Shiita et la forêt des minuscules Vol.1 - Actualité manga
Shiita et la forêt des minuscules Vol.1 - Manga

Shiita et la forêt des minuscules Vol.1 : Critiques

Kobito no Shiita to Karigurashi no Mori

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Novembre 2023

Vers la mi-octobre, la collection Kawaï de l'éditeur jeunesse nobi nobi! a accueilli le premier volume d'une nouvelle courte série en 3 tomes: Shiita et la forêt des minuscules (qui n'a aucun rapport avec le très joli manga Minuscule publié par les éditions Komikku, comme pourrait le sous-entendre un peu le titre). De son nom original Kobito No Shiita To Karigurashi No Mori (littéralement "Shiita le Nain et la Forêt de la Chasse"), il s'agit de la toute première série de Yuki Kamba, et elle a été prépubliée au Japon en 2022-2023 sur le site Comic Days des éditions Kôdansha.

Comme le laisse deviner le titre, on plonge ici dans un univers à la Minipouss, où de tout petits êtres à forme humaine vivent au sein d'une forêt. De par leur taille minuscule, chaque petit animal, comme des souris, est susceptible d'être un grand dangers pour eux, ce qui a déjà provoqué une grosse diminution de leur population. mais de ce côté-là, la colonie où vit Shiita, notre jeune héros, est bien lotie, puisqu'elle est installée dans un tronc solide sur un plateau en hauteur, où il y a peu de prédateurs et où tout a été pensé pour subsister assez aisément. Arrivé il y a cinq ans après avoir été laissé là par son père dont il n'a plus jamais eu de nouvelles depuis, si bien qu'il le pense probablement mort, Shiita s'est très bien acclimaté, a été accepté par tout le monde, et vit heureux, notamment en compagnie de son meilleur ami Nara. Mais voila, contrairement à lui, Nara rêve d'aventure et de découvrir le vaste monde extérieur, si bien qu'un jour il disparaît après avoir aperçu de la fumée au pied d'un grand arbre dont personne n'est jamais revenu... Alors que tout la colonie pleure déjà la disparition de Nara qu'on croit déjà mort, Shiita ne peut se résoudre à cette éventualité, et décide alors de, lui aussi, quitter les lieux dans l'espoir de retrouver son précieux ami. Dans sa quête, il croise bientôt la route d'Izana, un minuscule adulte, traquant un grand criminel... qui ne serait autre que son père ?!

C'est donc une aventure forestière à petite échelle que nous propose Yuki Kamba. Une aventure où il y a suffisamment d'enjeux installés puisque, en plus de la recherche de Nara, la quête de Shiita le placera face à la recherche de son père disparu depuis 5 ans et qui serait un criminel, à d'autres rencontres comme celle d'une autre colonie mise à mal par des fourmis en fin de volume, et tout simplement à différents dangers et différentes découvertes poussant Shiita et Izana à devoir survivre avec ce que les environs ont à proposer (une bonne soupe à base de crapaud, ça vous dit ?) et à devoir être suffisamment astucieux pour faire face à des menaces telles qu'une agressive belette. Autant de situations montrant qu'il faut en vouloir pour survivre en forêt pour ces petits êtres, et qu'il faut également être prêt à faire des sacrifices, car l'activité des êtres vivants a forcément un impact sur leur environnement.

Mais si les promesses posées par cette petite série sont assez alléchantes, malheureusement Yuki Kamba ne parvient pas totalement à conclure l'essai sur ce premier opus. Tout d'abord, parce que certains enjeux sont révélés si vite qu'ils offrent finalement peu de suspense, surtout autour du père de Shiita. Ensuite, parce que l'aspect découverte de la faune et de la flore reste totalement en surface (on a bien quelques bribes d'infos sur différentes sortes de glands, sur les facultés de la belette en tant que redoutable prédatrice à son échelle, ou encore sur les fourmis, mais ça reste très, très lisse). Et enfin, parce que le dessin a ses limites: bien que l'on appréciera le design de la colonie de Shiita, le désir de Kamba de bien faire ressortir la petitesse de ses héros dans un environnement où tout leur semble gigantesque, et éventuellement les designs assez ronds, simples, expressifs et donc plutôt "kawaï" des minuscules, il faut avouer qu'il y a pas mal de petites inégalités (en particulier sur les plans éloignés), et que la flore ainsi que la faune ne sont généralement pas très bien dessinés (pour le coup, on est très loin de la richesse visuelle du manga Minuscule chez Komikku).

Un constat s'impose alors à la lecture du tome 1: Shiita et la forêt des minuscules est vraiment plus susceptible de plaire à un très jeune public qu'à un lectorat adolescent ou adulte (du coup, il a toute sa place chez nobi nobi!). Ca reste léger autant dans les dessins que dans les rebondissements très attendus, mais un charme suffisant se dégage de l'ensemble. Reste à voir, désormais, comment cette petit histoire se développera sur les deux volumes suivants.

Côté édition, à l'exception de quelques tournures de phrases pas très naturelles, la copie proposée est tout à fait correcte. La traduction de Raphaële Gippon reste claire, le lettrage est propre, le papier est souple et peu transparent dans l'ensemble, l'impression est très honnête, et la jaquette, bien que différente de l'originale nippone, propose un rendu donnant bien le ton et un logo-titre joliment pensé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction