Sister and Giant - La Renaissance d'une jeune femme dans un autre monde Vol.2 : Critiques

Onee-sama to Kyojin - Ojô-sama ga Isekai Tensei

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Août 2025

Hinako l'humaine réincarné qui a refusé tout pouvoir afin d'expier son crime effectué dans son monde d'origine, et Eilis, la gentille et puissante géante rejetée par son clan, continuent leur périple en prenant la direction de la capitale, et se soutiennent, dans leur objectif respectif: pour l'une retrouver sa "grande soeur" qui a sûrement été réincarnée elle aussi, et pour l'autre recroiser la route des siens, de ceux qui l'ont abandonnée. Alors même qu'elles recherchent les membres de leur "famille" d'autrefois, le lien sororal qu'elles ont créé fait précisément d'elles une nouvelle famille se soutenant envers et contre tout... et dans ce deuxième tome, cette famille pourrait bien s'agrandir un peu plus à travers deux nouvelles rencontres cruciales: Carla, une jeune noble escortée par des hommes a priori sans scrupules, puis Takeru, un jeune et innocent réincarné qui a choisi le pouvoir de résurrection et qui se voit sauvé d'une horde de wyvernes.

L'entrée en scène successive de ces deux personnages constitue assurément la plus grande richesse de ce volume, encore plus au vu de la place que chacun de ces nouveaux venus va prendre.

D'un côté, l'arrivée de Carla auprès du binôme est en premier lieu intéressante pour la façon dont celle-ci va questionner le rapport sororal entre nos héroïnes: Carla fait bien remarquer à Hinako qu'elle a le statut de grande soeur alors qu'elle est moins grande, moins forte, pas plus intelligente qu'Eilis et sans leadership particulier... Alors dans le fond, qu'est-ce qui fait le fondement de ce lien ? Mais surtout, derrière son premier abord sympathique, cette nouvelle venue ne cesse d'intriguer et de se révéler potentiellement plus mystérieuse et ambiguë, pour des raisons que l'on vous laisse découvrir.

De l'autre côté, le personnage de Takeru, foncièrement attachant dès le départ avec son côté ingénu et optimiste, va nous faire découvrir, de la plus dure, cruelle et horrible des manières, la place qui est donnée aux réincarnés (mais aussi, par extension, aux demi-humains originaires de la nature comme le géants), plus encore au sein de la capitale. Loin d'un paquet d'autres isekai exploitant le concept de réincarnation ainsi que le cheat de résurrection/boucle temporelle comme des bénédictions, Be-con oriente un peu plus ces éléments comme des sortes de malédictions pouvant devenir horribles (au vu de ce qui attend Takeru ici) et être difficiles à vivre face aux inégalités et injustices imposées par les règles de cet autre monde.

Voila qui est largement suffisant pour nous maintenir très intéressés par la lecture... et cela, malgré certaines limites dans la manière dont les choses sont narrées et dont cet univers s'élargit. Ainsi, avouons-le: même si be-con profite du périple pour distiller quelques nouvelles informations de background (notamment sur le territoire des démons, sur le conflit ayant autrefois eu lieu entre démons et humains pour le contrôle de ces terres...), cela reste totalement expéditif et sans plus-value particulière dans l'immédiat. Egalement, chacune des étapes du périple jusqu'à la capitale manque cruelle de transitions, et on a alors l'impression que certains moments sont un peu balancés à la va-vite, à l'image de la halte au clan Gorné dont il ne se dégage pas grand chose tout compte fait. Peut-être aussi que cette impression de maladresses narratives n'est pas aidée par une traduction qui, même si elle est très loin d'être mauvaise et reste claire dans l'ensemble, manque encore un peu de naturel dans les échanges. La traductrice Adèle Grosperrin semblant plutôt en début de carrière dans le domaine, on ne peut que lui souhaiter de trouver de mieux en mieux ses marques.

A l'arrivée, on a un deuxième tome pas toujours aussi immersif qu'il pourrait l'être, mais dont le fond reste très intrigant et dont les dessins confirment d'évidentes qualités chez l'auteur. Avec la relation bâtie entre les deux héroïnes en offrant doucement une autre vision de la notion de famille l'univers plus dur et discriminatoire qu'on aurait pu le croire, et les différents enjeux personnels qui se sont installés, Sister and Giant continue de piquer notre intérêt malgré ses petits défauts... et ce n'est pas la dernière page, marquée par un événement que l'on n'attendait pas forcément si tôt, qui nous fera dire le contraire !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.75 20
Note de la rédaction