Sengo Vol.5 - Actualité manga
Sengo Vol.5 - Manga

Sengo Vol.5 : Critiques

Areyo Hoshikuzu

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Mars 2021

Petit à petit, quelque chose semble renaître en Tokutaro, si bien que, sous l'impulsion de Kadomatsu, il a accepté d'écrire la nouvelle pièce un peu polissonne du "Théâtre de l'après". Et la première est un succès, à tel point que certains membres aimeraient déjà que Tokutaro devienne l'auteur attitré de la troupe ! Mais cette activité au sein de la petite bande d'acteurs/actrices et de danseurs/danseuses risque de réserver plus d'une surprise à nos deux héros, en bien comme en moins bien.

Ainsi la première partie de ce 5e tome de Sengo s'axe-t-elle surtout sur l'incursion de Tokutaro et de Kadomatsu dans la troupe, sur les liens qu'ils y bâtissent, et sur certains problèmes qui s'y posent.
Côté problèmes, il s'agit surtout du cas de Fumiko, une camarade de la troupe qui se retrouve dans une situation difficile, son mec voulant qu'elle arrête le théâtre et étant du genre peu compréhensif puisqu'il est yakuza... Exploitant à la fois le rôle des revues (qui, rappelons-le, est un genre théâtral associant musique, danse et sketches) et l'impact de a pègre à cette époque, Sansuke Yamada nous offre surtout ici un problème ponctué de quelques notes d'humour et de bonnes surprises, de par les desseins réels de la maligne Fumiko, femme ayant décidé d'assumer ses choix et sa vie quitte à être gentiment crapuleuse.
Et côté relations, tout tourne beaucoup autour de la jeune et jolie Kanna, actrice avec qui nos deux héros se sont très vite liés, au point que ladite relation passe encore un cap ici en termes d'intimité et de sexe, le mangaka ayant alors le grand mérite de continuer à dépeindre les différents aspects de l'époque en évitant tout tabou.

Mais pendant que Tokutaro et Kadomatsu s'occupe au sein de la troupe, que se passe-t-il pour les autres personnages ? Pas mal de choses, surtout depuis que le père de Tokutaro a soudainement disparu de la circulation, en laissant seule Umeno, la belle-soeur enceinte de Tokutaro, qui finit par être recueillie par Kiku et Sumi. Le fameux paternel, lui, se retrouve incognito au plus près de la misère et d'un gosse des rues que l'on connaît déjà, avec à la clé une confrontation à lui-même, à ses crimes, et à ce qu'est devenu le pays. Quant à Kaneko, il met son nez dans une sale affaire où des troupes d'occupation américaines profiteraient de leur situation.
Chacune de ces situations a des choses à véhiculer, et chaque élément offre des points de vue différents. Il y a des gens qui ne voit que du mauvais dans l'occupation américaine (notamment à cause des abus de certains), et d'autres qui voient en l'Amérique un symbole d'une liberté qui doit gagner le Japon. Il y a aussi des gens qui ne voient que la guerre et l'honneur du guerrier tandis que d'autres haïssent cette guerre qui leur a fait tant perdre. Mais dans tous les cas, il y a des humains qui tentent d'avancer, de se relever, de se reconstruire, tout en sachant qu'il faudra forcément vivre avec ce qu'il s'est passé.

"A quoi bon défendre un pays qui n'a plus personne pour construire son avenir ?"

En somme, il y a partout du bon et du mauvais, des gens bien et des moins bien. Et chaque personnage a une vision à lui de cette période de troubles et de changements, ce qui fait en grande partie la richesse de Sengo. De quoi toujours nous garder accroché à ce récit ne ressemblant à aucun autre, jusqu'à cette fin de tome à la fois si contenue et marquante. Le style de Yamada, lui, colle toujours aussi bien à l'époque. Quelques moments de mise en scène sont toujours aussi canon, à l'image du découpage de la page où Kanna et Kiku se croisent sur le chemin. Et les dernières pages en chanson ont quelque chose de magnifique et de digne de films de l'époque.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs