Skeleton Knight in Another World Vol.1 - Manga

Skeleton Knight in Another World Vol.1 : Critiques

Gaikotsu Kishi-sama Tadaima Isekai e Odekakechû

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Septembre 2021

La déferlante de mangas isekai a accueilli en août un représentant de plus aux éditions Meian: Skeleton Knight in Another World, une oeuvre dont on réentendra parler dans les mois à venir puisqu'une adaptation en série animée est prévue pour l'année prochaine, et que celle-ci est d'ores et déjà prévue en France sur la plateforme Crunchyroll.

Comme souvent avec ce genre de série, ce manga est une adaptation d'un light novel inédit en France: Gaikotsu Kishi-sama, Tadaima Isekai e o Dekake-chuu (littéralement "Chevalier Squelette, va maintenant dans un autre monde"), toujours en cours au Japon depuis 2014 aux éditions Overlap, écrit par Enki Hakari et illustré par KeG. Prépubliée dans son pays d'origine depuis 2017 dans le magazine Comic Gardo d'Overlap, l'adaptation manga, elle, est dessinée par Akira Sawano, un mangaka jusqu'à présent inédit dans notre pays, mais actif depuis la fin des années 2000, et ayant auparavant surtout officié dans le manga X sous le pseudonyme Tarots.

Après une page d'introduction qui serait presque un peu racoleuse, le manga nous plonge directement dans le vif du sujet, sans réel préparatif: un gamer a la surprise, sans savoir pourquoi ni comment, alors qu'il était en train de dormir, de se réveiller dans un monde inconnu, mais en ayant l'apparence d'Ark, le personnage qu'il incarne dans son MMORPG favori... c'est-à-dire celle d'un squelette solidement armé et vêtu d'une armure légendaire. De fil en aiguille, il constate également qu'il peut utiliser toutes les capacités de chevalier et de mage qu'il a engrangées dans son jeu pour devenir Chevalier Divin, ce qui signifie tout bonnement qu'il est extrêmement puissant. A partir de là, il se dit qu'il va tâcher de mener une vie tranquille et discrète, notamment en remplissant des petites quêtes pour gagner de l'argent. Mais les missions a priori anodines vont, petit à petit, le placer face à des situations plus complexes qui, à force, le propulseront peut-être dans un rôle plus important.

Un homme lambda transporté dans un autre monde dans son avatar de MMORPG, qui pense alors mener une vie pépère, mais qui va peu à peu découvrir cet univers inconnu tout en utilisant ses capacités ultra puissantes: pas de doute, Skeleton Knight in Another World réunit un paquet de poncifs du genre dans son pitch de base, au point de forcément rappeler pas mal d'autres isekai à un moment ou à un autre, ne serait-ce qu'Overlord de par le fait qu'on ait un héros squelettique. Et dans le déroulement de ce premier volume, ce sentiment de voir les clichés s'enchaîner ne s'arrête jamais vraiment, étant donné que les premières péripéties d'Ark sont cousues de fil blanc. Ici, il vole à la rescousse de deux jeune femmes nobles prises à parti par des brigands. Là, il s'inscrit à la Guilde des aventuriers pour effectuer quelques missions rapides, dont une qui est censée être toute simple mais qui va rapidement le placer devant un colossal monstre imprévu. Puis il s'attachera les services d'un animal spirituel en le soignant, et viendra en aide à une guerrière elfe désireuse de sauver son peuple prisonnier des barbares humains, celle-ci étant visiblement vouée à prendre de l'importance par la suite.

Pour le moment, on nage en plein terrain conquis et on n'est jamais surpris: avec les premières découvertes et aventures de ce héros voyageur qui doit se faire sa petite place dans cet autre monde dont il cerne peu à peu certaines choses, le scénario d'origine d'Ennki Hakari s'offre des ficelles on ne peut plus classiques pour un début de série, au point que celles et ceux ayant fait une indigestion d'isekai risquent de déchanter d'emblée en ne voyant, pour le moment, rien qui pourrait vraiment faire sortir Skeleton Knight du lot. Et c'est une constatation d'autant plus forte qu'Akira Sawano, pour l'instant, n'apporte pas d'énorme plus-value au récit : le rythme rapide rend les premières péripéties vraiment simples voire simplistes, et le dessin, sans être désagréable, montre quelques inégalités dans les designs et reste plutôt limité lors des moments d'action au rendu basique et aux décors parfois trop chargés en trames. Reste donc à voir comment tout ça se peaufinera, autant dans le développement du scénario et de l'univers qu'au niveau visuel... mais malgré tout ce qu'on a pu dire, on est très loin d'avoir un début raté, d'autant plus qu'on sent bien qu'une ampleur supplémentaire devrait arriver avec le cas de la famille Diente (qui semble à l'origine de tous les premiers problèmes rencontrés par Ark) et la rencontre avec la guerrière elfe Ariane.

En somme, Skeleton Knight in Another World s'offre un premier volume très banal dans le registre de l'isekai, mais on sent que derrière cette entrée en matière il y a un potentiel qui pourrait se développer. Peut-être que le volume 2, sorti en même temps que ce tome 1, nous aidera déjà à y voir plus clair !

Concernant l'édition, Meian nous propose un travail convaincant, avec un papier assez épais et souple, une qualité d'impression très honorable, une première page en couleurs, un lettrage soigné d'Elodie Baunard, une traduction claire d'Angélique Mariet, et une jaquette proche de l'originale japonaise et bénéficiant d'un vernis sélectif sur le logo-titre.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction