Sleeping Charon Vol.3 - Actualité manga
Sleeping Charon Vol.3 - Manga

Sleeping Charon Vol.3 : Critiques

Nemureru Mori no Karon

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 01 Août 2019

En parvenant à s'engouffrer au plus profond du mystérieux univers plus macabre que mignon dans lequel il a été plongé, le « prince » autrefois meurtrier a pu rencontrer le « Roi du sous-sol » et même apprendre toute la vérité sur « Charon » : il s'agit d'une système mis en place par une de ses anciennes victimes, un univers « factice » créé via des connexions faites à partir de son propre cerveau, et cela afin de le torturer éternellement pour tout ce qu'il a commis ! Mais en découvrant cette vérité, le « prince » va-t-il se résigner ou, au contraire, se rebeller ? Face à lui et à sa « bien aimée » Mary, l'instigatrice de ce système risque fort de voir son petit jeu morbide se retourner contre elle...


Sleeping Charon touche à sa fin au fil fil d'un troisième et dernier volume rondement mené. Non contente de nous offrir un univers qui, depuis ses débuts, possède une atmosphère assez unique avec ses dessins faussement mignons, ses frimousses rondes enfantines se mêlant aux visions d'horreur macabre, ses variations de style graphique et ses nombreuses idées morbides, Sayaka Mogi parvient à relancer de plus belle le rythme et les rebondissements, dès lors que le tueur décide de prendre à son propre piège celle qui se cache derrière Charon. Le résultat est un récit qui parvient à étonner suffisamment, y compris dans le rôle de certains personnages « secondaires », jusqu'à un final séduisant de par les choix lourds de sens que la mangaka effectue.


Cependant, au-delà du simple conte macabre, il y a aussi tout autre chose que l'autrice, plus que jamais, cherche à nous faire ressentir : le fait qu'aucun des deux « camps » humains ne soit vraiment bon. Le « prince », au départ mignon petit garçon amnésique, s'est révélé être en réalité un tueur sanguinaire, et est redevenu inquiétant dès lors qu'il a retrouvé la mémoire. Quant à l'instigatrice du système « Charon », elle a beau être au départ « une victime », sa manière de se venger témoigne là aussi d'une profonde cruauté et d'une soif de meurtre et de faire souffrir, chose encore plus prégnante une fois que l'on a découvert don passé... Dans ces conditions, le lecteur observe la dernière ligne droit de l'histoire en ne pouvant prendre parti pour aucun de ces deux êtres, et la mangaka dépeint alors en filigranes certaines des facettes les plus sombres de l'humain, encore plus au vu de la conclusion assez maligne, ouverte juste comme il le faut afin de laisser une impression assez marquante, et laissant sur une constatation plutôt habile : à force de se confronter dans leur jeu cruel et macabre, les deux meurtriers risquent bien de donner naissance à une troisième entité encore plus inquiétante...


Sayaka Mogi offre donc à sa courte série un final plutôt satisfaisant, parfois un peu rapide, mais où elle mène les choses sans faillir, fidèle à son ambiance et à ses trouvailles graphiques, et capable de distiller comme il se doit des petites interrogations funestes autour de la part sombre de l'être humain. Après l'excellent Pupa, cette deuxième série cruelle de Mogi publiée par Komikku est, elle aussi, une petite réussite dans son genre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction