Space Chef Caisar - Actualité manga
Space Chef Caisar - Manga

Space Chef Caisar : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 17 Janvier 2011

En ce début d'année 2011 débarque aux éditions Doki Doki Space Chef Caisar, un one-shot portant fièrement sur sa couverture le nom de Boichi, auteur du populaire Sun-Ken Rock, plus réputé ces derniers temps pour les dérives de son histoire qu'autre chose.

Le temps de 7 chapitres, cet épais manga de 240 pages et quelques, conçu avant Sun-Ken Rock, nous propulse dans un futur indéterminé, en l'an 999 du calendrier spatial, pour être plus précis. Ah bon. L'humanité s'est étendue dans l'espace, mais a fini par se retrouver face à des extra-terrestres nommé "Monsters", nom très original s'il en est. Pour contrer la menace des Monsters, des équipes de chasseurs spatiaux se sont formées, nommées "Monster Hunters" (vraiment, insistons, on frôle l'excellence niveau originalité). Parmi ces équipes figurent les "Monster Hunters" du Team Mänade, composé de trois jolies et plantureuses jeunes femmes: la caractérielle Binah, la foncièrement gentille Kether, et la... transparente Hokmah. A ces trois beautés intersidérales s'ajoute Shin-chan, un jeune garçon qui a tout du loser et finit chaque chapitre tabassé par ses hôtes, qui le séquestrent plus qu'elles ne l'accueillent. Pourquoi donc ? Parce que dès qu'il revêt sa formidable toque, Shin-chan se transforme en Caisar, le plus grand cuistot de tout l'espace ! Et quoi de mieux, pour des "Monster Hunters" toujours fauchées, que d'avoir un tel individu à bord ? Mais en filigranes, Caisar semble lui-même poursuivre un but... Quel est-il ?

C'est sur la base de ce scénario complètement invraisemblable que l'on découvre Space Chef Caisar, et à la vue de cette histoire et de la couverture, on devine rapidement à quoi s'attendre: que l'on ne s'y trompe pas, Space Chef Caisar a absolument tout du gros nanar, et c'est en connaissance de cause qu'on découvre l'oeuvre.

Après un chapitre 0 servant de pilote et un chapitre 1 d'introduction, chaque chapitre voit se dérouler une nouvelle petite histoire au sein de l'univers spatial joyeusement dégénéré qu'a créé Boichi. Ici, tous les personnages sont complètement hystériques et débiles, à commencer par Caisar, dont l'aspect complètement ravagé rappelle plus un Jan Akiyama d'Iron Wok qu'un Kazuma Azuma de Yakitate ! Ja-pan (et ses adversaires ne sont pas en reste !), et le type d'humour rappelle un peu ce que peut nous offrir un mangaka comme Hideki Owada. Le rythme est très soutenu et le tout va donc à cent à l'heure, tellement que la lecture peut vite devenir poussive.

En ce qui concerne la cuisine, un élément que Boichi apprécie énormément et qu'il diluait déjà dans Sun-Ken Rock, elle n'est ici qu'un prétexte à une déferlante de débilité, de recettes invraisemblables faites, par exemple, de cochons géants de l'espace, même si quelques recettes plus réalistes s'incrustent de temps en temps, et de personnages partant dans des trips fantasmagoriques à chaque bouchée.

Côté érotisme, un autre ingrédient-phare de la recette de Boichi, l'auteur se lâche à nouveau, déshabillant volontiers ses héroïnes (et les hommes aussi quand les trips après-cuisine sont vraiment trop puissants), ou les mettant dans des positions compromettantes. L'auteur aime le dessin coquin et le fait bien sentir, même lorsqu'il le mélange à la débilité des personnages, à l'image des héroïnes se servant volontiers de la toque de Caisar comme d'une petite culotte ou... d'une chaussette. Oulaaa.

Visuellement, on sent légèrement que cette oeuvre date d'avant Sun-Ken Rock, les erreurs de proportion y étant plus visibles, le découpage et la mise en scène plus brouillons. L'oeuvre reste néanmoins dense graphiquement et plutôt jolie pour quiconque aime le trait de l'auteur sur Sun-Ken Rock. Il faudra également faire avec un chara design volontairement très caricatural, histoire de mieux faire passer l'humour et la débilité du reste.

Vous l'aurez compris, ne cherchez rien d'élaboré dans Space Chef Caisar. Le semblant d'intrigue autour de l'objectif de Caisar est anecdotique (et n'a même pas de véritable conclusion), le côté culinaire n'a rien de réaliste, les idioties s'enchaînent, et le tout se suit comme une grosse blague qui nous fait nous demander ce que Boichi a bien pu ingurgiter avant de concevoir ça. Pour faire une comparaison avec Sun-Ken Rock, de par son contenu érotique et sa capacité à partir en vrille, Space Chef Caisar se rapproche plus des derniers tomes de la série-phare de Boichi que de ses débuts, et part volontiers encore plus dans tous les sens. Vous voilà prévenus...

Space Chef Caisar fait partie de ces nanars qui laissent le lecteur interrogateur. On a droit ici à un énorme n'importe quoi, à un one-shot complètement fumé, complètement fumeux, mélange improbable entre Sun-Ken Rock, Iron Wok et les manga les plus ravagés de Hideki Owada. Une lecture ridicule au premier degré, plutôt fun avec plusieurs degrés de plus. Une recette aboutissant sur une grosse tambouille improbable qui tache facilement, vite indigeste si l'on veut finir le plat en une fois.

Côté édition, Doki Doki nous sert un travail de très bonne facture, l'épaisseur du titre et les quatre premières pages en couleurs justifiant un prix un peu plus élevé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs