Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 18 Décembre 2019
20 mois ! C'est le temps qu'il aura fallu attendre depuis la sortie aux éditions Komikku du tome 2 de Soul Guardians en avril 2018. Mais ça y est: la très sympathique série d'action-SF d'Icori Ando est enfin de retour en ce mois de décembre, avec sa suite... et fin ! En effet, tout comme au Japon où les tomes 3 et 4 (respectivement avant-dernier et dernier volumes) étaient sortis simultanément en août 2018, l'éditeur français a choisi de sortir en même temps dans notre langue les deux ultimes opus de l'oeuvre. A l'instar des autres sorties de fin d'année de Komikku, on note le changement d'imprimeur (Aubin ayant cédé a place à Lego), pour un résultat restant très bon avec des premières pages en couleurs d'excellente qualité et une très bonne qualité de papier et d'impression. Chose plus étonnante en revanche: Masaya Morita a pris la place de Ryoko Akiyama à la traduction, ce qui est d'autant plus surprenant que cette dernière effectuait un très bon travail (comme sur ses autres traductions, d'ailleurs). Néanmoins, Masaya Morita s'en tire bien lui aussi: pas de grosses coquilles ni d'erreurs à l'horizon.
Nous laissions donc Ono et les autres membres de la Soul Brigade alors qu'ils venaient de sortir victorieux de leur lutte, pendant "l'assemblée générale", contre un groupe de terroristes voulant s'emparer des stocks de papillons. Une victoire qui, toutefois, n'a pas été sans conséquences: 14 arrestations, 12 blessés légers, 3 blessés graves, un suicide d'un terroriste kamikaze, une Araï au repos forcé pendant au moins un mois après avoir accusé de graves blessures, et un DG de la Soul Brigade contraint d'assumer ses responsabilités en démissionnant pour laisser palce à une autre.. A l'heure où la Soul Brigade envisage le réveil forcé du papillon du kamikaze afin d'en apprendre plus, ils ont confirmation que la secte Reiyukaï se cache bien derrière cet acte terroriste. Toutefois, ils ne sont pas encore au bout de leurs surprises, quand arrive chez eux une représentante du Reiyukaï qui souhaite nouer une alliance avec eux... et qui n'est pas n'importe qui ! Et pendant ce temps-là, Ono reçoit une stupéfiante nouvelle: sa soeur adorée Senri, dans le coma depuis 14 ans, a bougé...
L'acte terroriste pendant l'assemblée générale est donc loin d'être sans conséquences, la principale d'entre elles étant l'irruption de Rikka, représentante du Reiyukaï, qui a un lien très particulier avec Shun Kanda, et qui n'est pas là par hasard. Avec elle se dévoilent les conflits internes du groupe religieux, divisé en deux faction ne visant pas le même but, l'un étant partisans de la conservation de tous les papillons par la Soul Brigade et l'Etat, et l'autre y étant clairement hostile. Derrière cette lutte interne: la question de la succession après la mort imminente du chef de la Reiyukaï, dont nos héros devront tâcher de protéger le papillon qui a une importance capitale, le tout donnant évidemment lieu à un petit flot d'action.
Sur le plan de l'action, justement, Ando confirme encore ses qualités. Il y a certes des cases parfois trop froides, mais très souvent la dessinatrice sait découper avec fluidité les petits moments de combat rapproché, et sait souvent trouver des angles de vue et des perspectives suffisamment immersives.
Mais au-delà de tout ceci, ce qui séduit aussi est sûrement la volonté de la mangaka de travailler suffisamment chacun de ses personnages. Ainsi, tandis qu'Ono s'approche encore plus de son but, du côté d'une Araï convalescente on a l'occasion d'entrevoir mieux sa situation familiale, l'inquiétude de ses enfants qui ont déjà perdu leur père et ne veulent pas perdre leur mère, mais aussi une possible vérité cruelle concernant ce père/époux. Ce sont toutefois deux autres visages qui captent le plus l'attention. Tout d'abord, Kanda, qui a un rapport très étroit avec Rikka et avec la Reiyukaï, et dont on découvre donc mieux le passé. Ensuite, cette chère Sagawa, qui, en fin de tome, voit soudainement une part de son adolescente traumatisante la rattraper...
Enfin, ce qui marque aussi au fil de la lecture, c'est l'ambiguïté qui continue de régner autour du rôle de la "Soul Brigade" dans son optique de conserver la totalité des papillons, car plus que jamais cela soulève aussi des problèmes éthiques. Bien sûr, nos héros luttent souvent contre des trafiquants de papillons sans scrupules pouvant s'enrichir sur le dos des morts, mais il y a aussi des considérations plus délicates, Sagawa elle-même en soulevant une dans le dernier chapitre.
Assez réfléchi dans son concept, suffisamment nuancé dans certains aspects, convaincant dans le travail de ses personnages, plutôt léché dans l'action, et ponctué de pas mal d'avancées dans son scénario: avec ce troisième volume, Soul Guardians reste une très bonne lecture, et se bonifie même encore avant le quatrième et dernier tome. Il n'y a plus qu'à espérer que tout ceci se conclura de façon convaincante !
Nous laissions donc Ono et les autres membres de la Soul Brigade alors qu'ils venaient de sortir victorieux de leur lutte, pendant "l'assemblée générale", contre un groupe de terroristes voulant s'emparer des stocks de papillons. Une victoire qui, toutefois, n'a pas été sans conséquences: 14 arrestations, 12 blessés légers, 3 blessés graves, un suicide d'un terroriste kamikaze, une Araï au repos forcé pendant au moins un mois après avoir accusé de graves blessures, et un DG de la Soul Brigade contraint d'assumer ses responsabilités en démissionnant pour laisser palce à une autre.. A l'heure où la Soul Brigade envisage le réveil forcé du papillon du kamikaze afin d'en apprendre plus, ils ont confirmation que la secte Reiyukaï se cache bien derrière cet acte terroriste. Toutefois, ils ne sont pas encore au bout de leurs surprises, quand arrive chez eux une représentante du Reiyukaï qui souhaite nouer une alliance avec eux... et qui n'est pas n'importe qui ! Et pendant ce temps-là, Ono reçoit une stupéfiante nouvelle: sa soeur adorée Senri, dans le coma depuis 14 ans, a bougé...
L'acte terroriste pendant l'assemblée générale est donc loin d'être sans conséquences, la principale d'entre elles étant l'irruption de Rikka, représentante du Reiyukaï, qui a un lien très particulier avec Shun Kanda, et qui n'est pas là par hasard. Avec elle se dévoilent les conflits internes du groupe religieux, divisé en deux faction ne visant pas le même but, l'un étant partisans de la conservation de tous les papillons par la Soul Brigade et l'Etat, et l'autre y étant clairement hostile. Derrière cette lutte interne: la question de la succession après la mort imminente du chef de la Reiyukaï, dont nos héros devront tâcher de protéger le papillon qui a une importance capitale, le tout donnant évidemment lieu à un petit flot d'action.
Sur le plan de l'action, justement, Ando confirme encore ses qualités. Il y a certes des cases parfois trop froides, mais très souvent la dessinatrice sait découper avec fluidité les petits moments de combat rapproché, et sait souvent trouver des angles de vue et des perspectives suffisamment immersives.
Mais au-delà de tout ceci, ce qui séduit aussi est sûrement la volonté de la mangaka de travailler suffisamment chacun de ses personnages. Ainsi, tandis qu'Ono s'approche encore plus de son but, du côté d'une Araï convalescente on a l'occasion d'entrevoir mieux sa situation familiale, l'inquiétude de ses enfants qui ont déjà perdu leur père et ne veulent pas perdre leur mère, mais aussi une possible vérité cruelle concernant ce père/époux. Ce sont toutefois deux autres visages qui captent le plus l'attention. Tout d'abord, Kanda, qui a un rapport très étroit avec Rikka et avec la Reiyukaï, et dont on découvre donc mieux le passé. Ensuite, cette chère Sagawa, qui, en fin de tome, voit soudainement une part de son adolescente traumatisante la rattraper...
Enfin, ce qui marque aussi au fil de la lecture, c'est l'ambiguïté qui continue de régner autour du rôle de la "Soul Brigade" dans son optique de conserver la totalité des papillons, car plus que jamais cela soulève aussi des problèmes éthiques. Bien sûr, nos héros luttent souvent contre des trafiquants de papillons sans scrupules pouvant s'enrichir sur le dos des morts, mais il y a aussi des considérations plus délicates, Sagawa elle-même en soulevant une dans le dernier chapitre.
Assez réfléchi dans son concept, suffisamment nuancé dans certains aspects, convaincant dans le travail de ses personnages, plutôt léché dans l'action, et ponctué de pas mal d'avancées dans son scénario: avec ce troisième volume, Soul Guardians reste une très bonne lecture, et se bonifie même encore avant le quatrième et dernier tome. Il n'y a plus qu'à espérer que tout ceci se conclura de façon convaincante !
12/12/2019 
