Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 05 Décembre 2023
Afin de sauver Syalis, le héros Akatsuki est en train de braver tous les dangers dans l'espoir d'atteindre un jour le château du roi-démon, et est même sur le point d'affronter le terrible Dragon Feupoison ! Autant dire que face à ce vaillant héros faisant tant d'efforts pour la secourir, la jeune princesse-otage... s'en fiche complètement, vu qu'elle n'a pas besoin d'être secourue, et qu'elle ne sait plus qui est Akatsuki. C'est à peine si elle a le souvenir d'un petit gars qui l'embêtait quand elle était petite, et dont elle vient parler en pleine réunion des démons parce que ça lui a fait faire un cauchemar.
Voila qui nous offre une bonne entrée en matière pour nous rappeler, s'il le fallait vraiment, à quel point Syalis, derrière sa mignonne frimousse, est... hum, assez éloignée des princesses en détresse habituelles, pour le dire gentiment. Egoïste, naturellement cruelle sans forcément en avoir conscience, ne pensant qu'à son petit confort personnel pour bien dormir dans sa geôle dont elle sort quand elle veut, la jeune fille va alors ensuite pouvoir enchaîner de nouvelles frasques au fil des chapitres suivants. Ici, elle se met en tête d'accomplir de bonnes actions pour dormir avec l'esprit serein, sauf qu'elle ne sait pas exactement ce qu'est une bonne action (pour ça, il faudrait en avoir déjà faites par le passé). Là, elle profite tout naturellement de l'habituelle candeur de la douce et gentille Harpie qui croit toujours en leur amitié. Puis une sombre affaire d'envie pressante l'ayant réveillée dans son sommeil lui donne l'occasion de découvrir des petites choses sur les besoins des démons (et de les embêter avec ses propres soucis, tant qu'à faire). Elle se retrouve ensuite transformée en géante à son réveil (dégâts assurés) alors qu'elle voulait juste devenir adulte pour mieux profiter de son pyjama de soie, ou encore mise face à des problèmes d'humidité qui la poussent à s'embrouiller avec Poséïdon dans d'incroyables élans de gamineries.
On passe les autres frasques de la petite princesse, car l'idée est là: au fil de cette nouvelle salve de chapitres indépendants, Syalis reste fidèle à elle-même, à la fois si choupi en apparence et si égoïste et cruelle en réalité, enclenchant nombre de petites situations ubuesques et de quiproquos redoutables, et malmenant en permanence les démons de façon plus ou moins consciente. Souvent plus démoniaque que les démons eux-mêmes, la jeune fille mène la vie dure à ses hôtes bien trop gentils et laxistes avec elle dans l'ensemble... alors, que se passera-t-il quand ceux-ci se décideront enfin à essayer de la faire revenir dans le "droit chemin", à savoir celui d'une otage digne de ce nom, à travers des plans de rééducation ? Réponse dans des derniers chapitres ayant le mérite de revenir vers un vague petit fil conducteur temporaire, afin d'éviter un tant soit peu que la recette devienne trop routinière.
On continue de bien s'amuser à la lecture de Sleepy Princess in the Demon Castle. Certains chapitres étant déjà un petit peu moins inspirés dans ce tome, on a vraiment du mal à voir comment la série va réussir à maintenir la cadence sur la longueur (rappelons qu'elle compte déjà 26 tomes au Japon et est toujours en cours !), mais dans l'immédiat le cocktail continue de fonctionner, et celles et ceux ayant accroché au style d'humour de l'auteur dans les précédents volumes ne devraient pas bouder leur plaisir.