Sounds of life Vol.3 : Critiques

Le jour J est arrivé. Lors de l'assemblée générale du lycée, le nouveau club de koto doit performer un morceau afin d'avoir l'aval du proviseur adjoint pour maintenir ses activités. Malgré les rictus au sein de l'assemblée, le petit groupe se lance, déterminer, dans leur performance. Et plus qu'honorer leur part du contrat, tous vont tenter de toucher leur premier public...

Comme si la fin d'un premier arc narratif sonnait, le volume s'ouvre sur un passage intense, durant lequel le club de koto joue officiellement son premier morceau, face à leurs camarades loin d'être convaincu. Pour ces personnages, déjà rendus attachants par le récit, c'est le moment de faire ses preuves, pour la première fois durant la longue série, via une performance importante, sans doute la première d'une belle liste dans un récit musical où de tels instants sont portés avec adrénalines par Amu, la mangaka.

Et effectivement, tout le segment de l'assemblée générale constitue un climax pour ce premier arc, une scène de pleine intensité, dotée d'une énergie forte, marquant le premier accomplissement du petit club. C'est non seulement brillant dans l'écriture, notamment dans la manière de rendre le morceau imparfait étant donné l'inexpérience de plusieurs des membres tout en menant le concert à terme, mais aussi inventif visuellement, tant l'autrice parvient à véhiculer graphiquement l'énergie de ce premier morceau. Malgré le manque de musique pour le lecteur, on se retrouve submergé par une certaine émotion, à l'instar du public écoutant la performance Takezô, Chika, et leurs camarades. Un moment fort donc, qui nous convainc définitivement de toute la force du titre. Et pour information, il est possible d'écouter le morceau joué tel quel, par des musiciens qui s'imprègnent des différents personnages, sur la chaîne Youtube officielle du Jump SQ, le magazine de prépublication.

Un premier chapitre important s'achève, et un nouveau commence. Maintenant que le club de koto a la légitimité pour s'établir sur la durée, le petit quotidien de ses membres, débutants comme aguerris, se lance. Un départ marqué par l'arrivée d'un élément perturbateur qui, d'entrée de jeu, a de quoi faire hérisser le poil du lecteur. Alors, on se questionne sur cette Hiro Kurusu, semblant de pimbêche venant semer la zizanie, concrétisant un archétype de la comédie lycéenne. Mais parce que le récit se montre toujours assez fin dans cette direction, on s'attend à un traitement plus ambitieux, comme peut l'être celui de Chika dans les deux premiers opus, ou celui de Satowa dans le présent volet. Annoncé depuis le départ, son histoire commence à être pleinement narrée, de quoi confirmer notre attachement pour le personnage, tout en croquant davantage son lien avec Chika. La dimension musicale ne s'efface pas, loin de là, mais Amu profite des premiers pas véritables du club pour pousser davantage le développement de certains membres, tout en profitant de l'ambiance lycéenne de son œuvre. Et de ce point de vue, c'est hautement réussi. Alors, autant dire qu'on attendra la quatrième tome avec autant de hâte, puisque Sounds of Life s'est désormais pleinement emparé de nous.