Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 21 Novembre 2022
Les groupes de Glenn et de Yû sont de retour à Shibuya, quartier général de l'Armée démoniaque impériale du Japon. Pour le garçon et les siens, cette arrivée n'a rien de serein, car ils sont aujourd'hui considérés comme des traîtres, et sont même accompagnés par un vampire, Mikael. Malgré un accueil houleux, le débarquement se fait sans encombre. Pour Yû et son ami, ce sera peut-être l'occasion d'interroger les hautes autorités de l'armée quant à un moyen de leur faire retrouver leur humanité. Du côté de Glenn, il est temps pour lui de retrouver un Kureto triomphant, qui a remporté son coup d'État, mais qui est aujourd'hui instable de par l'entité qu'il héberge...
Après les événements qui se sont déroulés dans la demeure de Glenn, voilà que le groupe de personnages retourne au bercail ! Depuis la fin de l'arc de la bataille de Nagoya, Yû et les siens étaient considérés comme des déserteurs, aussi on pouvait s'attendre à des retrouvailles plutôt houleuses avec l'armée. Alors, même si le tapis rouge n'est pas déroulé pour les héros, force est de constater que leur retour semble un peu facile, chacun étant même logé à belle enseigne plutôt que d'être mis derrière les barreaux. Une petite facilité scénaristique dont on doit s'accommoder, car elle prépare des retrouvailles encore plus importantes.
Ainsi, Takaya Kagami connecte plutôt efficacement les sous-intrigues entre personnages, en permettant aux héros de rejoindre un Kureto qui a bien changé. Ce dernier est maintenant possédé par ce qui pourrait être l'ennemi majeur de l'histoire, ce qui permet paradoxalement au personnage d'afficher une nuance dont il n'était pas capable jusqu'à maintenant. Le fait que tous, humains comme vampires, n'aient été que des marionnettes pour une poignée d'êtres semble évident, et c'est ce qui permet à des alliances de se refaire sans trop de mal. Alors, toute la première partie de volume insiste sur ces retrouvailles tout en rappelant quelques enjeux toujours d'actualité. Dans un scénario si dense, ce type de transition n'est jamais un mal.
Mais le cœur de ce tome vient étonnamment concerner Shinoa, personnage aussi attachant qu'énigmatique par son caractère unilatéral. Jusqu'ici, la demoiselle se limitait à un rôle de soutien et de comic-relief un peu grivois, aussi son traitement au sein de ce volume est plus que bienvenue. Les auteurs font de la jeune fille le centre de nouvelles pirouettes de l'histoire, de manière justifiée par rapport à certaines informations données auparavant. Alors, au-delà de la romance sous-entendue avec Yûichirô, le sort de Shinoa nous tient en haleine et vient construire un cliffhanger bienvenu. Seraph of the End semble être entré dans un arc sujet à de nouveaux chamboulements, sans pour autant nous perdre cette fois.
Un dix-huitième bon volume pour la série, donc, qui parvient à rendre crédible ces nouveaux événements tout en jouant sur la richesse de l'intrigue et de l'univers. La série reste appréciable dans ce qu'elle propose, sans jamais nous lasser.