Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 01 Juillet 2021
Le poids des crimes du père de Tokutaro a fini par peser beaucoup trop lourd sur ses vieilles épaules. Si bien que le vieil homme, avant qu'il ne soit trop tard, a décidé de les payer à sa manière dans sa façon d'en finir. Après quelque temps passé dans la rue avec le jeune Yotchin (ce qui lui a peut-être ouvert les yeux), ce paternel que Toku a tant haï est ainsi parti directement vers la mort, peut-être dans ce qu'il imaginait comme une fin digne. Mais là où Kadomatsu parvient à comprendre ce geste, Toku, lui, y voit surtout de la lâcheté, d'autant plus que le vieil homme laisse derrière lui une belle-fille enceinte et désormais seule, ou presque. C'est sur cet événement que nos héros, surtout Tokutaro qui reste rongé par ses fantômes du passé, se confrontent plus que jamais à leurs choix: faut-il oublier ce qui s'est passé pendant cette guerre pour parvenir à enfin avancer ? Faut-il pardonner comme si de rien n'était, à la fois aux autres et envers soi-même ? Tourmenté, Tokutaro choisit alors de s'éclipser, de partir pendant quelques jours pour un voyage de repentance. En laissant temporairement derrière lui son entourage, dont Kadomatsu qui, en ville, va encore se frotter à de nouvelles choses.
En schématisant beaucoup, on peut alors dire que cet avant-dernier volume de Sengo se divise en deux grand "axes".
Dans l'un, on suit un Kadomatsu qui, pendant l'absence de Toku, a encore l'occasion de se frotter à certaines évolutions et dérivés de cette époque d'après-guerre et d'occidentalisation si particulière. Ce qui passe essentiellement ici par tout un passage où il va se retrouver, en compagnie d'un camarade, dans une situation de débauche aussi humiliante que forcée... Ce qui permet à Sansuke Yamada d'exposer sans fards, comme il en a l'habitude, de nouvelles choses. Le débauchage de danseuses et d'autres cibles "faciles", l'irruption d'une forme d'érotisme plus explicite de la part des occidentaux, ou même, dans une moindre mesure, le statut des orphelins de guerre.
Et dans l'autre, on finit par retrouver Tokutaro de retour de son petit "voyage", pour repartir de plus belle avec Kadomatsu à la rencontre des familles de leurs anciens camarades morts pendant la guerre, si tant est qu'ils aient encore de la famille pour certains. Yamada y évoque avec talent des situations complexes dans ces conditions terribles: les difficultés de la condition de vie des veuves de guerre pour joindre les deux bouts, l'incapacité à accepter que la guerre a été perdue après y avoir sacrifié une part de sa vie... avec toujours, en toile de fond, le souvenir de ce qui s'est passé, et le besoin d'avancer malgré tout, de continuer à vivre.
Au bout du volume, le récit est toujours aussi fort et juste, en sondant en profondeur l'humain, et en offrant un portrait d'époque criant de vérité. Et si Kadomatsu commence enfin à comprendre ce que voulait signifier Toku en affirmant qu'il aurait préféré mourir dans cette guerre, il reste encore bien des choses à éclaircir sur les fantômes du passé de cet homme. Une chose dont le dernier tome, au vu des toutes dernières pages, se chargera sûrement.
En schématisant beaucoup, on peut alors dire que cet avant-dernier volume de Sengo se divise en deux grand "axes".
Dans l'un, on suit un Kadomatsu qui, pendant l'absence de Toku, a encore l'occasion de se frotter à certaines évolutions et dérivés de cette époque d'après-guerre et d'occidentalisation si particulière. Ce qui passe essentiellement ici par tout un passage où il va se retrouver, en compagnie d'un camarade, dans une situation de débauche aussi humiliante que forcée... Ce qui permet à Sansuke Yamada d'exposer sans fards, comme il en a l'habitude, de nouvelles choses. Le débauchage de danseuses et d'autres cibles "faciles", l'irruption d'une forme d'érotisme plus explicite de la part des occidentaux, ou même, dans une moindre mesure, le statut des orphelins de guerre.
Et dans l'autre, on finit par retrouver Tokutaro de retour de son petit "voyage", pour repartir de plus belle avec Kadomatsu à la rencontre des familles de leurs anciens camarades morts pendant la guerre, si tant est qu'ils aient encore de la famille pour certains. Yamada y évoque avec talent des situations complexes dans ces conditions terribles: les difficultés de la condition de vie des veuves de guerre pour joindre les deux bouts, l'incapacité à accepter que la guerre a été perdue après y avoir sacrifié une part de sa vie... avec toujours, en toile de fond, le souvenir de ce qui s'est passé, et le besoin d'avancer malgré tout, de continuer à vivre.
Au bout du volume, le récit est toujours aussi fort et juste, en sondant en profondeur l'humain, et en offrant un portrait d'époque criant de vérité. Et si Kadomatsu commence enfin à comprendre ce que voulait signifier Toku en affirmant qu'il aurait préféré mourir dans cette guerre, il reste encore bien des choses à éclaircir sur les fantômes du passé de cet homme. Une chose dont le dernier tome, au vu des toutes dernières pages, se chargera sûrement.