Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 08 Décembre 2023

Ayant bien compris qu'il n'a aucune chance de l'emporter contre le redoutable Harabal, le général Jin Jilgis tente le tout pour le tout, en essayant d'emporter avec lui le surpuissant ennemi dans la mort avec une attaque-suicide, le tout alors que Yurul et Boldou, à la base capturés pour faire l'objet de négociations, sont dans les parages. Harabal est-il mort dans l'ultime acte de combat de Jilgis ? Ou les deux frères vont-ils enfin se retrouver face à face ?

Dans le même temps, Sudô s'est élancé vers le camp de Jilgis dans l'espoir de libérer Yurul. Mais plus il approche des lieux, plus il ressent la présence de Harabal. Et ça, l'âme de Shut Hell le ressent plus fortement encore: à la perspective d'enfin retrouver l'homme qu'elle déteste le plus au monde, la guerrière vengeresse semble sur le point de se réveiller, de reprendre possession de son corps au détriment de Sudô afin d'assouvir sa vengeance dans un déferlement de haine et de violence. En proie au dilemme, Sudô la laissera-t-il faire ? Y a-t-il une chance pour que la guerrière face fi de son esprit de vengeance pour plutôt se rappeler de tout ce que lui a apporté Yurul, ce jeune garçon qui lui a appris à lire et à écrire, qui l'a soutenue et qui l'a encouragée à vivre ?

On sentait bien que le précédent volume faisait bien monter la tension et les attentes en vue de possibles retrouvailles entre les trois personnages-clés que sont Shut Hell, Yurul et Harabal, et ça ne manque pas: dans une certaine intensité dramatique due au conflit et au sort d'un personnage comme Jilgis, Yû Itô fait atteindre ici à son histoire un virage importante via ces retrouvailles qui sont pleines de sens, plus encore après la petite discussion entre Yurul et Jilgis qui permet d'encore offrir d'intéressantes oppositions de valeurs pour mettre en avant des choses comme les grosses limites de la royauté, ou encore l'importance de ne pas oublier ce qu'il s'est passé pour le consigner par écrit à destination des générations futures.

Le point culminant de ce milieu de série a lieu en trois temps, puisque l'autrice prend soin de confronter chacun des trois personnages-clés à un autre, à commencer par Yurul et Harabal: la relation conflictuelle entre les deux frères est bien mise en avant, plus encore quand on l'observe via les yeux désolés de Boldou, puis quand on apprend enfin quel est exactement le vrai but de Harabal. Pris dans affres de cette guerre et dans les drames passés, les deux frères auront-ils un jour l'occasion de laisser derrière eux leurs désaccords ? Les retrouvailles entre Harabal et Shut Hell, de leur côté, sont surtout prenantes par l'inévitable souffle épique et haineux qui en découle: Itô nous offre un affrontement intense comme elle sait si bien le faire entre le tigre et la louve, deux êtres aux crocs suffisamment acérés pour laisser éclater leur rage... mais où cette rage les mènera-t-elle ? Le désir de vengeance de Shut Hell pourra-t-il être stoppé à temps, puisque cette vengeance n'est qu'un cercle sans fin amenant toujours plus le chaos ? La réponse pourrait se dessiner à travers les retrouvailles entre la guerrière et Yurul, pour un résultat assez fort et touchant que l'on vous laisse découvrir.

Fort bien menée et cruciale en vue de la suite de l'histoire, toute cette phase captive facilement, à la fois parce que Yû Itô y offre un vrai souffle et car elle n'y oublie jamais ses thématiques. Quant à la dernière partie du volume, elle nous éloigne de nos héros pour retourner du côté du camp mongol, pour retrouver Veronika dont les desseins restent toujours aussi flous, mais aussi pour découvrir de nouvelles figures qui prendront vite leur importance en les personnes du prince héritier Torui, de Naran et même de la petite Melumi, jeune fille semblant avoir un étrange don.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction