Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 28 Septembre 2015
L’escadron de Yûichirô de la Brigade Gekki est placé sous le commandement de Shinoa et c’est après avoir accueilli une cinquième guerrière au tempérament difficile que la troupe entame une mission vers Harajuku, dans le but de sauver quelques civils du joug de vampires. Néanmoins, étant donné les divergences d’opinions entre les membres du groupe, la collaboration s’annonce loin d’être facile…
Après deux volumes qui ont pris leur temps pour présenter l’entraînement des héros et la manière dont ils ont intégré la Brigade Gekki, place maintenant à la lutte véritable contre les vampires, celle qu’on attendait dès le tout premier chapitre du manga. Il fallut donc s’armer de patience, à juste titre puisque ce troisième opus redresse la barre d’une série juste correcte pour le moment.
L’absence de linéarité est alors ce qui rend le récit bien plus captivant. Certes, la première mission de héros est construite sur un cheminement précis et plusieurs étapes, mais la direction de l’arc vers une bataille de plus grande envergure permet de chambouler le rythme du manga et de nous amener vers des événements qu’on aurait voulu voir bien plus tôt dans Seraph of the End. Les premiers affrontements de Yûichirô et sa bande sont même très agréables à suivre puisque les auteurs suivent des idées précises et que les concepts, jusqu’ici banaux, s’avèrent bien maniés pour produire des séquences de combats visuellement très honnêtes, mais qui le seront sans doute encore plus quand les grandes batailles surviendront.
Autre point fort du récit, c’est la mise en avant réelle du front « humains contre vampires », permettant de marquer le fossé entre les idéologies des deux camps, mais aussi de développer un peu la société des suceurs de sang. Leur hiérarchie est beaucoup plus apparente et propose tout ce qu’on attendait de la vision du vampire, à savoir une vision moderne loin des stéréotypes mièvres que nous ont servi de nombreux mangas au court des dernières années. Ici, les vampires sont une nation, une armée, et se battent avec le même entrain et la même technologie que les humains. Ce n’est donc pas une guerre entre les hommes et les monstres que le récit s’apprête à développer, mais une guerre entre deux nations distinctes.
Malheureusement, on n’évite toujours pas certaines grosses facilités d’écritures, notamment du côté des personnages qui sont toujours aussi clichés et font déborder une morale qui n’a pas vraiment sa place dans un récit où la guerre sonne si sérieux. La seule exception est Mikael qui apparaît comme un ennemi ambigu, à juste titre, et qu’on est curieux de voir évoluer. A ce titre, le prochain volume devrait s’annoncer très intéressant pour les retrouvailles fraternelles qu’il proposera.
Seraph of the End décolle enfin et marque donc beaucoup de mieux dans les développements du récit et de l’univers. Beaucoup d’éléments restent très surfaits, mais ce gain en qualité permet enfin à un volume de nous faire passer un agréable moment, bien plus même que l’adaptation animée qui, sur sa première saison, n’avait pas su gérer le rythme du manga qui a pourtant des choses intéressantes à raconter. On est ainsi curieux de lire la suite qui devrait faire dominer l’action, ce sera notamment graphiquement que le titre de Takaya Kagami et Yamato Yamamoto aura une carte à jouer.