Shinobi Quartet Vol.1 - Actualité manga
Shinobi Quartet Vol.1 - Manga

Shinobi Quartet Vol.1 : Critiques

Shinobi Shijûsô

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Mai 2018

Manaka Chôko est l'unique héritière du groupe Manaka. Et ce statut est loin de lui plaire, entre surprotection de son père et membres de la famille peu enclins à accepter de voir une femme à la tête du groupe, elle a développé un fort besoin d'indépendance pour montrer qu'elle n'est pas une faible créature. Son caractère bien trempé n'arrange rien non plus. Mais son père en a assez qu'elle sème ses gardes du corps. Il lui impose alors d'entrer au lycée Mizonoo où se croisent riches héritiers et ninja, dont le but des uns est de trouver un bon bras droit, et des autres un maître. C'est à peine arrivée qu'elle attire l'attention de Tôgô Ujô, le fils du bras droit de son propre père. Ce dernier lui jure immédiatement fidélité d'une manière un peu dérangeante, au comble du masochisme.
Voilà note héroïne flanquée d'un véritable boulet qui fera pourtant tout pour la protéger des dangers qui planent autour d'elle.

Avec Shinobi Quartet, Pika édition inaugure sa collection Cherry Blush. En effet, l'éditeur a choisi de réorganiser sa collection shoujo en trois sous-collection (Cherry Blush, Purple Shine et Red Light) allant du plus romantique au plus érotique. Et bien que des séries déjà éditées se voient désormais flanquées d'une des trois couleurs indiquant son appartenance, ce manga (et Waiting For Spring) est le premier à posséder dès le départ son code.
Après, à savoir si cela à une réelle utilité, c'est dur d'avoir un avis tranché...

Pour en revenir à cette série en huit volumes, elle est plutôt classique. Une jeune fille fait la rencontre d'un garçon et leur histoire ne débute pas forcément bien. Tout comme les ninja qui sont un des fleurons du Japon. D'ailleurs, on douterait presque qu'il s'agisse d'une comédie romantique tant Chôko, malgré quelques passages où elle rougit, ne semble pas plus intéressée que ça par tous les garçons qui l'entourent. Même, le seul but des shinobi/ninja est de trouver un maître, alors on est loin des cours endiablées pour séduire la belle dans l'optique d'une romance. Là, on est vraiment dans du job dating. Et quand on regarde combien elle cherche à avoir des amis, on dirait plutôt un manga sur l'amitié. On aurait pu l'appeler « looking for friendship ».
Enfin, ça c'est l'impression qu'on a avec le tome 1. Et ça n'enlève rien à l'humour et aux gags hilarants d'une bonne comédie romantique.

Comme dit plus haut, Chôko n'a pas un caractère facile. La manière dont elle a été élevée et les médisances de ses proches sont à l'origine de son complexe. Mésestimée dès sa naissance, elle n'a eu de cesse de vouloir prouver qu'elle était capable de se défendre et de prendre la tête du groupe. Aussi, quand on lui impose de trouver un garde du corps si elle veut un peu plus d'indépendance, elle qui n'a pas pu avoir d'amis à cause de ça, c'est fort de café. La jeune fille est bien décidée à vivre d'abord sa vie de lycéenne normalement. Et elle a beau reconnaître les efforts de chacun, ça ne l'empêche pas d'être parfois maladroite ou trop directe dans sa façon de s'exprimer. Cela la rend humaine.
Quant à Ujô, on a droit au boulet dans toute sa splendeur. Lorsqu'on le regarde, il est ultra beau gosse. C'est même ainsi qu'il apparaît, sombre et mystérieux. Mais dès qu'il est en présence de Chôko, tout s'écroule. On assiste impuissant à sa transformation en chien-chien masochiste, heureux de se voir rabroué en permanence par celle qu'il s'est juré de protéger à jamais, ce qui l'a sans doute motivé dans son apprentissage. Parce qu'il est aussi maso qu'il est bon ninja. On pourrait le comparer à Saeba Ryô (Nicky Larson, quoi) qui passe du pro au pervers en un éclair. C'est vous dire le niveau du personnage. C'est vraiment l'élément humoristique du manga, la caution rigolade qui fait tomber la tension.
Les autres personnages, eux, ne dépareillent pas. On a la paire de jumeaux avec le coup de la tête et les jambes, la nouvelle meilleure amie qui a ce petit quelque chose qui fait penser à Tomoyo de Card Captor Sakura, ou encore le type louche sur qui on peut compter.

Le dessin est très agréable. Rares sont les auteurs à faire ressortir les cils de leurs personnages, et Himuka Tohru en fait indéniablement partie. Cela peut parfois donner un regard étrange mais aussi un petit quelque chose de beau, voire de sexy. A noter que les garçons sont plutôt mignons et beaux gosses, ce qui vient sans doute du fait que la mangaka a débuté dans le BL et pratique le doujinshi, ce petit magazine associé au fanzine chez nous, qui permet aux amateurs de se faire connaître. Et ceux-ci sont en majorité des parodies version BL de shounen (de Free, en ce qui la concerne).
Ce n'est donc pas non plus rare de les voir débuter dans un genre pour s'ouvrir à d'autres. Un peu comme un tremplin.
Elle nous montre qu'elle maîtrise ses personnages et son style. Chacun a son allure propre et on ne risque pas de les confondre. Il n'y a rien à dire sur les proportions ou le découpage, l'un et l'autre étant parfaitement gérés. On suit sans problème le chemin tracé, admirant certains dessins ou plans.

Rien à dire sur l'édition. Pika nous offre toujours du bon travail. On peut cependant noter un changement qui est d'autant plus appréciable puisqu'il donne l'impression d'enfin respecter l'oeuvre originale. Au lieu de retrouver un éternel dessin du manga sur la couverture et la quatrième de couverture (sous la jaquette, donc) dans une couleur unie donnant un côté chip au produit, ici on trouve une illustration parodiant celle de la couverture, lui donnant un côté plus rigolo.

En somme, malgré un scénario classique, Shinobi Quartet est un bon shoujo pour ce qu'on trouve dans ce premier volume. On a hâte de voir comment vont évoluer les relations entre les personnages, tout en espérant que ça se fera lentement pour éviter les « ah, c'était gros comme un camion ! ». Surtout que l'intervention d'un nouveau personnage à la fin nous fait quitter Chôko et Ujô sur un climax qui n'augure rien de bon pour les héros.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Persmegas
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs