Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 06 Octobre 2023
Arrivés à Sakai en compagnie de l'apprenti médecin Ikkei, et toujours portés par leur désir de réalisé le rêve qu'avait Tamonmaru de bâtir un pays en paix, Kuhé et son frère Jinsuke espèrent rapidement prendre contact avec Motonaga Miyoshi, leader de la rébellion contre le shogunat, et croisent un peu par miracle son intermédiaire Shingorô Takeno. Mais ce dernier, en tant que rempart protecteur de Miyoshi qui a forcément beaucoup d'ennemis, ne peut laisser les jeunes garçons entrer au service de chef rebelle malgré la lettre de recommandation de Sôkei. Du moins, pas sans les tester...
En guise de test, ce troisième et déjà avant-dernier volume de la série se partage en deux étapes dont la première, expéditive, a juste pour but de pousser Kuhé à réfléchir sur qui il est actuellement en tant qu'homme, pour un résultat très banal, même si notre héros tire quelques leçons de valeur en découvrant qui est réellement le voleur de la fin du tome précédent en tant qu'homme. La deuxième étape est donc bel et bien la plus importante puisque, en plus d'occuper toute la suite du tome, elle plonge les deux frères au coeur de leur tout premier champ de bataille pour y apprendre beaucoup de choses directement sur le terrain: devant acquérir plus de force, de savoir et d'expérience, ils ont ici l'occasion de comprendre l'importance de différentes choses au-delà de la simple force pure: savoir réfléchir pour bâtir des stratégies et déjouer celles de l'adversaire, être toujours en état d'alerte, exploiter le terrain... On est sur du très, très classique, forcément, puisque Kuhé et Jinsuke débutent. Néanmoins, Kouji Megumi, malgré la rapidité de tout ça, offre un certain souffle à certains moments, grâce à quelques moments visuellement assez intenses et à certaines scènes brutales qui sont là pour montrer aux deux frères à quel point la guerre peut être cruelle.
Que dire d'autre ? Eh bien, en guise de point positif, que le côté historique de la bataille du château de Kagamiyama en 1523 est vite mais suffisamment bien abordé, Megumi présentant assez le contexte tout en mettant en scène, évidemment à sa sauce, différentes figures historiques ayant réellement existé. Ce sont toutefois les points négatifs qui l'emportent: on se demande toujours à quoi sert vraiment Ikkei puisqu'il est quasiment absent ici (du coup, pourquoi avoir perdu tant de pages à s'attarder sur lui dans le volume précédent ?), et surtout cette bataille n'est toujours pas achevée à l'issue de ce tome, si bien que ça devient vraiment inquiétant en vue de la conclusion dans le volume 4, puisque les choses n'en sont encore qu'à leurs balbutiements si l'on se fie au prologue du tome 1 se déroulant bien plus tard.
Pour résumer, on a là une lecture très classique du genre mais suffisamment prenante, mais surtout très inquiétante car, concrètement, on ne voit vraiment pas comment le récit pourrait se conclure convenablement dans le prochain volume... Soyons francs: Sengoku – Chronique d'une ère guerrière sent déjà la série avortée !