Sous le ciel de Tokyo Vol.2 - Actualité manga
Sous le ciel de Tokyo Vol.2 - Manga

Sous le ciel de Tokyo Vol.2 : Critiques

Tôkyô Monogatari

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Mars 2018

Alors que la guerre fait rage, que des civils sont touchés directement ou indirectement (par exemple avec les pénuries de denrées alimentaires), et que Shirakawa doit poursuivre ses missions de pilote en laissant Mariko sur la terre ferme, la vie poursuit tout de même son cours pour chacun. Kayo, la petite soeur de Mariko, se retrouve bientôt promise en mariage à Ishimoto, collègue de Shirakawa un peu casse-cou et peu prudent, et qui, surtout, semble plutôt intéressé par Mariko... Mais peu importe, Kayo s'efforcera de le séduire ! Toutefois, à l'approche de certains des bombardements les plus durs de la guerre, le destin pourrait décider autre chose pour certains visages...


Dans ce deuxième et déjà dernier volume de Sous le ciel de Tokyo..., Seiho Takizawa ne traîne clairement pas en longueur, puisqu'il couvre une période allant de fin 1943 jusqu'au tout début de l'après-guerre. Mais cela ne l'empêche pas de toujours aussi bien équilibrer son récit entre faits d'Histoire, travail sur les avions militaires, et tranche de vie. Le manga n'a pas pour vocation ici d'offrir quelque chose d'ultra détaillé concernant les éléments historiques et les avions: pour les premiers il se contente de ce qui est primordial pour son oeuvre, mais reste toujours fidèle aux faits, tandis que pour les deuxièmes il conserve une belle volonté d'offrir des designs réalistes et quelques détails sur les spécificités de certains appareils. Egalement, Takizawa parvient très bien à faire ressentir toute la différence de potentiel militaire entre les deux camps, les Etats-Unis étant largement supérieurs, ce qui est déjà de très mauvais augure pour a chute de cette guerre dont on connaît déjà tous l'issue...


Ce qui intéresse le plus le mangaka au-delà de ces aspects, c'est donc bel et bien l'aspect tranche de vie en temps de guerre, et le focus, via quelques personnages, sur les civils qui la subissent. Cela passe par des petites mises en avant des conséquences de la guerre sur la vie de tous les jours (par exemple la pénurie de sucre), mais aussi, et surtout par les instants de vie un peu plus intime que l'auteur croque avec habileté. On pense à la promesse de mariage de l'attachante Kayo, à la courageuse Mariko qui attend toujours son mari en restant fidèle au poste, aux petites retrouvailles et discussions entre soeurs ou entre amis, ou même à ce moment où Mariko n'hésite pas à aller rendre visite en pleine nuit à son homme à l'hôpital... L'épouse de Shirakawa, forte dans le quotidien, reste une figure assez malicieuse, admirable et attachante dans son genre. Mais cela suffira-t-il pour échapper aux plus dramatiques duretés de la guerre ?


En effet, de manière plus prégnante que dans le premier volume, la mort frappe brutalement dans ce deuxième tome, en emportant notamment avec elle deux figures de premier plan. Seulement, Takizawa a une manière d'aborder ces morts qui est plutôt inattendue. Non seulement, parce qu'elles sont larmoyantes à 0%: tout est neutre, contenu, les proches des victimes choisissent de ne pas montrer leur douleur et de continuer de se tourner vers la vie... Une manière de contenir ses émotions qui a quelque chose de très nippon, finalement, pour un rendu vraiment juste. Mais aussi parce que les morts en questions ne frappent pas pendant la guerre en elle-même, et en sont plutôt des "à-côtés", l'une d'elles intervenant même alors que la guerre est finie et que le pire est censé avoir été évité. On a presque envie de parler de mauvais karma... En temps de guerre ou non, une vie peut être emportée n'importe quand, alors vivons.


Sous le ciel de Tokyo... est un récit "de guerre" et de tranche de vie assez unique en son genre, y compris vis-à-vis de Dans un recoin de ce monde, l'oeuvre de Fumiyo Kôno, à laquelle on est forcément tenté de le comparer. Seiho Takizawa offre ici un récit intelligent sur bien des points, qui mérite aisément qu'on s'y intéresse.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs