Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 05 Décembre 2023
Toujours avec l'objectif de rejoindre les Song du Sud, et avec l'aide d'Ibaha qui s'est entiché de Sudô, nos héros comprennent qu'il leur faut quitter au plus vite Lanzhou pour essayer de rejoindre Tianshui, car tout porte à croire que le général Jilgis des armées de Jin va tenter de mettre la main sur le Gyokuondô, qui représente désormais à ses yeux l'unique moyen de protéger les siens face à la menace approchante suscitée par le redoutable "tigre sanglant" Harabal. Malheureusement, il semble déjà trop tard pour que nos héros puissent fuir. Alors, quel sort attend Yurul, Sudô, Boldou et Ibaha ?
On peut dire de ce volume qu'il se partage en deux étapes importantes, la première concernant la volonté de Jilgis de mettre la main sur le Gyokuondô, unique possibilité de peut-être sauver les siens face à la menace mongole, en utilisant ces précieux écrits tangoutes comme avantage stratégique afin de négocier avec les ennemis. Dans ce contexte, il va de soi que rien ne va se passer comme prévu pour les personnages, si bien que nous allons éviter d'en dire trop, tant certains rebondissements mortels sont au rendez-vous. On peut toutefois signaler le conflit de valeurs intéressant entre Yurul et Jilgis: là où notre jeune héros veut sauver le passé en préservant le Gyokuondô, Jilgis affirme vouloir sauver l'instant présent, c'est-à-dire les siens dans l'immédiat. Mais passé et présent sont-ils incompatibles ? La réponse viendra à travers Sudô en soulignant que ces époques sont toutes essentielles pour aussi construire le futur: Yu Ito soulignant alors encore, de plus belle, toute l'importance des écritures, du fait de savoir soi-même lire et écrire, et de la transmission.
Quant à la suite du volume, après des dizaines de pages ayant soigneusement fait ressentir la menace imminente de Harabal, l'heure est venue de concrétiser cette menace, avec d'autant plus d'impact que le grand frère guerrier de Yurul semble plus déterminé que jamais à atteindre son but, au vu de ce que l'intrigante Veronika vient lui avouer sur la tournure des choses si jamais il ne parvenait pas à mettre la main sur le Gyokuondô. S'ensuit une bataille où la mangaka en fait peut-être légèrement trop sur la surpuissance de Harabal, mais qui assure le spectacle en terme d'intensité, offre de rapides éléments stratégiques certes un peu sous-exploités comme la visibilité réduite, endurcit encore un peu plus Yurul au vu de ce qu'il apprend sur ce qu'est devenu son peuple et du poids qui pèse sur ses épaules, et nous laisse sur des toutes dernières pages intenses avec un fort climax.
Ajoutons à ça les nouvelles prouesses visuelles d'une autrice qui régale via son souffle épique et certains angles de vue ambitieux, et on obtient un volume prenant, tour à tour épique, dramatique et malin dans son propos malgré quelques excès. De quoi nous laisser sur de forte attentes en vue de la suite !