Shinjuku Fever Vol.1 - Actualité manga

Shinjuku Fever Vol.1 : Critiques

337 Byooshi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Septembre 2011

« À cet instant là, comment aurais-je pu savoir ce qui allait se passer… et que cette nuit serait la plus longue de ma vie ? »

Dans une petite ville de province, l’équipe de base-ball du lycée est en train d’essuyer une nouvelle défaite cuisante. Alors que la débâcle n’est guère passionnante, un seul cri s’élève dans le stade pour les soutenir : la voix de Fuku, membre unique du club de supporters, s’égosillant envers et contre tout. C’est alors que surgit Ume, son ancien mentor, vivant actuellement à la capitale où il semble avoir fait fortune… Quelques jours plus tard, Fuku profite de ses vacances d’été pour partir suivre une formation à Tokyo et atterrit à Shinjuku. Le jeune lycéen ne s’attendait pas à une telle effervescence dans ce quartier délirant… ni à y croiser son ancien chef ! Sera-t-il emporté à son tour par la fièvre de Shinjuku ?

La culture oendan d’un côté, le quartier de Shinjuku de l’autre : un cocktail improbable ? Et pourtant, Mitsurou Kubo l’a fait avec Shinjuku Fever, nouveau titre aux éditions Akata/Delcourt ! Au vu d’un tel mélange, mais aussi des choix atypiques de l’éditeur en terme de shonen, il y a fort à parier que nous avons dans les mains une nouvelle trouvaille particulièrement barrée. Et c’est le cas ! Mais avant de s’y plonger, un petit rappel s’impose sur la culture oendan : ces supporters, d’avantage ancrés dans les compétition lycéennes, se distinguent par le caractère très viril de leurs chorégraphies et encouragements. En France, nous avons pu les connaître au travers des pages de quelques séries (par exemple Slam Dunk), des jeux vidéos (Elite Beat Agents), ainsi que par les Gamushara Oendan présents à la Japan Expo 2010. Courage, énergie et ténacité, envers et contre tout, sont les moteurs de cette culture qui a néanmoins tendance à disparaître au Japon.

Pourtant, Fuku est loin des clichés du oendan moyen : loin d’être musclé et viril, notre héros est plutôt assez modeste, chétif et sans grand talent particulier, hormis le don de soi pour soutenir les autres. Sa vie de lycéen se terminant, le voilà parti pour rentrer dans le cycle des études supérieures pour devenir un japonais modèle… Mais c’est sans compter sur sa rencontre avec le quartier de Shinjuku ! A ses côtés, on se laisse emporter dans la folie des lieux, où tout peut arriver ! Bars à arnaques, host clubs et faux semblants en tous genres sont le lot quotidien de ces rues qui ne dorment jamais. Mais surtout, Fuku fera la rencontre de nombreux personnages particulièrement déjantés, pouvant arborer divers visages selon l’heure du jour et (surtout) de la nuit. La mangaka a un véritable talent pour nous présenter des héros attachants au premier regard, voire très séduisants, qu’ils soient récurrents ou simplement de passage... Mais gare aux regards langoureux !

Ce premier tome séduit par son caractère imprévisible : comme le héros, le lecteur se perd dans les méandres de ce célèbre quartier, et les nombreux rebondissements ne manquent pas de balancer ce pauvre protagoniste dans des situations toujours plus savoureuses et improbables ! Pourtant, peu à peu, Fuku retrouve la surface et commence même à se chercher une petite place dans ce monde de fous. Le récit revient alors à ses valeurs premières, le jeune supporter décidant d’encourager les gens. Pour l’heure, si ce choix de vie semble incongru, quelques séquences montrent que l’idée à de l’avenir... Le récit devra donc confirmer ses intentions par la suite, mais nous sommes déjà conquis par la fraîcheur du titre et par ses idées totalement délirantes !

Mitsurou Kubo ne délivre un dessin plutôt plaisant, aux traits assez ronds pour retranscrire la légèreté de ses personnages. Les yeux sont grands et expressifs et les visages reconnaissables au premier coup d’œil. Afin de renforcer l’immersion dans Shinjuku, les décors sont très détaillés sans pour autant surcharger les pages. Seul bémol, quelques problèmes de proportions sont à déplorer, mais rien de bien éliminatoire non plus !

Du côté de l’édition, Akata Delcourt nous gâte, comme bien souvent, avec une traduction excellente provoquant quelques bons moments d’hilarité. On appréciera également la présence de deux pages de lexique, la première pour introduire les concepts majeurs en début de volume, l’autre pour souligner les éventuelles références. Cerise sur le gâteau, nous profitons d’une adaptation complète des onomatopées, qui ont une importance majeure dans la série vu qu’elles incorporent quelques cris enthousiastes. Du côté du support, on retrouve évidemment le format shonen habituel de l’éditeur.

Série venue d’un autre monde, conciliant deux univers que tout oppose, Shinjuku Fever est sans doute le plus gros ovni mangaesque de la rentrée 2011. Des personnages adorables, un quartier qu’on ne demande qu’à explorer et de nombreuses surprises au rendez-vous : rien ne nous avait préparé à tout ça ! Alors, à votre tour, laissez-vous emporter par la fièvre !!
SHIN ! JU ! KU !!! SHIN ! JU ! KU !!!


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs