, notamment du fait qu'il soit un touche à tout très attiré par la pop-culture américaine. On lui doit certes des titres comme Nadesico ou Silent Möbius, mais aussi le manga Batman : L'enfant des rêves et l'adaptation manga de Star Wars Episode I : La Menace Fantôme. Outre cela, l'artiste est aussi un illustrateur apprécié, mettant même en image et sous sa patte certains comics américains, de l'écurie Marvel par exemple.
Ses œuvres sont donc toujours attendues, aussi il y a de quoi se réjouir lorsque, en mars 2019, l'artiste annonce lancer une nouvelle série avec l'appui de son studio, Studio Tron (depuis renommé Labo Garnier à l'occasion de ses 30 ans). Ce nouveau manga, il a pour titre Spe-Ope et paraît dans le magazine Young King Ours des éditions Shônen Gahosha. Si on craignait de ne pas voir le récit arriver chez nous, l'éditeur Noeve Grafx a réservé une belle surprise au lectorat francophone en annonçant le manga parmi ses titres de lancement, au côté de l'élégant Veil de Kotteri. L'occasion pour nous de retrouver Kia Asamiya dans un space-opera rendant un vibrant hommage au genre.
Dans un futur ou l'Espace est parcouru d'un fluide nommé éther, l'humanité à réussi à apprivoiser cette énergie avec la technologie ELT, lui permettant de développer de nouveaux progrès qui ont amené la conquête du cosmos. Dans ce contexte, l’intrépide Opéra Cat Rune s'est improvisée coursière interplanétaire, amenant n'importe quelle marchandise d'un point A à un point B à travers l'univers, à condition que le client paie le prix. Elle pilote le vaisseau spatiale "Le Fragile" aux côtés de deux compagnons de route, la créature à l'apparence d'un canidé Mir, et le robot Kamon. Leur route n'est jamais de tout repot, surtout parce que chacun a son caractère bien à lui. Mais l'aventure prend un nouveau tournant lorsque le trio accepte une marchandise qui leur vaudra l'intérêt de factions pas forcément bien intentionnées...
En amorce, nous évoquions le côté hommage de Spe-Ope, une information qui ne sort pas de nulle part puisqu'en notes de début de tome, Kia Asamiya avoue tout son amour du genre space opéra, citant même des références qui ne parleront pas à tout le monde. Comme le titre de la série l'indique, ce premier tome sonne comme un cri d'amour, chose que l'on remarque particulièrement dans la capacité de ce début d’œuvre à s'approprier les codes et multiplier les clins d’œil.
La formule du manga est donc simple : Trois compagnons de route bien différents qui parcourent l'espace dans leur vaisseau de fortune, et menés à vivre des aventures qui briseront leur petite routine à bien des moments. Pourtant, cela n'empêche pas la bonne tenue du récit, notamment parce que Kia Asamiya a cette expérience du manga divertissant qui sait planter un univers. Alors, les premières pages suffisent à nous faire comprendre que dans ce futur fictif, tout peut attendre nos héros, et que l'univers pourra être sujet à des développements variés. Le mangaka ne manque d'ailleurs pas l'occasion de s'approprier notre galaxie pour la développer comme il le sent, créant un tout cohérent et un espace spatiale idéal pour diverses aventures, allant de l'exploration à la course poursuite entre des champs d'astéroïdes. Tout un programme donc, qui rend les péripéties d'Opéra, Mir et Kamon toujours très efficaces.
A ceci s'ajoute un fil directeur qui s'installe correctement au fil des chapitres. Si Spe-Ope aurait pu graviter autour de petites aventures indépendantes, Kia Asamiya sait créer un fil rouge allant de pair avec des révélations progressives, tout en prenant aussi le soin de développer ses personnages principaux comme il se doit. Il s'approprie moult code du genre, intégrant par exemple une faction de pirates de l'espace voire des contrebandiers, et les intègre toujours dans l'optique de nourrir une trame qui progresse, et dont certains éléments pourraient prendre plus d'importance dans les opus à venir.
Enfin, c'est le ton du récit qui marque une fraîcheur dans ce début de Spe-Ope. Si l'intrigue ne surprend pas, et ce n'est pas sa vocation, il y a de quoi être charmé par l'atmosphère globale, essentiellement marquée par les interactions diverses et la manière qu'a Kia Asamiya de laisser planer une certaine légèretés, même dans les chapitres les plus intenses. C'est souvent drôle, parfois un tout petit peu mélancolique mais jamais trop dramatique, aussi le cocktail fait son effet et rendra attractif un genre bien trop absent de nos rayons manga français.
Une grande aventure à travers l'espace, des personnages uniques mais attachants, un hommage au genre saupoudré de référence bien disséminées, une ambiance impeccable de bonne humeur, un récit cohérent dans un vaste univers... Spe-Ope, c'est tout ça. Kia Asamiya et Studio Tron proposent un début d'intrigue rythmé et diablement efficace, don on savourera les prochains opus avec le même petit plaisir. L'auteur rend hommage au genre à sa manière, et n'a pas besoin de le révolutionner pour proposer un premier tome accrocheur.
On saluera aussi la très belle édition de Noeve Grafx qui accomplit un certain exploit : Rendre majestueux un opus très souple, à la demande du mangaka. Le papier choisi est fin mais qualitatif, quelques planches couleur accompagnent le tout, tandis que la couverture profite d'un couché mat au grain très spécifique, accompagné d'éléments en vernis sélectif pour un rendu peu commun du côté du manga, en France. La traduction, elle, a été confiée à Ryoko Akiyama qui rend un texte bien vivant et totalement en phase avec l'ambiance parfois déjantée du titre.
Ses œuvres sont donc toujours attendues, aussi il y a de quoi se réjouir lorsque, en mars 2019, l'artiste annonce lancer une nouvelle série avec l'appui de son studio, Studio Tron (depuis renommé Labo Garnier à l'occasion de ses 30 ans). Ce nouveau manga, il a pour titre Spe-Ope et paraît dans le magazine Young King Ours des éditions Shônen Gahosha. Si on craignait de ne pas voir le récit arriver chez nous, l'éditeur Noeve Grafx a réservé une belle surprise au lectorat francophone en annonçant le manga parmi ses titres de lancement, au côté de l'élégant Veil de Kotteri. L'occasion pour nous de retrouver Kia Asamiya dans un space-opera rendant un vibrant hommage au genre.
Dans un futur ou l'Espace est parcouru d'un fluide nommé éther, l'humanité à réussi à apprivoiser cette énergie avec la technologie ELT, lui permettant de développer de nouveaux progrès qui ont amené la conquête du cosmos. Dans ce contexte, l’intrépide Opéra Cat Rune s'est improvisée coursière interplanétaire, amenant n'importe quelle marchandise d'un point A à un point B à travers l'univers, à condition que le client paie le prix. Elle pilote le vaisseau spatiale "Le Fragile" aux côtés de deux compagnons de route, la créature à l'apparence d'un canidé Mir, et le robot Kamon. Leur route n'est jamais de tout repot, surtout parce que chacun a son caractère bien à lui. Mais l'aventure prend un nouveau tournant lorsque le trio accepte une marchandise qui leur vaudra l'intérêt de factions pas forcément bien intentionnées...
En amorce, nous évoquions le côté hommage de Spe-Ope, une information qui ne sort pas de nulle part puisqu'en notes de début de tome, Kia Asamiya avoue tout son amour du genre space opéra, citant même des références qui ne parleront pas à tout le monde. Comme le titre de la série l'indique, ce premier tome sonne comme un cri d'amour, chose que l'on remarque particulièrement dans la capacité de ce début d’œuvre à s'approprier les codes et multiplier les clins d’œil.
La formule du manga est donc simple : Trois compagnons de route bien différents qui parcourent l'espace dans leur vaisseau de fortune, et menés à vivre des aventures qui briseront leur petite routine à bien des moments. Pourtant, cela n'empêche pas la bonne tenue du récit, notamment parce que Kia Asamiya a cette expérience du manga divertissant qui sait planter un univers. Alors, les premières pages suffisent à nous faire comprendre que dans ce futur fictif, tout peut attendre nos héros, et que l'univers pourra être sujet à des développements variés. Le mangaka ne manque d'ailleurs pas l'occasion de s'approprier notre galaxie pour la développer comme il le sent, créant un tout cohérent et un espace spatiale idéal pour diverses aventures, allant de l'exploration à la course poursuite entre des champs d'astéroïdes. Tout un programme donc, qui rend les péripéties d'Opéra, Mir et Kamon toujours très efficaces.
A ceci s'ajoute un fil directeur qui s'installe correctement au fil des chapitres. Si Spe-Ope aurait pu graviter autour de petites aventures indépendantes, Kia Asamiya sait créer un fil rouge allant de pair avec des révélations progressives, tout en prenant aussi le soin de développer ses personnages principaux comme il se doit. Il s'approprie moult code du genre, intégrant par exemple une faction de pirates de l'espace voire des contrebandiers, et les intègre toujours dans l'optique de nourrir une trame qui progresse, et dont certains éléments pourraient prendre plus d'importance dans les opus à venir.
Enfin, c'est le ton du récit qui marque une fraîcheur dans ce début de Spe-Ope. Si l'intrigue ne surprend pas, et ce n'est pas sa vocation, il y a de quoi être charmé par l'atmosphère globale, essentiellement marquée par les interactions diverses et la manière qu'a Kia Asamiya de laisser planer une certaine légèretés, même dans les chapitres les plus intenses. C'est souvent drôle, parfois un tout petit peu mélancolique mais jamais trop dramatique, aussi le cocktail fait son effet et rendra attractif un genre bien trop absent de nos rayons manga français.
Une grande aventure à travers l'espace, des personnages uniques mais attachants, un hommage au genre saupoudré de référence bien disséminées, une ambiance impeccable de bonne humeur, un récit cohérent dans un vaste univers... Spe-Ope, c'est tout ça. Kia Asamiya et Studio Tron proposent un début d'intrigue rythmé et diablement efficace, don on savourera les prochains opus avec le même petit plaisir. L'auteur rend hommage au genre à sa manière, et n'a pas besoin de le révolutionner pour proposer un premier tome accrocheur.
On saluera aussi la très belle édition de Noeve Grafx qui accomplit un certain exploit : Rendre majestueux un opus très souple, à la demande du mangaka. Le papier choisi est fin mais qualitatif, quelques planches couleur accompagnent le tout, tandis que la couverture profite d'un couché mat au grain très spécifique, accompagné d'éléments en vernis sélectif pour un rendu peu commun du côté du manga, en France. La traduction, elle, a été confiée à Ryoko Akiyama qui rend un texte bien vivant et totalement en phase avec l'ambiance parfois déjantée du titre.