Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 31 Août 2023
Animée entre autres par les confidences de Marie sur son enfance, la tentative d'enlèvement de Théo à certes échoué, mais elle ne fait que soulever un problème qui est désormais impossible à ignorer: quelqu'un en a après le sang de la juste indignation, mais reste à savoir qui et pourquoi. Assez vite, les suspicions quant au commanditaire de cet assaut ses tournent vers Sabbath, un groupe de sorciers affiliés à l'Eglise de Londres, celle-là même qui avait pourtant protégé le jeune garçon autrefois, et en particulier sur une mystérieuse femme surnommée la sorcière blanche. C'est alors que, suite à des incidents réveillant la haine d'une part de la population envers les sorciers, nos héros sont sommés de se rendre aux locaux de l'Eglise de Londres pour un interrogatoire qui, forcément, ne va pas se dérouler de manière aussi simple...
La Sorcière du château aux chardons arrive à son terme avec un quatrième volume ayant la charge de conclure la petite intrigue, celle-ci se focalisant principalement, désormais, sur l'intérêt que suscite le statut de sang de la juste indignation de Théo auprès de certains personnages inquiétants. A quelles fins souhaite-t-on tant exploiter le jeune garçon ? Aidé par Marie, pourra-t-il se libérer de cette condition de sang de la juste indignation qui lui a déjà posé tant de problèmes et qu'on ne cesse de lui rappeler ? Les réponses arriveront à travers le face-à-face avec la fameuse sorcière blanche, pour un résultat oscillant entre l'intéressant et l'anecdotique.
Intéressant, parce que John Tarachine a à coeur de mener son récit à terme avec soin, notamment en refaisant appel aux différents amis que Théo a pu se faire au fil des tomes (les élèves de l'école, Franz, Charles), et surtout en voulant clairement dégager certaines idées de la confrontation de valeurs entre notre duo principal et la sorcière blanche: tandis que cette dernière veut confronter Théo à certains drames de son passé, c'est le propre passée de cette "antagoniste" qui est également dévoilé, présentant les épreuves qu'elle a dû traverser à cause de sa magie en ayant alors forgé sa personnalité, et permettant à l'autrice d'évoquer vite fait des sujets comme la différence et la notion très subjective de "normalité".
Et anecdotique car, concrètement, tout arrive de manière bien trop lisse pour vraiment marquer. John Tarachine a beau avoir pour elle son application ainsi que son dessin au charme habituel, on sent que l'oeuvre a été prévue pour être trop courte par rapport à ses possibilités, si bien que tout s'enchaîne rapidement sans véritable coup d'éclat et que la galerie de personnages peine à vraiment imprimer hormis Théo et Marie.
Au vu de son univers, La Sorcière du château aux chardons est sans doute une série qui aurait gagné à être un peu plus longue et un peu moins précipitée dans ses événements, en particulier dans le présent volume. Grâce au talent de son autrice, on passe un moment sympathique en suivant cette oeuvre, mais il n'y a malheureusement rien d'inoubliable ici, surtout si on compare cette série aux deux autres bijoux de la mangaka sortis en France, à savoir Goodnight, I love you... il y a quelques années et, tout récemment, notre coup de coeur Ocean Rush.