Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 05 Mai 2023
Une nouvelle étape s'est ouverte dans l'apprentissage et l'ouverture de Théo: celui-ci a été accepté dans une petite école de magie avec pour enseignant Sullivan, où il apprend à connaître rapidement ses quelques camarades de classe: Harry, Elly, Isabelle, Matt, et la très joyeuse et avenante Jill. Entre les premiers cours et les petites discussions, il tâche de s'intégrer... mais hélas, son statut maudit de Sang de la Juste indignation risque, une nouvelle fois, de le rattraper. maintenant qu'il est loin de la protection de Marie, il fait une cible idéale pour le mystérieux groupe de sorciers souhaitant le capturer. Traqué par un inquiétant trio qui prend Matt en otage, comment s'en sortira-t-il ?
Comme on pouvait très facilement l'imaginer, la vie à l'école est donc très vite troublée par cet inquiétant danger qui, une fois de plus, rappelle à Théo sa triste condition de Sang de la juste Indignation, ce statut qu'il n'a jamais voulu, avec lequel il doit sans cesse composer depuis sa plus tendre enfance, et pour lequel il ne peut s'empêcher d'avoir un sentiment de culpabilité alors que dans le fond il n'y est pour rien. Dans ce contexte, l'attaque du trio d'énigmatiques sorciers reste toutefois très basique et vite vue, mais elle même assez bien en avant ces tourments en Théo, le soutien et l'entraide qu'apportent les autres gens de l'école, ou encore l'arrivé d'une Marie qui est ensuite vouée à occuper un nouveau rôle dans l'établissement. Ce dernier point étant également l'occasion d'évoquer sa relation passée avec Sullivan.
Et puisque l'on parle de passé, c'est précisément ce qui est au coeur de la dernière partie du volume, dès lors que Théo ressent le désir d'en apprendre plus sur sa mentor, et que Marie elle-même semble plus encline à parler d'elle, chose qui montre bien qu'un lien assez solide s'est bâti entre nos deux personnages principaux. C'est ainsi que l'on découvre enfin, dans les grandes lignes, le passé et plus précisément l'enfance de notre héroïne, sa triste relation avec sa mère, les pressions de sa famille, et la tragédie ayant forgé la défiance envers elle ainsi que son terrible surnom de "sorcière noire parricide".
Tout ceci va très vite, une nouvelle fois, et cette rapidité reste vraiment la principale limite de l'oeuvre: la plupart des rebondissements apparaissent un peu rushés et arrivent de façon plutôt artificielle comme pour remplir un cahier des charges, on n'a pas vraiment le temps de s'attacher en détails aux personnages (surtout les secondaires)... Et pourtant, on reste toujours accroché à la lecture. Non seulement parce que John Tarachine offre un rendu visuelle plein de charme (comme le montre d'emblée la superbe jaquette). Mais aussi parce que la mangaka parvient suffisamment bien à souligner la condition de "parias" de ses deux personnages centraux, le lien qui les unit, et leur façon d'apprendre, peu à peu, à passer outre cette condition.