Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 23 Mai 2017
L’opération d’extermination de nombreux nobles vampires à Nagoya tourne mal, et Glenn est fait prisonnier par le redoutable Crawley que Yû et les siens ne parviennent pas à vaincre. Le héros étant inconscient, la troupe prend la fuite, mais est accueillie par Mikael, bien déterminé à s’échapper avec son ami d’enfance. Seul, le vampire force l’assaut contre la brigade Gekki…
Après un arc jusqu’ici mouvementé, Seraph of the End propose enfin un moment attendu depuis le premier tome de la série, à savoir la rencontre décisive entre Yû et Mikael, ces deux amis d’enfance que le destin a tragiquement séparés. Riche en promesses, ce passage souffre néanmoins des tares qui marquent la série depuis ses débuts : la mièvrerie de l’écriture, à base de grands discours utopiques sur la famille et l’amitié. Mais cette dimension franchit un nouveau cap tant la volonté des auteurs de mettre en avant ces belles valeurs rend le récit totalement absurde dans ses rebondissements. Ainsi, l’escouade Shinoa tourne le dos à leurs camarades humains parce que… l’amitié c’est trop bien et la confiance aussi, on peut donc bien se permettre de placer le sort du héros entre les mains d’un ennemi qui aurait pu retourner sa veste depuis toutes ces années, quand bien même ce choix couterait la vie à de nombreux innocents. C’est donc littéralement cette formule qui occupe la première partie du volume, partie qui reste malheureusement très niaise même dans les échanges entre les deux protagonistes. Rien de très poignant donc, que de beaux discours, et si cela pouvait passer lors de moments plus anecdotiques, le tout est simplement absurde à l’heure où la situation n’aura jamais été aussi critique pour nos héros.
Pourtant, derrière ces gros points négatifs, la série a des choses à nous montrer, notamment en ce qui concerne l’intrigue qui se dévoile progressivement, par exemple en ce qui concerne le projet de Séraphin de la Fin. Doucement, mais sûrement, un complot se prépare et l’intensité est montante dans la deuxième moitié du tome. Si cela ne permet pas au tout de rattraper l’échec de la première partie de volume, l’intérêt scénaristique permet de nous tenir en haleine et même d’entretenir certaines attentes pour la suite de la série ! En particulier, ce sont les quatre dernières pages qui éveillent notre curiosité en ce qui concerne un des plus importants personnages de la série. Ainsi, la parution simultanée du premier roman de la franchise, qui traite de ce fameux personnage, arrive à point nommée tant la trame de fond paraît plus complexe qu’on ne l’aurait soupçonné.
La simplicité de l’écriture de Takaya Kagami atteint donc des sommets sur la première partie du tome, si simplette que le tout en devient absurde et assez démoralisant. Si la seconde moitié, bien plus passionnante et riche en enjeux, tient en haleine, elle ne rattrape pas totalement le volume. Dommage que Seraph of the End soit marquée par des tares si évidentes, car derrière, l’intrigue et l’univers fonctionnent très bien.