Sengo Vol.4 - Actualité manga
Sengo Vol.4 - Manga

Sengo Vol.4 : Critiques

Areyo Hoshikuzu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Mars 2021

Tokutaro restait profondément mystérieux sur sa famille, qu'il n'a jamais cherché à revoir depuis son retour de la guerre deux ans auparavant. Mais ça, c'était avant que sa famille ne vienne elle-même à sa rencontre... ou, pour être plus précis, que surgisse devant lui une jeune femme épuisé, en état d'anémie, et qui doit être accueillie d'urgence chez le docteur pour se reposer un peu. Attendant un enfant, Umeno n'est autre que celle qui fut l'épouse de Kotaro, le défunt grand frère de Tokutaro. Et quand ce dernier apprend que la jeune femme vit toujours avec son beau-père, notre héroïne sent se réveiller en lui une profonde colère... Qu'a-t-il donc bien pu se passer au sein de la famille Kawashima, pour que Tokutaro n'ait pas cherché à revoir ce père qu'il semble détester ?

S'il manquait encore un focus sur le contexte familial de Tokutaro, ce n'est donc désormais plus le cas, ce quatrième volume se chargeant d'éclairer les choses avec autant de force que de complexité, le patriarche de la famille Kawashima étant à l'origine de bien des maux. A travers des souvenirs où se mêlent bien des choses, on découvre en premier en ce chef de famille, un vieil homme antipathique et dont on comprend facilement pourquoi Tokutaro ressent colère et haine envers lui, tant il s'éloigne de l'image que l'on peut avoir d'un père à cette époque de changements. Et c'est aussi, forcément, l'occasion de découvrir le parcours de Tokutaro et de Kotaro, le lien qui unissait les deux frères, les sacrifices qu'a fait le grand frère pour permettre au cadet d'aller à l'université comme il le souhaitait, ce qu'a apporté l'arrivée de Umeno... mais au fil de ces souvenirs sur plusieurs périodes jusqu'au présent du récit, ce qui ressort le plus est bien la façon dont Tokutaro n'a jamais vraiment trouvé sa place dans cette famille dirigée par un paternel qui ne semblait lui vouer aucun amour, tout occuper qu'il était à élever ses deux fils uniquement pour perpétrer la lignée de guerriers des Kawashima et faire d'eux des soldats à même de servir l'Empereur. En plus de cette relation familiale houleuse où le père a envoyé son fils à la mort, on découvre aussi en ce patriarche un homme loin d'être tendre avec les femmes, la domestique Fuku et Umeno elle-même en faisant les frais, tandis que c'est encore là l'occasion pour Sansuke Yamada d'évoquer une certaine condition féminine de l'époque. Néanmoins, au bout de toute cette partie s'achevant sur une séparation père/fils violente, il reste encore bien difficile de savoir ce que peuvent ressentir tout au fond d'eux-même les deux hommes, tant le mangaka sait rester ambivalent et croquer des personnages humains jusque dans leurs défauts.

La guerre et le père ont fait des ravages dans le coeur de Tokutaro, c'est certain, et on le savait déjà au vu des tomes précédents. Alors, le jeune homme aura-t-il de quoi se relever, se reconstruire ? Malgré les épreuves et les fissures intérieures, certains signes plus optimistes sont là. Un chagrin d'amour lui montrant qu'il est donc encore capable d'aimer. La présence de Kadomatsu, pour une bromance toujours aussi forte. Voire, en fin de volume, de nouvelles perspectives où il pourrait bien se laisser entraîner pour revivre...
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs