Soul Liquid Chambers Vol.3 - Manga

Soul Liquid Chambers Vol.3 : Critiques

Soul Liquid Chambers

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 23 Mars 2023

Série lancée en France en avril 2021, Soul Liquid Chambers aura mis deux longues années à trouver sa conclusion dans notre langue, l'oeuvre de Nozomu Tamaki ayant suivi un rythme d'un seul tome par an chez Noeve Grafx, ce qui est forcément un brin frustrant pour un manga court. Et au bout de cette ultime chronique sur la série, nous verrons que ce n'est malheureusement pas la seule chose frustrante sur cette série...

Concrètement, tout au long de ce tome, c'est avec un plaisir un peu coupable mais non dissimulé que l'on retrouve la patte bien reconnaissable de Nozomu Tamaki, au fil d'événements toujours aussi déjantés et un brin bourrins, dans une atmosphère de série Z totalement voulue. Nous laissions Emile, Luise/Lotte, leurs alliées et les réfugiés en périlleuse situation à Fort Jonas puisque, alors qu'ils pensaient pouvoir prendre un peu de repos, ils ont dû vite composer avec les nouveaux plans de Perrault qui ne les lâche pas d'une semelle pour mettre la main sur les secrets du Soul Liquid. Après une petite introduction en couleur où les femmes, derrière leur charme dévoilé, savent très bien en profiter pour dégommer les mâles lambda, on voit débouler à toute vitesse Elsa, domestique au service de nos deux petites héroïnes, qui va rapidement se révéler essentielle pour lutter contre l'ennemi avec son invraisemblable attirail dernier cri ! Mais cela va-t-il vraiment suffire ? Dans cette lutte, Dany et les autres enfants restent partagés: s'ils rompent leur pacte avec Perrault, ils perdent leur dernière chance de ramener leurs parents. Hélas pour eux, ils ne savent pas encore que Perrault n'en a déjà plus rien à faire d'eux, et qu'il a donné à ses sbires l'autorisation de les tuer tant qu'ils récupèrent Lotte...

C'est toujours dans un joyeux bordel que se déroule l'action, mais un bordel de mieux en mieux orchestré par Tamaki: au fil des tomes, l'auteur a su développer de la baston un peu plus fluide, même s'il reste toujours un côté anarchique qui apparaît vraiment volontaire de sa part au final, tant cette anarchie colle bien à l'atmosphère voulue. l'ensemble conserve alors un côté réjouissant, surtout quand notre héroïne fait encore des siennes, en se montrant moins mignonne que badass, et en insultant et dézinguant tout adulte pourri qui se trouve sur sa route. Cette atmosphère, assez délectable dans son genre, perdurera dans toute la suite du volume, dès lors que d'autres ennemis se dressent sur la route de nos principaux personnages: esclavagistes faisant du commerce d'âmes, mafia contrôlant l'électricité vestige de la civilisation d'avant... Les pas enragés de Lotte et consort les amènent à lutter contre un paquet d'inégalités, et les poussent petit à petit à débarrasser ce monde de ces adultes pourris qui l'ont mené à sa perte et qui osent essayer d'encore en tirer profit sur le dos des plus démunis. Qui plus est, on peut aussi ajouter à ça des designs très cools (tout le parc d'attractions Yggdrasil Universe Land avec ses zombies parfois attachants, à l'image de cette gamine zombie voulant juste faire un tour de manège et décochant son plus innocent sourire), et de nouvelles références littéraires, principalement Rebecca "Becky" Twain qui est un clin d'oeil à Mark Twain, et même au personnage de Becky, la petite rousse dont Tom Sawyer est amoureux dans le roman éponyme.

Mais alors, où est le problème ? Eh bien, dans le fait que Soul Liquid Chambers ne comporte pas la moindre trace de fin, tout simplement, le récit étant tout bonnement laissé en plan, en offrant même dans ses dernières pages l'entrée en scène de celle qui était apparemment vouée à devenir la vraie antagoniste. On pourra quand même souligner que l'auteur cristallise vite et bien le fait que nos deux chipies ne sont plus seules et ont trouvé quelqu'un sur qui compter en Emile. Mais pour le reste (l'affaire des Sept Chevreaux, les mystères sur nos deux héroïnes, leur quête pour retrouver leur père...), n'espérez rien.

L'issue donnée à Soul Liquid Chambers est forcément crispante, tant la série commençait tout juste à trouver ses marques en tant que divertissement de série Z régressif, anarchique et fun. On pourra quand même se consoler un peu avec l'habituelle qualité éditoriale de Noeve Grafx (les effets sur la jaquette sont top, la traduction fleurie reste très efficace...), l'éditeur nous gratifiant même d'un bonus exclusif à l'édition française où, sur dix pages, Nozomu Tamaki présente certaines des possibles avancées qu'aurait pu ou aurait dû connaître son manga. L'autre satisfaction dans tout ça, c'est d'avoir pu retrouver en France la patte unique de ce mangaka. Et à vrai-dire, on n'aurait rien contre l'arrivée d'autres titres de lui en France, ne serait-ce qu'un retour de la vaste saga Vampire Bund, laissée en plan par les éditions Tonkam depuis plusieurs années alors que l'auteur la poursuit toujours au Japon.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs