Sleepy Princess in the Demon Castle Vol.1 - Manga

Sleepy Princess in the Demon Castle Vol.1 : Critiques

Maôjô de Oyasumi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 21 Juillet 2023

Après nous avoir faits hurler de rire il y a quelques années aux éditions Akata avec la série en trois tomes Pillow Bear, Kagiji Kumanomata fait enfin son retour en France, cette fois-ci aux éditions Meian, et qui plus est avec son oeuvre phare: Sleepy Princess in the Demon Castle ! Comptant déjà 24 volumes à l'heure où ces lignes sont écrites, ce manga est à l'origine publié au Japon depuis 2016 dans le magazine Weekly Shonen Sunday des éditions Shôgakukan, le principal magazine shônen de cet éditeur, où l'on trouve aussi actuellement des oeuvres comme Tonikaku Kawaï, La maison des Maiko, MAO ou évidemment Détective Conan. Après avoir rapidement acquis une base de lecteurs fidèles dans son pays d'origine (c'est bien pour ça qu'elle dure depuis désormais 7 ans), cette comédie a eu droit en 2020 à une adaptation animée qui a contribué à sa popularisation à l'international et qui est toujours disponible en France actuellement sur la plateforme Crunchyroll. Prévue pour être lancée le 10 août avec la publication simultanée de ses quatre premiers tomes, la série était disponible en avant-première à Japan Expo exclusivement sur le stand de l'éditeur, ce qui nous permet de déjà en parler.

Ce manga nous plonge dans un univers plutôt typé fantasy, où l'heure est visiblement grave pour les humains: alors que ceux-ci tentaient tant bien que mal de cohabiter avec les démons, voici que Syalis, la jeune princesse du royaume des humains, a été enlevée par un roi-démon sorti des abysses. Le but de ce roi-démon est clair: si les humains veulent revoir leur princesse, ils doivent laisser les démons régner sur le monde ! Face à cette situation critique, le peuple humain est furieux que leur adorable princesse ait été kidnappée, et certains héros et autres hommes courageux se montrent décidés à la sauver de sa geôle, en devant toutefois trouver le comment faire. Et en attendant, alors que les humains imaginent leur pauvre princesse subir le pire dans le château du roi-démon, personne n'imaginerait que le vrai problème de Syalis est d'une tout autre nature: dans la chambre où elle est retenue prisonnière, elle s'ennuie mortellement, ne peut que dormir, mais a le sommeil sans cesse troublé par la mauvaise qualité de son lit. Trouvera-t-elle alors le moyen d'améliorer son confort, même si ça doit un peu pourrir la vie des démons du château ?

Si l'idée de base, avec une princesse retenue prisonnière par un roi-démon dans son château et de vaillants hommes voulant la sauver, est on ne peut plus basique, l'auteur a donc une manière bien à lui de l'exploiter, tout ceci dans le seul but de nous faire sourire, voire de nous faire éclater de rire à plusieurs reprises. En effet, le premier décalage de la situation prête déjà à l'humour puisque Syalis, princesse à la bouille éternellement taciturne ou presque, se ficherait presque d'être devenue l'otage du roi-démon, tant qu'elle peut trouver un sommeil réparateur. Et pour cela, elle n'hésitera aucunement à s'éclipser continuellement de sa chambre par divers moyens, non pas pour s'enfuir (ce qu'elle pourrait visiblement faire facilement), mais bien pour trouver de quoi améliorer sa qualité de vie et de sommeil au sein du démoniaque château. Evidemment, ses escapades au nez et à la barbe des gardes et autres habitants démoniaques lui permettent de croiser la route d'un casting toujours plus étoffé et souvent insolites (à l'image du démon-pneu) de créatures en tout genre, pour lesquelles Kumanomata se montre généralement plutôt inspiré, et qui seront souvent les premières victimes des frasques de la jeune humaine. Et quand on la voit malmener ses geôliers, leur filer des sueurs froides, les trucider purement et simplement pour son confort personnel (comme quand elle tue sans scrupules des toiles fantomatiques pour s'en faire des draps), voire mourir elle-même bêtement avant d'être ressuscitée à chaque fois, il y a de quoi souvent se dire comme la mignonne princesse humaine est peut-être bien plus démoniaque que les démons eux-même !

Surfant entre un comique loufoque et un humour vache, ce début de série peut également compter sur l'expérience du mangaka en matière d'humour visuel, chose qu'il avait déjà bien montré dans Pillow Bear: entre les frimousses souvent déconnectées de Syalis (il faut la voir malmener les démons sans remords, en pensant juste à son confort), les designs divers et assez farfelus des démons (mention spéciale aux totalement adorables démonours) et la mise en scène servant avant tout les gags de tous types, le rendu graphique amuse sans la moindre difficulté.

Evidemment, le risque avec ce genre de comédie au long cours et au schéma assez simple, c'est que les choses finissent par devenir redondantes sur la longueur, mais nous n'en sommes aucunement là: dans l'immédiat, ce premier volume fait parfaitement son office, grâce à un humour bourré de bonnes idées et particulièrement efficace dans sa catégorie. On suivra donc avec beaucoup de plaisir la suite des péripéties de cette (pas si) charmante princesse (pas du tout) en détresse et en quête d'un meilleur confort de sommeil, même si elle doit retourner le château des démons pour ça !

Côté édition, soulignons tout d'abord que, comme pour d'autres séries longues de son catalogue (Kingdom, Karakuri Circus, Baki), Meian a décidé de mettre en place sur son site internet un abonnement pour fidéliser le lectorat, avec de jolis coffrets agrémentés de goodies (posters, ex libris, marque-pages...) en guise de bonus. A part ça, on a droit à une qualité d'édition tout à fait satisfaisante, entre une jaquette proche de l'originale japonaise et dotée d'une belle dorure sur le logo-titre, un papier souple et épais permettant une bonne qualité d'impression, un lettrage convaincant de Justine Mouron, et une traduction emballante de Laurie Asin (une traductrice jusque-là surtout connue pour son travail sur les boy's love des éditions Hana) qui n'a aucune difficulté à faire ressortir l'humour en collant bien aux caractères des personnages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs